1995, on ne connait pas encore le slam de Grand Corps Malade, (‘Slam Poetry signifie schelem de poésie, ) mais les premiers tournois de spoken word commencent à se faire entendre dans un bar de Pigalle.
Le slam est une forme de lecture poétique considérée comme un mouvement d’expression populaire, initialement en marge des circuits artistiques traditionnels, aujourd’hui largement reconnu et médiatisé. C’est un art du spectacle oral et scénique, focalisé sur le verbe et l’expression brute avec une grande économie de moyens, un lien entre écriture et performance. Si des poètes, en particulier issus de la mouvance hip-hop, le revendiquent comme issu de la rue ainsi que le rap à ses débuts, il est néanmoins pratiqué par des poètes de tous styles, de tous milieux sociaux, en ville comme à la campagne. (Wikipédia)
Extrait des archives du Francopirate, le quotidien des Francos, au bon vieux temps du papier et des belles nuits ‘de presse’ dans tous les sens du terme. (Francopirate, créé par les Filles de l’aurore en 1994, et ancêtre lointain de la Revue Le Doigt dans l’Oeil)
C’est en 1995 qu’est publié chez Saravah, « Le banquet » de Gérard Ansaloni. Et c’est en 1997, pour les 30 ans de Saravah aux Francos de la Rochelle, que Gérard Ansaloni fait découvrir en scène un spectacle unique en son genre, 20 ans d’avance sur le slam 2015 qui découvre que le spoken word, avec de la musique prend une dimension nouvelle. Mais Ansaloni l’a fait en 1995, Saravah toujours précurseur.
Dans la page Saravah, 30 ans et sur la scène de la Salle Bleue, on trouve Françoise Kucheida, Bïa, Daniel Mille, Fred Poulet, Pierre Louki, sous la direction fluide de Pierre Barouh, roi d’un slow biz toujours résolu à enfanter un peu de beauté humaine. Avoir toujours un temps d’avance, c’est le risque de n’être jamais « à la mode »… Ou d’être toujours dans la création. Hors mode.
Ce jour-là, ma découverte, c’était « Le banquet » de Gérard Ansaloni, 13 Juillet 1997.
Des mots, de la musique, c’est une chanson ? Pas toujours ? Voici un conteur musical qui lance des mots-images en rafales, en feu d’artifice, un musicien du verbe qui sculpte avec les mots un paysage sonore avec la musique comme décor de foncd de scène. Il y a un souffle et une ferveur d’opéra italien dans ses élans verbaux aux résonnances de Dimey-Ferré-Nougaro . J’imagine que les aèdes grecs enflammaient les stades et les théâtres avec ces envols lyriques, « c’est la voie aux voix du Rap en France. L’homme dirige son orchestre de mots qui jaillissent, dansent, swinguent sans artifice. Juste un homme debout, une symphonie verbale et un banquet détonnant.
Voilà ce que vous pouvez entendre, avant de commander cet album, une référence dans toute bonne cédéthèque. (Clic sur l’album)
Cet album est disponible chez Saravah, toquez à l’huis, et le catalogue s’affichera.
Norbert Gabriel