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Les temps sont lourds, soyons léger…

30 Juil

En ce temps -là…   Les allemands étaient chez moi, on m’a dit résigne-toi, mais je n’ai pas pu… et j’ai repris mon arme...

etoile zazouD’autres se sont armés de chansons pour mener un autre combat, avec leurs moyens, leurs convictions, leur art, majeur ou mineur, avec leurs musiques et leurs chansonnettes. Il y avait des étoiles pour tous les goûts, zazou en première ligne.

Même les poules ont donné de la voix dans le concert.

1941 La poule zazoue..

Dans les clubs de jazz, uniformes allemands, complets-veston et robes de cocktail écoutaient les airs à la mode de chez nous, avec des titres bien parisiens,  Les bigoudis  ou  La tristesse de St Louis  ou encore  L’infirmerie de St Jacques  sans oublier  La rage du tigre  quand un  début de béguin  avec la  douce Georgette brune  contrarie l’ homme amoureux qui a raté  un rendez vous à Lausanne  à cause de  l’attaque du train A … Et Django envoyait quelques  poussières d’étoiles  par delà les nuages, pour charmer une  drôle de Valentine .

Jouant corps et âme  pour cette  dame sophistiquée  joueuse comme une princesse Micomiconne with his little green scarf… C’est peut-être cela qu’on appelle l’amour… de la vie, et des princesses. Mais ceci est une autre histoire… (Cherchez la princesse, elle vous attend…)

Donc, on a beaucoup chanté, beaucoup joué sous l’Occupation, parce que la vie continue envers et contre tout… On peut se poser les mêmes questions aujourd’hui. Etre un peu léger dans des temps terriblement lourds.

Chacun son point de vue, et chacun ses refrains et ses couplets…

Pourquoi j’voudrais savoir pourquoi pourquoi
elle vient trop tôt la fin du bal
c’est les oiseaux jamais les balles
qu’on arrête en plein vol

La guerre va chanter ses hymnes de colère
Moi je ne chanterai, ni tout haut, ni tout bas
Les mots d’amour, ici, sont de haine là-bas
« J’attendrai ton retour » et même « Il pleut bergère »
Repris par mille voix sont des chants de combat
La guerre va jeter ses éclairs à la ronde
Vers qui vais-je tirer ?
J’ai perdu le chemin
Où est-il l’ennemi ?
À qui est cette main ?
Le tonnerre a couvert nos voix qui se répondent
Ce soir, je vais tuer mon ami de demain

Ça se passe au siècle vingt au pays des hommes
rue de la vertu y’à comme une odeur
des relents de fric et de conseilleurs
de têtes coupées, de larmes et de peur
et des colonels qui attendent l’heure
ça se passe au siècle vingt au pays des hommes
des sexes parias aux amours proscrites
des peuples niés – des langues maudites
des murs renégats où elles sont écrites-
graffitis bretons – patois sodomites
quò se passa au segle vint au pais daus omes
pour cent mille gueux un ventre repu
des prisons bourrées de gosses perdus
délits d’opinion délits de refus
pour tant d’assassins qui ont leur statue

ça se passe au siècle vingt au pays des hommes…

Tu commences à comprendre pourquoi je m’inquiète,
Quand je vois le mépris qu’ont parfois tes enfants,
Pour les Noirs, les Arabes, les Juifs, les Gitans
Qui n’ont pas le talent de passer pour poètes.

C’est au nom de tes ciels aux mouvantes peintures,
C’est au nom des concerts que dirigent tes vents,
C’est au nom de ma chance et de tant de tourments
Que je pose à présent ma question, ma blessure :
Est-ce vrai qu’on t’encombre avec notre nature,
A moins qu’on ne l’exprime d’une scène en chantant.

S’il faut absolument qu’on soit
Contre quelqu’un ou quelque chose,
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes.
Je suis pour les forêts profondes,
Car un enfant qui pleure,
Qu’il soit de n’importe où,
Est un enfant qui pleure,
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt.
Que c’est abominable d’avoir à choisir
Entre deux innocences !
Que c’est abominable d’avoir pour ennemis
Les rires de l’enfance !

http://www.chrd.lyon.fr/static/chrd/contenu/pdf/expositions/dossier%20chantons.pdfOn ne peut que constater, comme l’ont fait les historiens contemporains, l’extrême vitalité de la vie culturelle et artistique sous l’Occupation, à Paris comme en province. Malgré la défaite et l’Occupation, Paris garde son renom de capitale intellectuelle et artistique : « premières » et «événements littéraires » se succèdent comme avant-guerre.Le public, lui, suit, saisi d’un véritable engouement. Non seulement les music-halls, les spectacles de chansonnier, les cabarets font le plein, mais bon nombre de pièces de théâtre se jouent à guichets fermés, les cinémas font salles combles et les bibliothèques n’ont jamais connu autant de lecteurs.
Certes, les Français confrontés à des temps difficiles souhaitent oublier leurs préoccupations quotidiennes en se divertissant dans les cabarets, les music-halls, les cinémas, ou en s’évadant à travers la lecture et la musique. Ce n’est pas la seule explication à cette soudaine demande de divertissements. D’une part, celle-ci s’inscrit dans un contexte de massification des pratiques culturelles en marche depuis les années trente. D’autre part, ce renouveau culturel procède d’une volonté affichée de l’occupant de cantonner la France à un rôle essentiellement récréatif relève plus largement du projet culturel de Vichy, qui souhaite rendre accessible au peuple une culture jusque-là réservée aux Français les plus privilégiés Malgré ou à cause de la défaite, de l’Occupation, de la peur et des privations, les Français ont continué de chanter, d’assister à des concerts, d’acheter des disques, d’aller au théâtre ou au cinéma, en somme de s’amuser. Certes, cette attitude a suscité l’indignation de certains pourtant aujourd’hui elle peut être interprétée comme une volonté de vivre en dépit de la situation pesante et difficile.
La vitalité de la vie culturelle n’efface, pour les Français, ni les drames vécus par certaines catégories de la population ni les difficultés de la vie quotidienne.(http://www.chrd.lyon.fr/static/chrd/contenu/pdf/expositions/dossier%20chantons.pdf)

Après « Les bigoudis » que d’aucuns connaissaient comme « Lady be good » vous aurez reconnu quelques standards de jazz célèbres, si c’est pas le cas, ça peut faire un jeu culturel et musical en famille.

Dans les extraits chansons, et dans l’ordre, Vladimir Vissotski, Guy Béart, Joan-Pau Verdier, Herbert Pagani et Barbara… Vous pouvez ajouter à votre guise…

Et pour l’air du temps, un air de Paris et de ces temps où il y avait aussi de la légèreté dans l’air. (au piano, Lalos Bing alias Martial Solal, à la contrebasse Emmanuel Soudieux, Jacques David drums )

Norbert Gabriel

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