(Chronique parue la première fois en 2012 suite à une rencontre dans un festival d’été)
C’est l’invitation au voyage dans les envols imaginaires de Berdérol, petit frère contemporain de Candide, ou de Tom Sawyer … avec fresques musicales enrichies des belles harmonies rencontrées en Irlande, en Afrique, avec des mix de country-rap-classique .
Vous en reprendrez volontiers une bonne rasade de ces airs qui vous donnent envie de vivre un peu moins de jours moroses, vivre envers et contre tout pour la beauté du geste, et jeter quelques fleurs dans le décor pour lui donner des couleurs.
Peut-être qu’il y a quelques lecteurs ayant le souvenir de ce groupe mythique « Les Enfants Terribles » qui a éclaboussé le paysage des fulgurances d’un poète fou de rage de vivre, porté par les voix de 2 filles et 3 garçons éclatants de talent. Voilà ce qu’on retrouve avec cette Roulette qui n’a de rustre que le fait d’être bien plantée dans les jardins de la vie, et qui en fait surgir des éclats de rêve en ribambelle, de rêve en couleurs soyeuses comme les musiques et les voix qui tissent cette fresque humaniste et sensuelle.
Il est des discours comme des grands messes, il est des albums qui vous entrent dans le coeur comme des caresses, et qui laissent une trace indélébile. Il y a les chansons qui crient et parfois assourdissent, il y a les chansons qui dessinent et gravent à l’eau forte des lettres de feu, et celles-là restent souvent imprimées plus longtemps que les cris.
La Roulette rustre, dans cet album, partage un kaléïdoscope d’émotions et de futures nostalgies, celle des albums qu’on va garder à la façon des contes qui savent garder la magie de l’enfance sans se faner avec le temps qui passe. Parce que ces étoiles qui dansent dans les yeux, on devrait pouvoir les retrouver à tout âge.
On y trouve des harmonies de folk subtil et de cordes élégantes, des échos de ces musiques sortilèges qui font naître des arc-en-ciel de souvenirs qu’on dirait venus du fond des âges, d’une sorte de paradis perdu, s’il a existé, ça doit être un peu ça.
Mais finalement, malgré le temps, le bon ou le mauvais, la roulette, quand elle est russe, c’est 5 chances sur 6 de gagner, quand elle est rustre c’est 14 tranches de bonheur musical. Dans toute belle image, il faut un peu d’ombre pour que les lumières soient belles. Et les lumières ici, sont très belles.
Norbert Gabriel
Last but not least, ce road song (leur 5 ème album) allie le meilleur de la tradition discographique sur le plan réalisation, avec les techniques les plus modernes, « un peu d’air » c’est aussi une belle clé à l’ancienne qui vous ouvre des tiroirs avec le livret, un vidéo clip, et des accès à des choses passionnantes, grâce à la greffe d’un appendice USB, qui vous donne de la musique haute définition, voir ici : Clic sur Berdérol et la roulette ouvre,
et un système internet AMAPP© (Alternative Musicale pour une Auto-Production Participative) : accès direct personnalisé à une plate-forme de téléchargement proposant, chaque mois, des auto-productions inédites. Qu’on les retrouve parfois sur des scènes partagées avec les Ogres de Barback est d’une cohérence évidente.
Un peu de musique…
En concert