Archive | octobre, 2016

Michèle Bernard au Café de la Danse…

26 Oct
Photos©NGabriel (des gens qui s'aiment..)

Photos©NGabriel  (comme des gens qui s’aiment…)

ou  Michèle et la musique…

michele-bernard-18-10-2016-21-40-48-2333x2304Depuis longtemps, on a l’image sympathique de cette ACI à l’accordéon en bandoulière, et qui écrit avec finesse et sensibilité les errements du monde ouvert à sa fenêtre. C’est vrai, mais on oublie parfois la qualité de ses musiques, et des musiciens dont elle sait s’entourer. Entre divers souvenirs Patrick Mathis, ce virtuose de l’orgue de Barbarie, les musiciens de l’ARFI, ces jazzmen innovants qui ont enchanté  Des nuits noires de monde, c’était peut-être la première fois qu’on entendait une clarinette basse dans le monde de la chanson, et depuis ça a fait école. L’ARFI, Association pour la Recherche d’un Folklore Imaginaire, qui inventait des dentelles de musique raffinées et subtiles pour  Des nuits noires de monde. Un des deux plus beaux spectacles de ces 40 dernières années, avis personnel…

Tout’manières…

Dans sa quadrilla élargie, pour ce nouvel album, voici David Venitucci, un des très grands de l’accordéon, disons un des deux plus grands du moment, avec en scène, Alice Perret, Sandrine de Rosa, Pascal Berne, Yvan Oukrid, Michel Sanlaville… Et c’est musicalement superbe.

michelle-bernard-trio-femmes-aa-18-10-2016-21-37-33-3019x2316C’est Maria Szusanna qui est invitée pour  commencer, très bon choix pour rappeler quelques valeurs un peu en retrait depuis quelques temps dans notre conscience française, ou gauloise. Et puis c’est Tout’manières… qui déroule les chansons du nouvel album, presque dans l’ordre dudit album. Toujours sur le fil tendu entre tendresse et détresse parfois, Tout’manières, on n’est que des pirouettes entre deux chagrins, entre sourire et clin d’oeil, quand madame Anne fait un bout de route, c’est le mot juste, avec Michèle, avec ce joli moment qu’on dirait inspiré par Pierre michele-bernard-la-rose-18-10-2016-21-51-11-1284x1744Etaix quand Sandrine arrive avec son trombone abritant une rose pour madame Anne… Moment de grâce et de poésie délicate qui se passe de mots et de grands gestes pour simplement suggérer un mot d’amour. On peut dire que ces instants de fragile émotion sont une des marques des spectacles de Michèle Bernard. Qui continue tout-manieres-album-couvà courir les routes, suivez ses balades, allez en concert, c’est là, je clique-clac sur Tout’manières, et je sais tout…

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Et l’album est disponible  depuis mi septembre, tout comme une anthologie de 3 CD, parue récemment, que voici que voilà, clic sur l’album et vous avez toutes les infos.

C’est pas fini …

En vedette américaine, comme on disait naguère, la pétulante Elsa Gelly nous régale d’une série de numéros dignes des meilleurs performers américains, qui ne sont pas des manchots dans le genre show débridé. Seule en scène, c’est cartoonesque et jubilatoire de réentendre  Le chasseur, ses oies, ses canards sauvages, et le public en choeur, mais pas que…  Peut-on vraiment raconter son solo de guitareelsa-gelly-aa-18-10-2016-20-32-37-2315x2316 sans guitare, sa Johnny attitude, ses déboires avec cette péronnelle de Cristina?  Les States ont Liza Minelli, nous on a Elsa Gelly, et c’est une chance, ne ratez pas son prochain passage dans vos patelins, vous avez l’assurance d’une excellente  soirée. Merci miss Elsa. Nous sommes de plus en plus nombreux à ne pas avoir connu Marie Dubas en scène, mais nous avons une de ses héritières. Ici et maintenant. Et c’est là qu’on s’informe clic sur Elsa —–>

c-gallais-18-10-2016-20-00-41-2826x1967Soir de gala nécessite aussi un lever de rideau, exercice dévolu à Cyrille Gallais… Qui commence avec une première chanson qui n’est peut-être pas le meilleur choix pour commencer, mais avec son rêve ou son cauchemar d’araignée, on est dans une ligne assez proche de Yanowski du Cirque des Mirages… C’est suffisant pour avoir envie d’en savoir plus à l’occasion… Clic main gauche ou main droite et ça marche…

C’était le 18 Octobre au Café de la Danse.

Et pour quelques photos de plus …

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Norbert Gabriel

Robert Doisneau, Le révolté du merveilleux.

25 Oct

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Si je devais en quelques mots raconter ce qu’est ce film docu sur Robert Doisneau, je le citerais, texto, «Bon sang, mais c’est une radiographie, vous avez regardé à l’intérieur ce qui n’est pas exposé à l’étalage... »*

Voilà ce qu’il aurait pu dire à Clémentine et Marie Deroudille, ce révolté du merveilleux. C’est à la fois un portrait intime, et un portrait « radioscopie » qui ouvre des pistes qu’on ne soupçonnait pas forcément, sauf peut-être les plus passionnés de ce poète de la photo. Dont Prévert disait: « Tu photographies à l’imparfait de l’objectif. » Un imparfait certes, mais qui ajoute à la crudité de la réalité la tendresse du regard. Comme un Pierrot malicieux, curieux, désobéissant, guetteur d’instants privilégiés, pour 3 secondes d’éternité… Il faut la patience et la discrétion d’un pêcheur à la ligne, et l’oeil aiguisé pour les fixer, ces secondes d’éternité.

Dans son œuvre très diversifiée, on trouve ce qui animait Ronis, Boubat, Izis, Sabine Weiss, Charbonnier, un groupe informel sous le label virtuel de la photographie humaniste. Le baiser de l’hôtel de ville est un arbuste qui cache une forêt foisonnante, (350 000 négatifs)  presque une imposture si on ne retient que ça de Doisneau, homme fidèle à une certaine idée de la vie fraternelle,à sa banlieue, à ses gens de peu, mais tellement attachants.

On croit que le Paris de Doisneau a disparu, c’est vrai et c’est faux. Aujourd’hui, c’est en couleurs qu’il ferait les tableaux de rue. En photos pastels ou gouaches que ce badaud émerveillé mettrait en images un autre Paris. Qui n’a plus les mêmes concierges pittoresques, les clodos sont SDF, et c’est peut-être du côté des campings sauvages de Stalingrad de La Chapelle, ou des paysages des nouvelles halles qu’il irait voir le monde d’aujourd’hui… Avec madame Sabine, ou l’ombre de Jacques… sur un air de Crolla ? C’est qu’il m’a semblé percevoir à travers ce documentaire, la vie rugueuse, parfois, et l’amour de la vie, toujours.

C’est sur ARTE+7 en replay, encore 5 jours,  cours-y vite cours-y vite le bonheur est dans la télé.. Pour une fois…

Clic sur le logo, et go !arte-logo

Norbert Gabriel

  • Extrait d’une lettre de 1986 ou 87.
  • Lettre Doisneau 25-10-2016 16-01-34 3129x2476.JPG

Saravah 50 ans

22 Oct

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Pierre Barouh est en train de faire danser le Japon en samba Saravah, pour cet anniversaire du plus ancien label de chanson en activité. Après avoir été fêté comme il se doit au Brésil, c’est en Novembre que la fiesta arrive à Paris, et deux temps,

  • Le 4 novembre l’album avec
  • Kahimi et Albin de La Simone ,
  • Jeanne Cherhal et Séverin, Bastien Lallemant,
  • François Morel et Yolande Moreau,
  • Bertrand Belin, Olivia Ruiz, Camelia Jordana,
  • Maia Barouh, Bears of Legend, El Duende…
  • et sans doute quelques surprises… Et vous et vous et vous…
  • et le 20 novembre le concert anniversaire au Trianon,   Pierre Barouh sera là, les dessins sont de Charles Berberian, et le grand Alain Cluzeau est aux manettes !
  • Happy Birthday Saravah !

Pour les réservations, clic sur le Roi du Slowbiz:

saravah-logo

Pour le troisième temps, ou la troisième mi-temps, chacun fera ce qu’il lui plait… En attendant, chantons en choeur…

Norbert Gabriel

Ce qu’on entend dans les chansons…

20 Oct

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Serge Hureau et Olivier Hussenet ont publié très récemment ce qui est une sorte de bréviaire élémentaire de la chanson française, de ce qui la constitue, avec un décryptage érudit et savoureux de ce qui se cache sous quelques uns de nos standards du répertoire.

Mais c’est dans les 30 ou 40 premières pages que le novice va trouver de quoi se faire une bonne base de culture chanson, et pour les amateurs confirmés, il y a surtout de quoi s’armer d’arguments très étayés quand on discute, ou dispute de cet art mineur, populaire, variette, commercial, et autres qualificatifs à tendance péjorative.

  • La chanson est-elle un art mineur ?
  • La chanson engagée s’est engagée quand ?
  • Un interprète est-il un créateur ?

Vous trouverez les réponses dans une synthèse claire et concise, précise et documentée, si d’aventure dans un diner en ville, la chanson, cette œuvre d’art en miniature, vient allumer le feu d’une chicaya façon Béart-Gainsbourg dans Apostrophes, et il y a de quoi en remontrer aux affirmations péremptoires du beau Serge, un peu à l’Ouest ce soir-là.

Les lignes sur l’initiation aux arts dits majeurs mettent en perspective quelques idées reçues, et au final, il s’avère que la génération spontanée n’existe pas en art, majeur ou mineur.

Avec le décryptage de berceuses, de standards, de tubes, (sous le creux apparent, qu’il y a-t-il dans le tube ?) les plus innocentes de nos chansons d’enfance recèlent quelques surprises dont vous vous régalerez. Et que vous chanterez à vos enfants avec un sourire intérieur car tout n’est pas bon à expliquer aux bambinos… Quoi que …

Un détail à éclaircir, il est souvent crédité à Nicole Louvier d’être la première ACI, en 1953, mais quid de la lyonnaise Mick Micheyl ? Qui a écrit et interprété « Un gamin d’Paris » en 1951 et qui a gagné le concours de l’ABC à Paris en 1949 avec une chanson, Le Marchand de Poésie, dont elle est auteur et compositeur. Ceci est une autre histoire, pour un autre jour*.

C’est dans la collection Points « Le goût des mots » dirigée par Philippe Delerm qu’est publié cet indispensable pour votre bibliothèque.

Norbert Gabriel

*21 Octobre 12h :  précision d’Hélène Hazera, « Nicole Louvier est la première à faire un spectacle uniquement avec ses chansons.

Voir dans les commentaires les précisions de Daniel Pantchenko.

Pour mémoire, un autre livre récent sur le sujet, autres aspects de la question, « Qui veut la peau de la chanson française?« 

C’est là, clic sur la couverture.qui veut la p

Tous au lit !

15 Oct
Photos©NGabriel2016

Photos©NGabriel2016

Si vous pensez que c’est une invitation à la flemme, la grass’mat’, la glandouille, la sieste, le repos du guerrier, le farniente horizontal, vous allez être déçu(e)s. Là, il est question de galapiats qui usent de tous les artifices pour ne pas aller au lit. Et dans cet exercice, ils sont d’une inventivité diabolique. Tous les parents ont connu ça un jour ou l’autre. Mais que ça ne décourage pas les postulants à la parentalité, ces enfants qui ne veulent pas se coucher, ce sont les futurs résistants de demain . C’est mieux de voir les choses sous cet angle.  Néanmoins on a une tatie qui est bien déterminée à les mettre sous la couette. Et elle ne ménage pas ses efforts, tant et si bien, qu’elle y va… Sous la couette… Ce qui  s’est passé, vous le saurez en achetant le livre-disque.

tous-au-lit-flouteEst-ce bien le genre d’histoire à raconter à vos chéris chérubins à la brune quand vient la lune?

tous-au-renard-marianne-aa-14-10-2016-18-46-48-1094x1534-14-10-2016-18-46-48-1094x1534Peut-être qu’il y a des musiques soporifiques à souhait ? Je n’en dirai rien, Ce qui est sûr, c’est que le spectacle qui existe en parallèle de cet album est une vraie arnaque sur le plan endormissement. La tatie diva Marianne James et ses deux acolytes ( Seb Buffet, Phil Beg) vous embarquent dans une sarabande enthousiasmante, Marianne James montre dans tous ses spectacles une générosité et un talent ébouriffants, que ce soit  Miss Carpenter à l’Olympia, ou Tatie Jambon  dans une librairie, comme Le Renard et l’Entonnoir hier, c’est la même maestria joueuse et joyeuse qui séduit et emballe le public. Et ce jeune public d’hier, c’est la promesse d’une génération de spectateurs avertis pour le spectacle vivant de demain.

mouton-tous-au-lit-15-10-2016-14-40-07-731x724Donc en résumé, c’est d’abord un livre, illustré par Soufie, sur un texte de Valérie Bour -et Marianne James-  (toujours attentive aux ovins à défaut de caprins, private joke) un CD voyage musical international, ça joue rock et bossa, slow et rumba, ça chaloupe  reggae, avec un casting de comédiens chanteurs très intergénérationnel, Marianne James, Léonie Buffet, Romain Lemire, Adrien Buffet, Philippe Begin, Sébastien Buffet, et en musiciens Philippe Begin, Sébastien Buffet, Stéphane Chausse, Didier Havet, Didier Perrin, Adrien et Léonie Buffet (choeurs) et Valérie Bour… (en sabots…)

Et c’est très bon pour toute la famille, et faire de beaux rêves, pleins de notes à danser pour des réveils heureux..  Pour les parigots têtes d’oiseaux chanteurs, rendez-vous mercredi pour le deuxième show case  à Folies d’Encre Montreuil. C’est au 9 Avenue de la Résistance, 93100 Montreuil.

le-renardEt c’est chez les Braques du Renard et l’Entonnoir qu’on trouve tout ce qui concerne les bonnes références en matière de littérature musicale pour le jeune public, clic sur la vitrine et visitez.

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Last but not least, ce livre disque sera en vente libre dès le 20 octobre, en librairie, de France, de Navarre, du Poitou, des Charentes, de Picardie, de Lorraine, en gros  de Dunkerque à PortBou, et même d’Auvergne…

 

Norbert Gabriel

Tournée Générale à l’Européen

13 Oct
Photo ©NGabriel2016

Photo ©NGabriel2016

C’est un grand cru d’automne, chanson française d’abord, qui s’est enrichie de folk-rock-slam, et de la tradition des grands anciens, ça commence avec une fougue enthousiasmante, tonique, ça balance des textes bien écrits, sur les musiques charnues, avec un leader qui pourrait être la fusion réussie du sex appeal d’Elvis et du protest song de Woody Guthrie.

pauseC’était la soirée de sortie du nouvel album, « Pause », mais pas seulement. Le concert a ajouté aux chansons nouvelles de l’album un vrai moment d’anthologie de scène : Jean-Philippe Vauthier a réuni dans un long plan séquence, une chanson à lui «  Bleu blanc rouge » (qui sonne comme du Leprest) et « Les 400 coups » de Léo Ferré.  Et cette chanson, qui une des mes préférées, il en fait un numéro éblouissant de comédien qui joue chaque strophe avec sa couleur particulière. Seul Montand peut-être, aurait pu donner cette dimension à cette chanson picaresque et surréaliste.

Mais pas de bla bla superflu, le mieux est de les écouter, sélection.

Ici l’extrait de concert (2015) le plus proche de ce qui s’est passé à l’Européen et qui est bien représentatif du groupe

Et le clip de présentation de la tournée 2016

Et toujours en 2015, « les 400 coups »

Et ça c’était à l’Européen le 13 Octobre

Pour la suite de leurs aventures de scène voyez ici : http://tourneegenerale.net/

Cécile Hercule en duo et en première partie.

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Photo ©NGabriel2016

Pour cette soirée de gala, Tournée Générale avait invité Cécile Hercule, pétillante et incisive chroniqueuse des choses de la vie, fausse naïve ou vraie impertinente, à vous de voir.

Et dans cet extrait vous avez une synthèse des talents multiples de la demoiselle, qui était en duo, avec François, qui ne se prénomme peut-être pas François, mais on fera comme si.

avec Bonne conscience.

On la rejoint ici, https://www.facebook.com/cecilehercule/

N: le spectacle commençait à 20h, et les spectateurs qui n’ont pas eu la politesse d’arriver à 20h, mais en flot continu entre 20h15 et 21h, ont perdu un bon moment de spectacle.

Norbert Gabriel

Brassens J’ai rendez-vous avec vous…

11 Oct

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La collection Bouquins c’est une sorte de Pléïade chez Robert Laffont, une consécration pour un auteur, somme qui réunit une œuvre avec des mises en perspective, des notes érudites, des participations ponctuelles.

Jean-Paul Liégeois a orchestré la partition, en invitant, François Morel pour la préface, Alexis HK pour un prologue, et Yves Uzureau pour le grand œuvre. Dans lequel il offre un roman-méthode qui va permettre d’entrer dans l’univers de la guitare, comprendre intimement l’instrument, ce qui constitue son âme, et les relations amoureuses des guitaristes avec leur instrument. Et ceux là n’en parlent pas comme « une gratte » ou une « guimauve »… Emules de Django, disciples de Crolla, ils la traitent en princesse et seuls des handicapés de l’oreille musicale y voient un instrument réduit à être gratté en accords simples.

La guitare selon Prévert, c’est ça:  La guitare n’est pas un instrument de musique comme la harpe à queue, le piano domestique ou le lamentorium ou la fraise du dentiste. La guitare simplement appelle la musique quand la musique appelle la guitare. Crolla n’est pas un instrumentiste, il a besoin de la musique et l’appelle avec sa guitare, il l’appelle si ingénument, si simplement, si tendrement, qu’elle vient. Et elle fait la belle, la tendre, l’insolite, la sauvage, la lointaine, la désarmante, la déchirante Crolla l’aide à faire ce qu’elle veut.

Après avoir lu le roman-méthode d’Yves Uzureau, c’est une histoire d’amour qui vous attend, une relation intime, parce que c’était elle, parce que c’était vous… Et vous serez prêt à entrer dans les 136 chansons de Brassens, l’intégrale des chansons qu’il a enregistrées entre 1952 et 1976/77. Avec tous ses accompagnements, et croyez-moi, il y a de quoi vous dégourdir les métacarpes…

Ce qu’est une guitare, comment l’apprivoiser, s’initier au solfège, et le tout mis en pratique avec les chansons de Brassens, en 1230 pages, voilà de quoi occuper les soirées d’automne, d’hiver, et de printemps.

Pour moi, expliquait volontiers Georges Brassens, une chanson, c’est quelque chose qui fait que n’importe qui, à un moment, se lève et se met à chanter pour une oreille quelconque, sans trop d’artifice. C’est aussi ce que disent Pierre Barouh et Moustaki, un bout de trottoir, un chanteur, deux spectateurs, trois petites notes de musique, et c’est un spectacle vivant.

Chez Robert Laffont le 13 Octobre, plus que 2 jours à patienter.

Norbert Gabriel

Pour le site dYves Uzureau, c’est là, clic sur la photo,

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De l’art de la critique

9 Oct

 

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Dans la presse chanson, vous trouvez des chroniques de spectacles, d’albums, parfois critiques. D’où la question, comment aborder l’exercice de la critique ? Voici deux points de vue qui abordent le sujet avec des angles différents et opposés. En lice, Jean-Jacques Goldman et Yves Simon, dans une table ronde publiée dans le premier Chorus en 1992. Sur le chapitre de la critique, voici ce qu’ils disaient :

Jean-Jacques Goldman : « Moi la seule chose que j’attends d’un article sur la musique, comme d’un article sur la Bosnie-Hertzégovine ou la coupe du monde de foot-ball, ce sont des in-for-ma-tions, rien d’autre. (…) Essentiellement des informations, c’est-à-dire savoir ce qu’il y a dans ce disque, s’il y a des chansons lentes, des rapides, comment est l’orchestration, de quoi parlent les textes, qui a fait quoi, même sans aller trop loin dans le technique, mais des informations. Ensuite si le critique veut ajouter quatre lignes de son propre goût – dont je n’ai absolument rien à foutre – bon, libre à lui si ça le défoule, il peut dire qu’il aime, qu’il n’aime pas, qu’il adore ou qu’il exècre, mais ça n’est pas très important ce que pense X ou Y, ce dont on a besoin, nous, c’est d’informations, ensuite on achètera le disque on est assez grands pour avoir notre propre opinion sans chercher à l’imposer aux autres. »

Yves Simon : « C’est pas la critique, ça ! Il y a une critique qui juge les romans, les pièces de théâtre, les films, pourquoi pas les chansons ? La critique, c’est pas ce que tu dis, c’est pas juste de l’information, c’est quelqu’un qui a fidélisé des lecteurs et qui donne son avis personnel, que ce ne soit pas très important, d’accord, mais c’est autre chose… »

Voici donc les deux pôles opposés, la suite de l’entretien nuance les propos, les élargit, mais c’est une bonne base de débat, pour que les lecteurs s’expriment sur le sujet : point de vue personnel, ou analyse clinique ?

Pour re-situer le point de vue de Jean-Jacques Goldman, il faut rappeler que dans les années qui ont précédé, la plupart des journaux l’ont délibérément ignoré, ou systématiquement flingué, alors qu’il était une des plus grosses vedettes du moment. Ce qui l’a conduit à acheter une pleine page de Libé avec toutes les critiques négatives, et en remerciant le public « Merci d’avoir jugé par vous-même. » (le 20 décembre 1985). On peut comprendre qu’il ait eu un ressentiment légitime envers certains « critiques » concevant leur métier plus comme un défouloir que comme un avis argumenté.

Dans les deux options proposées, ça suppose que l’album a été écouté, que le livret, quand il y a livret, doit être lu. Et sur ce point, avec la mode de la musique dématérialisée, pour le livret, c’est rapé. Enfin je suppose, peut-être qu’il y a un site où on va aller voir sur le web, imprimer son propre livret, le relier, le mettre dans un boitier, tout ça en moins bien… mais ceci est une autre histoire.

critique-litteraire-comme-recit-voyage-l-g9vffbEt deux approches à prendre en compte: « Ce qu’on te reproche, cultive-le, c’est toi. » (Cocteau)

et aussi,  C’est quelquefois la critique d’un critique que nous n’aimons pas qui nous fait aimer le livre critiqué.”   Jules Renard / Journal 1887-1892

Un autre point de vue est celui de Moustaki «  La critique, ce serait bien si c’était un poème sur un poème. » Et ce sera ma conclusion. Reste à savoir si on trempe sa plume dans le miel ou dans le fiel pour poétiser sur cette ligne.

Norbert Gabriel

Fabrice Bénichou, la boxe et la vie..

8 Oct
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Photo©NGabriel2016

Tomber 6 fois et se relever 7… dit un adage japonais, qui vaut autant pour les sports de combat que pour la vie en général. Et Bénichou s’est toujours relevé, en revenant parfois de très loin. Si la boxe est née noble art, c’est surtout les rescapés de la rue qui font ses beaux jours depuis des années. Cassius Clay , descendant d’esclave est devenu Mohamed Ali  par émancipation d’un passé douloureux. Et la plupart des boxeurs contemporains sont des rescapés d’une sorte de monde où il faut se battre pour survivre.

Ce n’est plus dans les milieux aristos de Londres que le noble art trouve ses champions, mais plutôt sur les trottoirs de Whitechapel, de Harlem, de Belleville, de Kreuzberg ou de Tor Bella Monaca, là où c’est la boxe ou la vie, souvent, et la boxe pour survivre.

Fabrice Bénichou est un de ceux-là. Un Battling Joe survivant, qui est passé du ring à la scène, une autre scène, pour raconter le film de sa vie. Au théâtre. Là aussi on paye comptant. C’est un enfant de la balle, saltimbanque cosmopolite qui a parcouru le monde avec ses parents dans leur numéro de fakirs émérites, agrémenté d’à-côtés un peu interlopes, selon les circonstances de la vie d’artistes fabrice-benichou-07-10-2016-19-22-38-2297x1880aventuriers. Fabrice a dû avoir sur son berceau toutes les fées les plus farfelues du folklore faërien… Avec une en particulier qui avait des gants de boxe en guise de baguette magique, puisque ça l’a conduit au championnat du monde. (Trois titres, champion du monde IBF des super-coqs, double champion d’Europe des poids coqs et plumes.)

C’est comme un copain de rencontre qui raconte sa vie bigarrée et fantasque, pas un comédien qui met sa vie en spectacle…. Un soir au coin du bar d’une taverne irlandaise, là où l’étranger est un ami qu’on ne connait pas encore, et où la réalité est une hallucination provoquée par le manque d’alcool*… Là, devant quelques copains de hasard, c’est le film de sa vie qui défile, en accéléré, (une heure) une sorte d’Hellzapoppin road movie qui parcourt le monde de cabarets en théâtres, de cirque en rings, en suivant son fakir de père dans des tournées aux rebondissements picaresques, un scénar qu’on dirait écrit par Jean Vautrin (La vie Ripolin, pourrait en être le titre) mis en scène par Charlie Chaplin. … Ça part dans tous les sens, et dans tous les pays, avec un ange gardien rigolard qui rattrape toujours in extrémis les situations les plus abracadabrantesques. Néanmoins, ces parents hors normes ont su accompagner leur futur champion de fils jusqu’au titre mondial. Saltimbanques, oui, mais de haut vol.

fabrice-benichou-07-10-2016-20-31-46-1350x2046Tout est raconté avec bonne humeur et autodérision lucide, mais la boxe est un sport dangereux, n’oubliez jamais ça. Un boxeur est un camé, camé aux émotions extrêmes physiques et morales, la boxe ou la vie ? Parfois on n’en sort pas vivant… Qui a tué Davy Moore ?

Fabrice Bénichou en est sorti après quelques épisodes douloureux, il les évacue sans pathos, lucide, léger, comme un danseur qui est tombé plus de 6 fois, mais qui est toujours debout. En scène, sous d’autres sunlights et la vie continue.

Au Théâtre Michel Galabru, les vendredi et samedi  19H30  jusqu’en fin décembre. On réserve ici, clic sur la flêche.

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  • selon les dits irlandais…

Et pour finir en chanson, une histoire qui s’est mal terminée, la boxe est un sport dangereux…

Norbert Gabriel

Renaud en chansons

5 Oct

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Il est revenu de presque outre tombe, et des pastis destroy, le chanteur énervant. Et c’est pas avec ses dernières déclarations qu’il va calmer le jeu. Sauf qu’il énerve aujourd’hui ceux qu’il séduisait naguère.

Mais cette écume médiatique qui fait buzzer le café du Commerce sera vite évacuée quand l’ébullition électorale sera tombée, et dans quelques années ces péripéties mineures seront dans le flou banal passé au troisième ou quatrième plan en face de l’oeuvre. Toutes ces chansons mythiques qui rappellent ce que fut la révolution Renaud dans les années fin du 20 ème siècle. Mistral gagnant restera comme L’eau vive ou Mon amant de St Jean, des chansons qui se passent de génération en génération au fil de la mémoire collective.

Avant lui, Trenet a eu sa dose, de vilénies, ou de maladresses, que reste-t-il de tout cela ? Une œuvre magistrale… Picasso a été parfois un type pas très sympa, euphémisme, mais l’oeuvre … Est-on toujours obligé d’aimer l’homme pour apprécier l’oeuvre ?

Dans son bel ouvrage Baptiste Vignol met en perspective les chansons de Renaud en les resituant dans l’époque, et c’est le principal. Que Renaud ait eu envie d’embrasser un flic, c’est étonnant de la part de Gérard Lambert, mais le gorille lui-même, notre Brassens énergumène n’a plus crié Mort aux vaches, ou alors sans grande conviction après qu’un brave agent lui ait fait une couverture de sa pélerine, ou quelque chose comme ça. Pas sûr qu’il ait eu envie de lui rouler une pelle, mais un coup de rouge au bistrot du coin, c’était possible.

Ce livre est le bréviaire Renaud pour les lecteurs curieux de découvrir ce qui est un parcours de vie à travers ses chansons, et en parallèle un portrait de la société, des années 70 à aujourd’hui. Renaud a été un chanteur embarqué dans les tumultes de son époque, engagé, enragé, toujours aussi énervant… Le regard croisé de divers partenaires collaborateurs complète cette autobiographie en chansons, avec en bonus des photos rares ou inédites. D’un certain Doisneau, de Montrouge.

Si vous connaissez votre Renaud par cœur dans la moindre virgule et la moindre double croche, c’est un indispensable dans votre bibliothèque, et si vous avez quelqu’un aimant la chanson et qui pourrait affiner sa Renaudphilie, c’est ce que vous pouvez lui offrir. C’est paru chez Gründ. 2016 par Baptiste Vignol.

PS : Depuis quelques jours on apprend que mister Renard à l’insulte facile, en concert, envers Sophie Delassein, qui a osé, la gueuse, écrire que les derniers albums de Renaud auraient pu être meilleurs. Elle avait aussi posé une question, dérangeante, ou pas, mais en aucun cas, ça ne méritait d’être qualifiée, en concert, de « connasse du Nouvel Obs », surtout que les spectateurs ne savent rien des tenants et aboutissants de cette rancoeur.

Lors d’un concert le 1er octobre dernier à Evry, le chanteur Renaud a dédié sa chanson « Hyper Cacher » « à la connasse du Nouvel Obs ». Visée sans être nommée, Sophie Delassein a décidé de lui répondre dans une lettre ouverte.

La suite ici :

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1564224-lettre-ouverte-a-renaud-de-la-part-de-la-connasse-de-l-obs.html

 

A vous de reprendre le refrain qui vous plait.

Norbert Gabriel

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