Art’Opia : naissance d’un festival artistique, culturel et éthique en Gironde

4 Juil

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Les 28 mai dernier avait lieu sur le campus universitaire de Pessac/Talence (Gironde) la première édition du festival Art’Opia. Né de l’initiative d’une poignée d’étudiants -que l’on compte sur les doigts d’une main à 6 doigts-, que ni le manque d’expérience en la matière, ni l’ampleur du travail à fournir, ni les nombreux obstacles à surmonter n’ont découragée de l’idée de mener à bien cette aventure pionnière, Art’Opia créait, le temps d’une journée de 14h à 1h, un village culturel associatif en plein air, ouvert à tous et accessible à prix libre, sur les terrains jouxtant les facultés Michel de Montaigne Bordeaux III et Montesquieu Bordeaux IV. Lieu idéal pour découvrir des exposants d’artisanat d’art locaux et étrangers, observer des spectacles d’arts multidisciplinaires, et rencontrer des associations en après-midi, avant de pouvoir écouter en soirée plusieurs concerts, proposés dans un souci d’éclectisme musical. Diversité culturelle, commerce équitable, restauration saine, arts alternatifs polymorphes, priorité donnée aux échanges humains et à l’interactivité : l’événement festif se plaçait de toute évidence sous le signe d’une démarche éthique en cohésion avec des valeurs humanistes. Et malgré une ambiance très « cool », l’étonnant professionnalisme dont ont fait preuve les jeunes organisateurs a assuré un weekend très agréable et fort enrichissant au public, qui majoritairement, avant même la fin du festival, les exhortait à réitérer l’événement. Seul bémol à la clé : un déficit dans le budget de l’organisation, aisément compréhensible, compte tenu du fait qu’Art’Opia vivait là son baptême du feu, déficit que, nous l’espérons, l’élan solidaire des participants, l’organisation de prochains spectacles et la mise en place d’une caisse de financement participatif a posteriori en ligne aideront à combler. Car l’expérience méritait non seulement d’être tentée, mais aussi reconduite. Il y a quelques jours, les organisateurs acceptaient de répondre à quelques questions, pour nous raconter la genèse, la philosophie, et la mise en œuvre de ce projet inédit pour eux et courageux.

 

– Bonjour et merci d’accepter cet entretien. Pouvez-vous nous raconter comment est né ce festival ?

– Emma : On avait un projet de méthodologie à inventer, dans le cadre de nos études à l’I.U.T. C’est comme ça qu’on s’est retrouvés tous les 6, car chacun de nous a l’intention de travailler dans le secteur culturel ou musical. L’idée de créer un festival ensemble nous semblait être un bon compromis pour intégrer tout ce qu’on souhaitait dans un seul événement.

-Marion : Nous ne seront pas notés sur le bon déroulement du festival, mais sur la méthodologie utilisée et la manière de monter le projet de le mettre en œuvre.

– Tymothé : Initialement chacun de nous est issu d’une association différente avec son réseau de contacts propre : Marion de l’association AlchimyStic [https://www.facebook.com/les.alchimystik], Emma des Z’arpètes [http://www.leszarpetes.com/], moi de Tous Azimut [https://www.facebook.com/tous.azimuts.3?fref=ts], J.B a un Sound System, et Maxime et Quentin ont des contacts avec des artistes et des artisans. Notre idée a été de mutualiser ces moyens là, parce qu’on est amis et on travaille ensemble toute l’année.

– Emma : Au tout début, on devait trouver des idées de projets qui nous intéressaient, et chacun de nous a pensé à un festival, concept qui correspondait complètement à nos attentes de formation, vis-à-vis de cette fin d’année d’I.U.T.

 

Ahilek– Beaucoup d’artistes et d’artisans ont participé à l’événement, y compris des internationaux, comme Ahilek, venu du Niger, exposer des bijoux de sa communauté touareg. Vos réseaux de contacts ont-ils suffit ou avez-vous dû faire appel à la participation d’artistes et artisans supplémentaires et extérieurs ?

– Emma : Au départ, on a fonctionné avec nos réseaux de contact. Et puis comme les réseaux n’allaient pas suffire, il a fallu effectivement chercher un peu ailleurs, notamment pour les entractes culturels. Pour ce qui concerne Ahilek de la communauté Tatapt, c’est quelqu’un de notre réseau. Des amis à Pau ont l’habitude de le recevoir ; il vient un mois par an et va présenter ses bijoux dans différentes villes comme Pau, Bordeaux, Lille, Grenoble… Et comme il venait à nouveau en France cette année, nous lui avons proposé d’intervenir sur Art’Opia, qui représente pour lui un nouveau réseau à faire exister et une occasion supplémentaire de faire connaitre sur Bordeaux les bijoux touaregs de la communauté Tatapt.

 

art'opia stand– Cela a-t-il été une épreuve de trouver un terrain pour accueillir le festival ?

– Marion: Oui. Trouver un terrain pour le festival a été toute une aventure.

– Tymothé : C’est-à-dire qu’à la base nous ne sommes qu’un groupe d’étudiants, ce qui signifie que juridiquement nous ne sommes personne. A ce titre on ne peut pas louer de salle, ni demander de subvention. On a donc dû se rattacher à une association de la Fac de Sociologie qui s’appelle Associo Bordeaux pour pouvoir à travers leur statut associatif demander le prêt d’une salle et des subventions.

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– Comment s’est imposé le choix de la Maison des Activités Culturelles (M.A.C) du campus universitaire ?

– Tymothé : Le choix de cette salle n’était pas notre objectif premier, car nous ne visions pas particulièrement un public étudiant. Nous voulions toucher un plus large public. Nous avions donc contacté plusieurs mairies ; on avait pensé au Parc de Mussonville de Bègles ou au Parc Peixotto de Talence par exemple pour accueillir le festival. Mais les mairies n’ont pas eu confiance dans le projet.

– Marion : La mairie de Bègles a eu des soucis précédemment en prêtant le Parc de Mussonville pour des événements qui n’ont pas été assez bien gérés par leurs organisateurs ; elle refuse donc à présent de le faire, sauf cas exceptionnel. Et puis une fois que la décision a été prise de collaborer avec Associo Bordeaux, le choix de la M.A.C s’est imposé comme le plus évident. Cela nous a permis de réorienter notre projet pour qu’il s’adresse aux étudiants.

-Emma : Après tout c’était déjà un des piliers implicites de notre projet, puisque la plupart des gens de nos réseaux de contacts sont des étudiants. C’est donc en quelque sorte la disponibilité du lieu qui a fait évoluer le projet. Mais on a voulu investir l’endroit différemment. Nous avons pu obtenir, en plus de la salle, les terrains qui l’entourent. En outre la mairie de Pessac a donné son accord pour clôturer la rue, ce qui est quand même assez rare pour une manifestation culturelle à la M.A.C.

– Marion : Le fait d’être avec Les Associo nous a permis de nous orienter vers le public étudiant, mais également d’adresser des demandes de subventions à des organismes dédiés aux étudiants, comme le C.R.O.U.S, et la F.S.D.I.E  : ce genre d’organisme n’accorde de subvention que si le projet présente un attrait pour les étudiants. A partir de là, on s’est donc recentrés en fonction de ces conditions. IMGP4603 bis

– Tymothé : Quitte à ce que la nature du festival évolue par la suite, si on veut reconduire le projet et réaliser une prochaine édition de l’événement.    

– Marion : En fait ça a été une aventure d’adaptation. On a du s’adapter à énormément de choses, tout au long du déroulement, jusqu’au jour « J », où les incertitudes météorologique et l’éventualité de problèmes techniques nous ont laissé avec le risque de devoir changer les plans au dernier moment. Il y avait des scènes extérieures, et un orage menaçait… Mais tout s’est bien déroulé, car, même si nous ne sommes que 6 officiellement à porter le projet, nous avons été constamment soutenus par nos réseaux d’amis et les associations.

– Tymothé : Rien qu’entre nous, les artistes, les artisans, les bénévoles venus aider, nous étions une cinquantaine, voire une soixantaine à nous activer sur le lieu.    

– Emma : C’est simple : il y avait entre tous les acteurs 150 personnes à nourrir.

 

Salome Limelo– Avez-vous géré toute l’organisation vous-mêmes?

– Tymothé: Pour la sécurité, nous avons été obligés de faire appel à une boite privée. Mais pour ce qui concerne la nourriture, nous avons tenu à payer les repas des artisans et artistes venus.

– Emma : C’est un point important concernant le village culturel. L’idée de départ était de soutenir les associations, les initiatives culturelles, et de leur permettre de se rencontrer. Nous ne nous voyions donc  pas leur faire payer un emplacement de stand, ni leur repas, contrairement à ce qui se passe normalement dans les festivals de cette envergure. Nous avions la philosophie inverse, parce que les objectifs du projet se focalisaient autour de l’existence de ce village culturel, qui comprenait aussi les scènes. Finalement, c’était tout Art’Opia, le village culturel.

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– Avez-vous pu évaluer le nombre de visiteurs du festival ?

– Tymothé: On a pu estimer le nombre de gens venus à entre 500 et 600 personnes. Nous avions prévu plus, et espérions au moins 1000 personnes. Mais d’autres manifestations artistiques et culturelles, comme Les Noctambules, la Fête des Voisins, des kermesses d’écoles avaient lieu le même weekend, et en plus la météo n’était pas très clémente pour un festival en plein air.

– Marion : Il y avait énormément de choses qui se déroulaient en même temps ; mais on a quand même eu un public présent. Et ceux qui sont venus se sont tellement éclatés, et ont été tellement présents physiquement et moralement, que c’est pour nous un bilan très positif moralement, même s’il n’est pas positif sur tous les plans.

 

– Quel est donc l’aspect négatif ?

– Tymothé: Nous avons un déficit financier de 3059 euros dans notre budget.

– Marion : Du coup certaines associations qui ont participé tiennent à nous aider, comme Délibéré ; un collectif étudiant ayant obtenu des subventions pour son projet propre souhaite nous en reverser une partie, par solidarité. Nous avons également lancé un « crowdfounding », c’est-à-dire un financement participatif ouvert à tous, pour faire appel aussi aux festivaliers qui sont venus et n’ont pas forcément payé l’entrée, puisqu’elle était libre. Voici le lien : https://www.helloasso.com/associations/alchimystik/collectes/soutien-au-festival-art-opia. On cherche également un  lieu privé en extérieur –ceci est un appel aux candidatures- pour organiser une soirée plus axée sur la culture techno et la musique électro, qui sera, en fin de compte, une soirée de soutien pour renflouer un peu les caisses.

– Tymothé: L’association Les Alchimystic, qui collabore avec nous, fait de la transe et a des DJ de Soundsystem prêts à jouer gratuitement à ce genre de soirée pour nous soutenir. C’est grâce à ça qu’on va arriver à s’en sortir.

– Marion : Donc nous cherchons pour ce faire un lieu à l’air libre, car il va de soi qu’en été, personne n’a envie de s’enfermer à l’intérieur d’une salle pour un concert festif. Ce serait l’occasion de faire danser tout le monde, une dernière fois sur le thème d’Art’Opia. Nous avons évidemment songé à la Plaine de Couréjean, qui appartient au Parti Communiste, où s’organise chaque année la Fête de l’Huma ; mais le problème est que le lieu est très demandé et sa programmation est vite bouclée. Mais après tout, s’il accepte, on peut proposer un joli plateau artistique.

 

Espace Graf– Visiblement, cette première mésaventure financière ne vous décourage pas, et va même vous servir à rectifier le tir sur ce point faible de prévisionnel d’équilibre budgétaire. Selon vous, à quoi est du ce déficit ?

– Tymothé: On a payé les artistes d’abord. On a pris un pari risqué de faire venir un collectif de graffiti, 3GC ; on l’a rémunéré, et on lui a payé le support pour créer ses œuvres. Il faut savoir que sur un budget total de 14000 euros, nous avons été subventionnés par 4 organismes différents à hauteur de 2700 euros. On n’a donc vraiment pas demandé énormément de sous ; on a fait une pré-soirée avant l’événement, le 04 mars, pour faire un peu d’argent. Du coup, on s’est un peu débrouillé tout seul, et on aurait peut-être dû demander plus d’aides. Parce que finalement nous nous sommes lancés dans quelque chose d’assez ambitieux, en prenant pas mal de risques. Mais le bilan est positif ; c’est un chouette événement.

– Marion : Les artistes avaient travaillé des heures de répétitions et sont venus faire une jolie prestation, pour la plupart en jouant des compositions personnelles. C’est un travail qui mérite tout simplement un salaire. Il était évident qu’il fallait payer les artistes. Et il est vrai qu’à côté de cela, nous n’avons pas réussi à nous payer nous-mêmes. Mais la joie d’avoir créé un événement nous comble. Avoir un déficit de 3000 euros ne nous a pas démotivés. C’est la première édition ; ça arrive sans doute à d’autres.  Zut ! Il va falloir refaire une soirée ! Ce qui était intéressant, c’était de faire venir des gens qui s’apprêtent à créer d’autres événements prochainement et pouvaient donc profiter de l’occasion pour se faire voir et entendre. 3GC par exemple est en train d’organiser un gros événement les 3 premiers jours de juillet, et a profité de sa venue à Art’Opia pour parler avec les gens et faire un peu de communication autour de son propre festival. Le roiRogomme

– Tymothé: Tout le monde est reparti avec un petit carnet d’adresses…

– Emma : C’est un investissement qui valait le coup et qui aurait pu passer.

 

– Ne pensez-vous pas que le fait de ne pas vouloir imposer une entrée à prix fixe et de compter sur l’autodiscipline des festivaliers ait pu expliquer le peu de recettes ?

– Emma : En fait il y avait deux caisses de « prix libre et conscient » sur le festival où les gens pouvaient donner ce qu’ils voulaient, une positionnée du côté du parking voiture, et l’autre de l’autre côté, pour les gens qui arrivaient du tram. Au début, ces caisses étaient matérialisées par des tonnelles et surveillés par des bénévoles ; mais au fur et à mesure de la journée, avec la météo qui se dégradait, elles ont été enlevées. A partir de ce moment là, les caisses n’étant plus visibles, et peut-être mal signalées, le public n’a pas cherché à les trouver.

Jah Legacy– Marion : Nous n’avions pas voulu clôturer le site, et sans doute aussi du fait de l’absence de barrières, les gens sont venus au festival, en pensant peut-être que c’était un espace libre de circulation et gratuit.

– Emma : C’est justement un point auquel on réfléchira plus, lors d’une prochaine édition. Peut-être imposera-t-on une majoration sur la première consommation.

– Tymothé: Le principe de décider un prix libre relève aussi d’une volonté de conscientiser les gens et de les responsabiliser : c’est à chacun d’estimer le prix du spectacle et du travail qui s’est fait en amont, et de comprendre que dans le monde dans lequel on vit, il est normal de participer un minimum financièrement. C’est ce qu’il faut rentrer dans la tête des gens. La démarche n’a pas été évidente à faire accepter d’ailleurs par les partenaires octroyant les subventions, car elle ne présente aucune assurance  que les caisses seront remplies. On a voulu prendre le risque, et on n’est pas rentrés dans nos frais. On s’adaptera à la deuxième édition.

– Emma : Ceci dit, je pense qu’un bon élan a été insufflé ; le public a été attentif et nous a demandé s’il y aurait une seconde édition. La page facebook de l’événement a aussi permis de récolter quelques avis de visiteurs.

– Tymothé: On a fait passer des questionnaires aussi et pu obtenir un relevé statistique de ce que les gens ont apprécié ou pas. Ça va nous aider à améliorer le projet ; et on espère que les gens vont revenir. Art'opia 2

 

– A Art’Opia, il n’était pas question que d’arts et d’artisanat. Pouvez-vous parler de la philosophie et de l’éthique qui sous-tendent votre démarche ?

– Emma : C’est vrai. Le travail d’Ahilek, l’artisan venu de la communauté Tatapt du Niger par exemple, met en œuvre du commerce équitable : toutes les ventes réalisées en France servent à faire vivre sa communauté, selon une répartition vers trois pôles, qui sont l’éducation, l’agriculture et le réinvestissement dans les matières premières avec lesquelles ses bijoux sont fabriqués. D’un point de vue plus personnel, si on me demande les valeurs que je mettais derrière Art’Opia, bien sur il y a un peu d’éducation populaire. C’est de là que nous venons. Nous avons impulsé la chose, mais finalement le festival s’est déroulé tout seul ; les gens ont tous pris leur responsabilité au niveau du respect de l’environnement, de la propreté des lieux, du tri sélectif par exemple. L’écocitoyenneté fait parti de nos valeurs.

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– Un dernier mot ?

– Marion : Nous avons été très contents de l’envergure que ça a pu prendre, sans qu’on ait besoin de mettre énormément d’énergie et de temps dans la communication. On est passé en tout et pour tout sur 3 radios différentes – O2 Radio, Campus Radio et Radio Paul Bert- pour annoncer l’événement, et sans qu’on ait besoin de quémander ; les propositions nous ont été faites grâce au réseau, parce que des amis en ont parlé. Il n’y a pas eu énormément de publicité faite ; les choses se sont transmises du bouche à l’oreille, via facebook aussi un peu.

– Emma : Il faut dire que chaque acteur qui participait au festival, que ce soit les groupes, les associations, les artisans, drainait déjà son propre public.

– Tymothé: Chaque association amenait 20 personnes, chaque artiste 30 ou 50, etc… Nous pouvions donc estimer déjà un nombre de base sûr de festivalier. Cette expérience est pour nous très encourageante et positive.

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Miren Funke

Remerciement à Chat’Rly pour ses photographies (1,2,5,6,7,8,9,12)

Liens :

Page facebook de l’événement : https://www.facebook.com/events/1694313214168225/

Lien du financement participatif : https://www.helloasso.com/associations/alchimystik/collectes/soutien-au-festival-art-opia

 

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