Des reprises et des surprises…
Au cours des différentes émissions, depuis la matinale, les programmateurs ont eu à coeur de faire découvrir quelques chansons parmi les moins connues, même si l’essentiel de cette play-list Ferré était la liste des grands succès.
A noter, Affaires sensibles, à 15 h… Léo Ferré rencontre enfin le succès, avec des albums devenus des références et des récitals dans les grands music-hall, tel Bobino qui deviendra l’un des rendez-vous rituels avec son public. La cinquantaine venue, Ferré semble apparemment se trouver et peut s’affirmer, comme un des « grands » de la chanson.
Mais, paradoxalement, cet éclatement de son talent, comme chanteur mais aussi comme musicien et poète, fruit d’un long travail acharné, épaulé par la présence et le soutien sans faille de Madeleine, est contrebalancé par une inexorable descente aux enfers de leur couple. L’isolement volontaire dans le camp retranché peuplé d’animaux en semi liberté, qu’est devenu le château de Perdrigal et la dépression consécutive de Madeleine, en sont la cause annoncée. Et vient le temps de l’impasse… »
Sujet bien traité, Ferré rend justice à Madeleine, mais « faire parler » Ferré à travers une autre voix n’est pas facile, et la voix du comédien qui l’interprète n’est pas du tout en accord, c’est dommage… C’est une « fiction » à partir de la biographie de Ferré par Robert Belleret, l’expert Ferré, avec des extraits de déclarations de Léo, entre autres sur Madeleine. Après la fiction, d’une trentaine de minutes, Fabrice Drouelle s’entretient avec Robert Belleret. ( Robert Belleret a débuté dans le journalisme en 1970 au Progrès de Lyon, avant de rejoindre Le Monde en 1986. Reporter puis Grand reporter jusqu’en 2008, il a réalisé des enquêtes dans des domaines très divers, couvert l’actualité sur les points chauds de la planète et signé de nombreux grands portraits de personnalités et d’artistes Il est l’auteur de Léo Ferré, une vie d’artiste , Jean Ferrat, le chant d’un révolté -l’Archipel, 2011-, Dictionnaire Ferré -Fayard, 2013-, Piaf, un mythe français -Fayard, 2013-, Edith Piaf, vivre pour chanter -Gründ, 2015-).
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Cette journée anniversaire de Léo Ferré (France Inter) s’est terminée par une soirée de 3 h, une heure de concert symphonique, une heure un quart de chansons et une discussion débat de 45 mn. Léo reconnu comme musicien c’était superbe, espérons que ça fera comprendre aux « repriseurs » qui bidouillent et émasculent (au sens « mutiler ») sa musique que le respect d’un auteur se tient autant dans le texte que dans les notes. Romain Humeau ( et ses musiciens qui ont accompagné tous les invités dans une ambiance rock) a été le directeur artistique de la soirée, parmi les réussites Cali, très sobre dans « l’affiche rouge » Mokaïesh, Maissiat, Christian Olivier, Catherine Ringer… Tim Dup remplaçait Camélia Jordana (avec la chanson qu’elle avait choisie ou pas?) Ala.Ni sera l’anglaise de service,qui montre la très belle musicalité de Ferré quand le texte passe au second plan, pour les déficients de l’anglaise langue, Arno a fait du Arno, Lavilliers très bien, mais son commentaire sur Pépée montre qu’il a raté pas mal de choses sur cette histoire, et puisqu’il est question de Pépée, interprétée par Philippe Katerine, il aurait été bon que Katerine lise, et comprenne ce qu’il chante, au lieu de s’écouter chanter.. Quand Ferré écrit « on couche toujours avec DES morts » c’est pas « on couche toujours avec la mort » … Et pour en finir (!) avec Pépée, elle n’a pas été tuée parce que Madeleine a abandonné Perdrigal, comme l’a dit Lavilliers, sans être contredit par son interlocutrice, mais parce qu’elle avait une blessure gangrénée incurable. Ce qu’on sait depuis quelques années quand on s’intéresse à Ferré.
Plusieurs invités ont rappelé l’attachement sans faille de Ferré aux anarchistes et aux libertaires, ce qui n’était pas superflu. Et le débat final – de 23h15 à minuit) a donné quelques pistes sur « la discrétion » de Ferré dans les médias actuels. Si vous avez raté cette soirée, monsieur podcast est à votre service, c’est là clic sur la TSF.
Norbert Gabriel
J’ai écouté tout ça, d’ Affaires sensibles jusqu’à minuit . Et, oui, j’ai aussi apprécié sans réserve la première partie de l’émission hommage , et plus ou moins la suite . Pour Ala.Ni, très belle voix, mais quel dommage de priver ceux qui ne comprennent pas l’anglais des paroles magnifiques de cette chanson ! j’ai eu du mal avec Arno et Philippe Katherine , et avec les commentaires de Lavilliers qui est très bien comme chanteur, mais très approximatif dans la connaissance de ceux qu’il interprète . Sinon,je considère Ferré comme un grand poète et passeur de poésie, et grand musicien aussi , mais en temps qu’humain, c’est une autre histoire .
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Bonsoir, Je ne partage pas votre avis sur la soirée hommage : oui Katerine a fait avorter le texte sur la fin mais il paraissait sincère dans son interprétation ; Ringer chantait juste et en mesure même si elle s’est octroyée quelques licences sur la fin ; Arno vivait ce qu’il chantait et juste pour ça, c’était bien. Lavilliers par contre n’était pas aux mieux de ses interprétations… J’ai vu le récital Ferré qu’il avait fait il y a quelques années et c’était extraordinaire de justesse : il servait aussi bien le texte que la musique et ne se mettait jamais en avant. Qu’il ait commis ce raccourci tellement répandu sur Péppée est décevant mais il reste un très bon interprète de Ferré. Pour les autres, pas de tempérament, pas de fougue, tout restait plat et j’attendait beaucoup mieux de Maissiat… Bref, d’autres auraient pu être invités qui chantent Ferré avec conviction mais ils ne doivent pas faire partie du petit monde de M. Varrod ! Je regrette aussi qu’ils aient fait l’impasse sur les Anarchistes… Voilà mon sentiment, il vaut ce qu’il vaut ! 🙂
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Sur le casting de la soirée, on peut toujours discuter sur la présence d’un tel ou l’absence d’une telle, mais l’angle choisi était « Ferré-rock » il y a une certaine logique dans le choix des invités, pour autant que Lavilliers soit vraiment rock. L’oeuvre de Ferré est tellement diverse qu’il y a pas mal de chemins possibles. Il y a eu et il y a pas mal d’artistes qui continuent à faire vivre cette oeuvre, souvent dans une forme classique, pourquoi pas? Mais il me semble qu’il faut aussi la faire vivre au présent. Bien sûr j’aurais préféré Louis Ville « Y en a marre »… ou Annick Cisaruk « L’étrangère » ou Jérémie Bossone « La vie d’artiste » … et il y en a d’autres, étaient-ils compatibles avec les musiciens d’Eiffel? Ferré, c’est texte ET musique, il faut comprendre, et respecter les deux, ce qui ne fut pas toujours le cas dans les compils hommage, hier, sa musique a été respectée, pour le choix des chansons, est-ce que les artistes ont eu un programme imposé, ou bien ont-ils choisi eux mêmes? Mokaïesh aurait pu chanter « les anarchistes » … Il y a tant de chansons très fortes dans Ferré, que je suis toujours étonné qu’on choisisse Pépée, qui est loin d’être une des meilleures.. Et en plus, les deux dernières fois que j’ai entendu cette chanson reprise, la fin était déformée, « on couche toujours avec les morts » disait un autre ad libitum… J’aurais bien aimé entendre Ferré commenter ces fantaisies, il avait le trait assassin dans ces cas-là, à juste titre.
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Et aussi Philippe Guillard , Natasha Bezriche, qui sont d’excellents interprètes actuels de Ferré , et beaucoup d’autres depuis Catherine Sauvage . Mais pour moi, la plus belle interprétation féminine de La mémoire et la mer est celle de Catherine Ribeiro . Mais oui, il y avait un angle choisi, et on ne peut pas écouter tout Ferré en quelques heures d’émission .
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