Lundi 15 Août, France Inter a consacré son émission Le téléphone sonne à la chanson, avec un angle Poésie et chanson française, Et s’il y avait un après à Saint-Germain-des-Prés ?
Avec en invité virtuel si on peut dire, Allain Leprest, et en invités réels, Romain Didier, Bertrand Dicale et Daniel Nevers.
L’éclairage apporté par les différents intervenants peut se résumer en quelques mots: sur l’éternelle question des médias obtus qui ignorent les valeurs de leur temps -Leprest dont Claude Lemesle a dit qu’il était le Rimbaud de la chanson – un des invités a rappelé que Rimbaud en son temps a vendu un nombre ridicule de ses poèmes édités. Leprest a eu un peu plus de succès sur ce plan, mais sans atteindre le « grand public ». Et il est le plus connu des chanteurs inconnus .
Sur les grands malentendus de la chanson, Boby Lapointe. Extra marginal devenu culte quelques années après sa mort, outre l’ésotérisme un peu surréaliste de ses chansons, il faut aussi rappeler ce que dit Brassens qui l’a soutenu sans réserve, sur le plan métier, Lapointe, c’était le farfelu absolu, Brassens étant passé au début d’un gala, lui, la tête d’affiche, parce que Boby avait raté l’heure, ou l’adresse, ou la date…
C’est aussi un point qui concerne d’autres artistes dont le manque de rigueur sur le plan organisation ou entourage, a été une des raisons de l’échec dans la reconnaissance grand public de leur vivant. Pour Allain Leprest, c’est depuis les années Pascalis que la reconnaissance arrive avec un nombre d’albums et de spectacles hommages qui lui rendent sa juste place dans la scène chanson. Longtemps avant Alain Brisemontier s’est battu corps et âme, et entre temps, quelques « amis amateurs» se sont dévoués, l’un ayant créé le Prix Alain Leprest (!!)… Après sa mort… La vie d’artiste, c’est aussi un métier qui a des exigences, un minimum de rigueur. Et sur ce plan le génial Boby n’était pas le meilleur exemple.
Bon, finalement, le mieux est d’écouter cette émission, ça dure 40 mn, et puis une émission sur France Inter où on entend Romain Didier, et aussi un auditeur qui cite Marc Havet, c’est comme un miracle d’été et de 15 Août.
Norbert Gabriel
En bande son, on peut écouter…