Archive | juillet, 2016

Les temps sont lourds, soyons léger…

30 Juil

En ce temps -là…   Les allemands étaient chez moi, on m’a dit résigne-toi, mais je n’ai pas pu… et j’ai repris mon arme...

etoile zazouD’autres se sont armés de chansons pour mener un autre combat, avec leurs moyens, leurs convictions, leur art, majeur ou mineur, avec leurs musiques et leurs chansonnettes. Il y avait des étoiles pour tous les goûts, zazou en première ligne.

Même les poules ont donné de la voix dans le concert.

1941 La poule zazoue..

Dans les clubs de jazz, uniformes allemands, complets-veston et robes de cocktail écoutaient les airs à la mode de chez nous, avec des titres bien parisiens,  Les bigoudis  ou  La tristesse de St Louis  ou encore  L’infirmerie de St Jacques  sans oublier  La rage du tigre  quand un  début de béguin  avec la  douce Georgette brune  contrarie l’ homme amoureux qui a raté  un rendez vous à Lausanne  à cause de  l’attaque du train A … Et Django envoyait quelques  poussières d’étoiles  par delà les nuages, pour charmer une  drôle de Valentine .

Jouant corps et âme  pour cette  dame sophistiquée  joueuse comme une princesse Micomiconne with his little green scarf… C’est peut-être cela qu’on appelle l’amour… de la vie, et des princesses. Mais ceci est une autre histoire… (Cherchez la princesse, elle vous attend…)

Donc, on a beaucoup chanté, beaucoup joué sous l’Occupation, parce que la vie continue envers et contre tout… On peut se poser les mêmes questions aujourd’hui. Etre un peu léger dans des temps terriblement lourds.

Chacun son point de vue, et chacun ses refrains et ses couplets…

Pourquoi j’voudrais savoir pourquoi pourquoi
elle vient trop tôt la fin du bal
c’est les oiseaux jamais les balles
qu’on arrête en plein vol

La guerre va chanter ses hymnes de colère
Moi je ne chanterai, ni tout haut, ni tout bas
Les mots d’amour, ici, sont de haine là-bas
« J’attendrai ton retour » et même « Il pleut bergère »
Repris par mille voix sont des chants de combat
La guerre va jeter ses éclairs à la ronde
Vers qui vais-je tirer ?
J’ai perdu le chemin
Où est-il l’ennemi ?
À qui est cette main ?
Le tonnerre a couvert nos voix qui se répondent
Ce soir, je vais tuer mon ami de demain

Ça se passe au siècle vingt au pays des hommes
rue de la vertu y’à comme une odeur
des relents de fric et de conseilleurs
de têtes coupées, de larmes et de peur
et des colonels qui attendent l’heure
ça se passe au siècle vingt au pays des hommes
des sexes parias aux amours proscrites
des peuples niés – des langues maudites
des murs renégats où elles sont écrites-
graffitis bretons – patois sodomites
quò se passa au segle vint au pais daus omes
pour cent mille gueux un ventre repu
des prisons bourrées de gosses perdus
délits d’opinion délits de refus
pour tant d’assassins qui ont leur statue

ça se passe au siècle vingt au pays des hommes…

Tu commences à comprendre pourquoi je m’inquiète,
Quand je vois le mépris qu’ont parfois tes enfants,
Pour les Noirs, les Arabes, les Juifs, les Gitans
Qui n’ont pas le talent de passer pour poètes.

C’est au nom de tes ciels aux mouvantes peintures,
C’est au nom des concerts que dirigent tes vents,
C’est au nom de ma chance et de tant de tourments
Que je pose à présent ma question, ma blessure :
Est-ce vrai qu’on t’encombre avec notre nature,
A moins qu’on ne l’exprime d’une scène en chantant.

S’il faut absolument qu’on soit
Contre quelqu’un ou quelque chose,
Je suis pour le soleil couchant
En haut des collines désertes.
Je suis pour les forêts profondes,
Car un enfant qui pleure,
Qu’il soit de n’importe où,
Est un enfant qui pleure,
Car un enfant qui meurt
Au bout de vos fusils
Est un enfant qui meurt.
Que c’est abominable d’avoir à choisir
Entre deux innocences !
Que c’est abominable d’avoir pour ennemis
Les rires de l’enfance !

http://www.chrd.lyon.fr/static/chrd/contenu/pdf/expositions/dossier%20chantons.pdfOn ne peut que constater, comme l’ont fait les historiens contemporains, l’extrême vitalité de la vie culturelle et artistique sous l’Occupation, à Paris comme en province. Malgré la défaite et l’Occupation, Paris garde son renom de capitale intellectuelle et artistique : « premières » et «événements littéraires » se succèdent comme avant-guerre.Le public, lui, suit, saisi d’un véritable engouement. Non seulement les music-halls, les spectacles de chansonnier, les cabarets font le plein, mais bon nombre de pièces de théâtre se jouent à guichets fermés, les cinémas font salles combles et les bibliothèques n’ont jamais connu autant de lecteurs.
Certes, les Français confrontés à des temps difficiles souhaitent oublier leurs préoccupations quotidiennes en se divertissant dans les cabarets, les music-halls, les cinémas, ou en s’évadant à travers la lecture et la musique. Ce n’est pas la seule explication à cette soudaine demande de divertissements. D’une part, celle-ci s’inscrit dans un contexte de massification des pratiques culturelles en marche depuis les années trente. D’autre part, ce renouveau culturel procède d’une volonté affichée de l’occupant de cantonner la France à un rôle essentiellement récréatif relève plus largement du projet culturel de Vichy, qui souhaite rendre accessible au peuple une culture jusque-là réservée aux Français les plus privilégiés Malgré ou à cause de la défaite, de l’Occupation, de la peur et des privations, les Français ont continué de chanter, d’assister à des concerts, d’acheter des disques, d’aller au théâtre ou au cinéma, en somme de s’amuser. Certes, cette attitude a suscité l’indignation de certains pourtant aujourd’hui elle peut être interprétée comme une volonté de vivre en dépit de la situation pesante et difficile.
La vitalité de la vie culturelle n’efface, pour les Français, ni les drames vécus par certaines catégories de la population ni les difficultés de la vie quotidienne.(http://www.chrd.lyon.fr/static/chrd/contenu/pdf/expositions/dossier%20chantons.pdf)

Après « Les bigoudis » que d’aucuns connaissaient comme « Lady be good » vous aurez reconnu quelques standards de jazz célèbres, si c’est pas le cas, ça peut faire un jeu culturel et musical en famille.

Dans les extraits chansons, et dans l’ordre, Vladimir Vissotski, Guy Béart, Joan-Pau Verdier, Herbert Pagani et Barbara… Vous pouvez ajouter à votre guise…

Et pour l’air du temps, un air de Paris et de ces temps où il y avait aussi de la légèreté dans l’air. (au piano, Lalos Bing alias Martial Solal, à la contrebasse Emmanuel Soudieux, Jacques David drums )

Norbert Gabriel

Hello? Allo Chez ta mère ….

26 Juil

chez-ta-mere-qgoeysChanter à Toulouse, c’est passer un jour ou l’autre rue des Trois Piliers, (paroles, musiques et spectacle vivant) donc faire halte Chez ta mère, qui vous prendra dans ses bras et vous ouvrira ses portes, son bar, et surtout sa scène..  Et c’est pour cette scène que nous relayons cette information, qui va susciter un enthousiasme participatif de monde de la chanson, et de spectateurs engagés. Tout ce que vous voulez savoir est là dessous... (N. Gabriel)

Qu’est ce que HelloAsso?

HelloAsso est le premier site de collecte de fonds dédié aux associations. Simple et sécurisé, HelloAsso permet à toutes les associations françaises de disposer d’outils adaptés à leurs besoins comme la gestion des adhésions, le lancement de collectes de don et de campagne de financement participatif ou la création de billetterie en ligne. Entièrement gratuit, notre site reverse 100% des montants collectés aux associations.

(https://www.helloasso.com/qui-sommes-nous)

 

 

Chez ta Mère… un nouveau départ !

par Chez ta Mère, Café Associatif & Scène Chanson

Chez ta Mère, c’est bientôt 5 ans d’existence…et actuellement près de 7000 adhérents.
Chez ta Mère c’est 3 salariés. Et 1 service Civique.
Chez  ta Mère c’est un bar soutenant le travail d’agriculteurs de la région, travaillant tous en bio.
Chez ta Mère c’est 21000 litres de bières bus. Et pour le vin, on n’a vraiment pas réussi à compter… 
Chez ta Mère c’est des cafés signes, c’est des goguettes, ce sont des débats, des conférences gesticulées, du théâtre. Mais Chez ta Mère c’est surtout de la Chanson. 
Chez ta Mère c’est 200 spectacles par ans…  près de 900 depuis l’ouverture !
C’est aussi plus de 25 cachets d’artistes par mois en moyenne.
Chez ta Mère c’est déjà un peu plus de 30000 spectateurs, venant de toute la région.

Chez ta Mère c’est tout ça et c’est ce qu’en on fait tous les jours, tous les gens qui le portent.

Mais Chez ta Mère a envie de changer. Parce que 5 ans, c’est l’âge de raison. 
Pour des raisons de pérennité économique, et pour répondre toujours mieux au projet que l’on s’est donné en ouvrant ce lieu, on a besoin d’évoluer.
Notre projet aujourd’hui est de transformer Chez ta Mère pour que chacune des activités qui y sont menées puissent y cohabiter et y trouver leur meilleure place.
Nous voulons aménager la salle de bar pour la rendre plus confortable, plus chaleureuse, et pour qu’elle puisse devenir le lieu de rendez vous en journée qui manque beaucoup dans notre quartier.
En parallèle, nous voulons réaménager l’espace spectacle en l’isolant et en en construisant une vraie salle de spectacle, assise et gradinée, pour accueillir les artistes comme le public dans les meilleures conditions possibles.

Evidemment, nous profiterons de ces travaux pour rendre le lieu totalement accessible aux fauteuils roulants. Nous voulons également installer une boucle magnétique pour donner accès aux concerts aux sourds appareillés ! 

Si aujourd’hui on tape à votre porte, c’est d’abord parce qu’on est heureux de vous l’annoncer : on réfléchit à ce projet depuis près de 2 ans, et on travaille au quotidien sur sa réalisation depuis plus de 6 mois.
Et puis évidement, on veut en profiter pour vous demander de l’aide. Parce que Chez ta Mère c’est tout ce qu’on vous a dit… Mais c’est également zéro euro de subventions publiques. Et tout ça a un coût.
Nous voulons engager ces gros travaux rapidement, mais en ayant négocié devis par devis au plus bas, et en réalisant l’essentiel des travaux nous même,  il nous manque encore 10% du coût total des travaux. Soit la bagatelle de 6000€.
Alors on en appelle à votre générosité ! Le financement participatif est à la mode, alors vous savez surement comment ça marche… Chaque euro compte, et c’est pas peu dire ! En échange de chacun des dons sur cette cagnotte, nous vous proposons toute une série de contre parties… Ça va de l’adhésion annuelle à l’association à votre poids en bière, ou à votre nom sur une plaque sur un des fauteuils de la nouvelle salle. Mais ce que vous obtiendrez à coup sur c’est notre infinie reconnaissance. Sans vous, nous ne voyons pas comment ce projet pourra voir le jour. Alors aidez nous, et pour quelques euros, offrez vous un café associatif ! Alors aidez nous et pour quelques euros offrez vous une vraie salle de spectacle !

Modalités, voyez ici https://www.helloasso.com/associations/chez-ta-mere-cafe-associatif-scene-chanson/collectes/chez-ta-mere-un-nouveau-depart

 

La Roulette Rustre…

24 Juil
(Chronique parue la première fois en 2012 suite à une rencontre dans un  festival d’été)

roulette couvC’est l’invitation au voyage dans les envols imaginaires de Berdérol, petit frère contemporain de Candide, ou de Tom Sawyer … avec fresques musicales enrichies des belles harmonies rencontrées en Irlande, en Afrique, avec des mix de country-rap-classique .

Vous en reprendrez volontiers une bonne rasade de ces airs qui vous donnent envie de vivre un peu moins de jours moroses, vivre envers et contre tout pour la beauté du geste, et jeter quelques fleurs dans le décor pour lui donner des couleurs.

Peut-être qu’il y a quelques lecteurs ayant le souvenir de ce groupe mythique « Les Enfants Terribles » qui a éclaboussé le paysage des fulgurances d’un poète fou de rage de vivre, porté par les voix de 2 filles et 3 garçons éclatants de talent. Voilà ce qu’on retrouve avec cette Roulette qui n’a de rustre que le fait d’être bien plantée dans les jardins de la vie, et qui en fait surgir des éclats de rêve en ribambelle, de rêve en couleurs soyeuses comme les musiques et les voix qui tissent cette fresque humaniste et sensuelle.

Il est des discours comme des grands messes, il est des albums qui vous entrent dans le coeur comme des caresses, et qui laissent une trace indélébile. Il y a les chansons qui crient et parfois assourdissent, il y a les chansons qui dessinent et gravent à l’eau forte des lettres de feu, et celles-là restent souvent imprimées plus longtemps que les cris.

La Roulette rustre, dans cet album, partage un kaléïdoscope d’émotions et de futures nostalgies, celle des albums qu’on va garder à la façon des contes qui savent garder la magie de l’enfance sans se faner avec le temps qui passe. Parce que ces étoiles qui dansent dans les yeux, on devrait pouvoir les retrouver à tout âge.

On y trouve des harmonies de folk subtil et de cordes élégantes, des échos de ces musiques sortilèges qui font naître des arc-en-ciel de souvenirs qu’on dirait venus du fond des âges, d’une sorte de paradis perdu, s’il a existé, ça doit être un peu ça.

Mais finalement, malgré le temps, le bon ou le mauvais, la roulette, quand elle est russe, c’est 5 chances sur 6 de gagner, quand elle est rustre c’est 14 tranches de bonheur musical. Dans toute belle image, il faut un peu d’ombre pour que les lumières soient belles. Et les lumières ici, sont très belles.

Norbert Gabriel

Last but not least, ce road song (leur 5 ème album) allie le meilleur de la tradition discographique sur le plan réalisation, avec les techniques les plus modernes, « un peu d’air » c’est aussi une belle clé à l’ancienne qui vous ouvre des tiroirs avec le livret, un vidéo clip, et des accès à des choses passionnantes, grâce à la greffe d’un appendice USB, qui vous donne de la musique haute définition, voir ici : Clic sur Berdérol et la roulette ouvre, roulette

et un système internet AMAPP© (Alternative Musicale pour une Auto-Production Participative) : accès direct personnalisé à une plate-forme de téléchargement proposant, chaque mois, des auto-productions inédites. Qu’on les retrouve parfois sur des scènes partagées avec les Ogres de Barback est d’une cohérence évidente.

 

Un peu de musique…

En concert 

 

Puzzle, ou l’art des rencontres…

22 Juil

En revisitant les ballades de Saravah, les dits de Pierre Barouh, et de quelques autres humanistes fréquentables, je me demandais quelle réponse simple pourrait ouvrir une brèche d’espoir dans ces temps désespérants…   En attendant de trouver la chanson, voici le dessin qui résume bien l’idée générale des optimistes qui fluctuant en essayant de ne pas mergitur…

 

puzzle

 

Norbert Gabriel

Rencontre avec l’artiste Cécile Delacherie, autour de la création de son spectacle de chansons « OH OUI », soutenue par financement participatif

20 Juil

Oh Oui

 

Cécile Delacherie, c’est un parcours artistique étoffé d’expériences diverses et rempli de plusieurs vies. Comédienne de théâtre, créatrice de spectacle, voix pour documentaires audio-visuels, formatrice intervenant auprès des jeunes, animatrice d’ateliers d’écriture au sein d’établissements spécialisés, elle a joué sous les directions de Gilbert Tiberghien (Cie Tiberghien), Jean-Marie Broucaret,  Jean-Philippe Ibos, Christian Rousseau (Cie Les Enfants du Paradis), Jürgen Genuit, Alain Chaniot, Colette Froidefond, Michel Allemandou, et collaboré avec plusieurs compagnies de théâtre pour des spectacles mêlant expression théâtrale, danse et chanson. Après 20 années à multiplier les aventures et varier les plaisirs, l’artiste s’attèle dans la création de son propre spectacle de chansons, « OH OUI ! », qu’elle interprètera accompagnée de l’accordéoniste Thierry Oudin, lors de plusieurs représentations en septembre à Bordeaux. A l’instar d’autres artistes, ayant opté pour une démarche alternative à la politique commerciale traditionnelle de la musique, c’est en faisant appel aux contributions bénévoles, via le site de financement participatif Ulule, qu’elle a choisit de faire soutenir son projet. Il y a quelques jours, elle acceptait de nous rencontrer.

 

– Cécile, bonjour et merci de nous accorder un peu de temps. Comment est né ce projet de spectacle ?

– Je suis comédienne de formation ; j’ai été formée  au Conservatoire de Bordeaux, dans la même promotion que Vincent Nadal et Sonia Millot, de la Compagnie de théâtre Les Lubies [http://www.leslubies.com/] qui m’apporte son aide sur ce projet. En 1997, soit 4 ans après en être sortie, j’ai participé à un spectacle avec des amies dans le cadre duquel on a souhaité faire des choses qu’on n’avait jamais faites. Et parmi ces choses là, il y avait le fait de chanter. Un ami musicien a composé des chansons pour ce spectacle là. Alors que nous écrivions les textes du spectacle, Jean-Pierre Pacheco, du théâtre La Boite à Jouer, a écrit les textes des chansons, sauf deux que j’ai moi-même écrits. Il y avait une chanson pour chacune de nous ; et j’ai donc chanté. J’ai pris un pied total, et les gens ont trouvé que c’était plutôt bien. Puis j’ai refait un autre spectacle avec des chansons, et j’ai suivi une formation de chant à l’école de musique le CIAM, car je n’avais pas pu suivre de cours de chant au Conservatoire, ayant la voix voilée par un nodule sur une corde vocale. Suite à cette formation, j’ai pu indiquer sur mon CV la profession de comédienne chanteuse. J’ai eu la chance d’avoir de très bons enseignants au CIAM, dont Sonia Nedelec. C’est très important de rencontrer des gens capables de donner les bonnes clés pour nous faire sortir  ce qui est en nous avec plaisir. Et à partir de là, j’ai été engagée dans des spectacles de théâtre avec des chansons.  C’est en 1999 que j’ai fait un premier essai de tour de chant, au Théâtre des Chimères à Biarritz, où j’avais travaillé pendant deux ans. Et puis, j’ai fermé la parenthèse et continué à travailler. Mais l’idée de monter un spectacle avec les chansons que j’avais chanté à l’occasion de ces expériences me trottait dans la tête depuis un petit moment. Et comme cette année est l’année de mes cinquante ans, je me suis décidée à me lancer dans la création de ce spectacle.

 

-L’idée est-elle de créer un spectacle qui compile en quelque sorte les chansons de ta vie ?

– Oui. Il sera constitué de toutes les chansons que j’ai pu chanter dans les spectacles auxquels j’ai participé depuis 19 ans. Je réalise que ces chansons s’étalent sur une période de presque 20 ans, puisque la première date de 1997. Ce spectacle est un peu ma vie, mon œuvre, en chansons. Sachant que ces chansons là ont été  écrites soit par moi, soit pour moi, c’est un peu du sur mesure. Ce n’est pas un répertoire constitué au hasard. Ce sont des chansons que j’aime et qui me sont très familières. Je pense que ça va constituer un spectacle qui me ressemble. Ce sont des chansons d’amour, car finalement  qu’est-ce qu’il y a d’autre d’intéressant à chanter ?

I

– Le spectacle se présentera-t-il comme un simple tour de chant ou racontera-t-il une histoire ?

– Il n’y aura pas de scenario. Avec Sonia Millot, nous avons travaillé sur l’ordre, et le sens qu’il pouvait avoir, sur  ce que ça raconte suivant l’ordre dans lequel se suivent et se précèdent les chansons. Ce n’est pas un ordre chronologique du tout, donc en ce sens l’enchainement des chansons raconte quelque chose. « Premier rendez-vous » parle des adieux, et on l’a placée au début ; alors que la chanson qui clôturera le spectacle raconte l’histoire d’une femme qui change de vie et s’en va. Et après, nous avons essayé de raconter une histoire avec toutes les autres chansons, entre ces deux là. Il y aura aussi des textes entre les titres, mais pas systématiquement, car il y a aussi des choses que j’ai écrites et envie de dire. En fait l’idée de départ était un spectacle de textes avec des chansons ; et puis sur les conseils d’Olivier Gerbeaud, musicien chanteur, de la Compagnie Mutine [http://ciemutine.org/], qui m’a écrit la première chanson il y a 20 ans, et me connait bien, et qui m’a dit « puisque tu as envie de chanter, fais un tour de chant et chante », j’ai modifié le projet. Cela aurait pu être une forme bâtarde derrière laquelle je me planquerais. En fait, je vais essayer de ne pas me planquer et de chanter pendant une heure. Je ne l’ai jamais fait, mais je pense que ça va le faire.

– Combien serez-vous à interpréter ce spectacle ?

– Nous sommes deux : Thierry Oudin, l’accordéoniste et moi. J’aurais bien aimé réunir plus de musiciens ; mais ça n’a pas été possible pour le moment, d’un point de vue financier. L’avantage d’une structure réduite est que c’est beaucoup plus pratique à organiser et moins onéreux aussi. Bien sûr, au niveau de la richesse des arrangements musicaux, on peut vite se sentir limité ; mais ça reste de la chanson, et on va donc à l’essentiel. Mon complice est un accompagnateur superbe ; d’ailleurs il va aussi chanter une ou deux chansons de son choix. Personnellement je préfère le rapport avec un musicien unique. Je ne suis pas musicienne de profession ; je déchiffre, j’ai l’oreille, mais je ne suis pas vraiment musicienne. Jouer avec un groupe complet aurait nécessité une personne pour réaliser les arrangements, moi n’étant que chanteuse, au même titre que les autres sont musiciens. Je préfère travailler avec un seul musicien, lui laisser son libre arbitre et le laisser arranger l’interprétation instrumentale  comme il l’entend. Il me semble que c’est plus simple ainsi, même si c’est moins riche musicalement. Avec Thierry, on se connait vraiment bien ; c’est d’ailleurs lui qui m’a proposé de m’accompagner. Pour l’anecdote, le jour de mes 50 ans, j’ai fait une grosse fête à la maison et décidé de chanter une chanson pour mes amis, accompagnée par Olivier au piano. Il se trouve que les gens ont beaucoup apprécié et m’ont incitée à chanter plus professionnellement. Peut-être l’ai-je d’ailleurs fait inconsciemment pour que mes amis me poussent et me donnent l’encouragement pour réaliser quelque Thierry Oudinchose. L’idée de monter un spectacle en mon nom pour chanter me faisait très peur ; j’en ai même perdu ma voix ! Ce n’est pas facile de se mettre en avant et de prendre des décisions. Thierry était présent lors de cette soirée, et le lendemain, alors que je pensais l’appeler pour lui proposer de m’accompagner, c’est lui qui m’a téléphoné pour me soumettre l’idée. C’est venu d’une envie de sa part de m’aider à soutenir ce projet. Dès lors, je ne pouvais plus reculer. Bien sur si d’autres musiciens souhaitaient se joindre à nous, j’adorerais cela. Mais on va commencer par cette étape là. 

– Les arrangements des chansons justement ont-ils évolué depuis la création ou les jouez-vous telles qu’elles étaient au début ?

– Cela a forcément évolué, parce que les chansons n’ont pas été toutes écrites pour être accompagnées à l’accordéon. Initialement elles étaient accompagnées soit au piano, soit à la guitare. Et puis certaines avaient été arrangées pour être jouées par un ensemble, lors d’une représentation nommé La Bouilloire, à l’Office Artistique de la Région Aquitaine (OARA) avec Olivier Gerbeaud. Le principe de La Bouilloire était de réunir un paquet d’artistes, et de  « faire bouillir » les chansons, avec Serge Moulinier au piano et à l’accordéon, Gilles Bordonneau à la clarinette, Bertrand Noël à la batterie, Nolwenn Leizour à la contrebasse, Olivier Gerbeaud à la flute traversière, entre autres. L’arrangement des chansons était assez jazz. De plus certaines chansons ont été écrites pour la guitare par le musicien Tony Leite, fondateur entre autre du trio jazz « Antoinette Trio » [http://www.troisfoisdeuxplusun.org/]. Donc le fait de les interpréter uniquement accompagnée d’un accordéon nécessite un travail de réarrangement. Et puis ce qui est sûr, c’est que je ne chanterais pas comme il y a dix ans : on ne peut pas être et avoir été.

– Y a-t-il un projet d’enregistrement également ?

– La prévision de réaliser des enregistrements est spécifié sur le site de financement participatif Ulule, pour les très grosses souscriptions. Donc on enregistrera. Il y a aura une prise de son du spectacle. Déjà pour que nous en gardions une trace pour nous-mêmes, et ensuite pour remercier les gros contributeurs. Mais un enregistrement album a posteriori  à proprement parler n’est pas encore envisagé. En fait je ne connais pas bien le milieu de la chanson et de la musique. Mon domaine, c’est le spectacle. Je connais bien Julie Lagarrigue, de Julie et Le Vélo Qui Pleure [https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2016/01/28/julie-et-le-velo-qui-pleure-rencontre-avec-une-artiste-aux-multiples-identites/], avec qui je travaille ; c’est un peu elle mon entrée dans le milieu musical, et ma seule référence. Je ne sais pas du tout comment ça fonctionne.

– Quelle est la nature de ton travail avec Julie Lagarrigue ?

– Nous organisons des ateliers de chanson à l’hôpital Charles Perrens et dans d’autres structures spécialisées. Elle pratique l’art-thérapie, mais pas moi. En fait nous écrivons des chansons lors d’ateliers ; et elle fait chanter les gens hospitalisés et du milieu médical. Avec des jeunes filles de la Maison des Enfants à Caractère Social (MECS), nous avons organisé deux sessions de travail sur des chansons, nous les avons faites enregistrer en studio et sortir un julie2disque. Et la semaine dernière, nous les avons faites chanter en public. C’était superbe. Julie et moi nous connaissons depuis 5 ou  6 ans à peu prés ; je l’avais appelée sur les conseils d’Agnès Doherty [https://leblogdudoigtdansloeil.wordpress.com/2014/09/20/entretien-avec-agnes-doherty-le-spectacle-au-coeur/] pour travailler avec nous à l’Atelier de Mécanique Générale Contemporaine [http://www.atelier-de-mecanique-generale-contemporaine.com/newsite/index.php]. Quand on la voit sur scène, on comprend que c’est là qu’est sa place. C’est pourtant une personne qui doute ; mais quand elle chante en public, elle ne se pose plus de question. C’est après qu’elle s’en pose. C’est dommage qu’elle ne joue pas assez pour être rassurée sur sa légitimité à faire ce métier.

– Peux-tu nous raconter ton parcours artistique?

– J’ai eu mon premier cachet ici en 1990. Et puis l’année suivante, j’ai été débauchée du Conservatoire par la Compagne Tiberghien [http://www.cietiberghien.com/], au sein de laquelle j’ai commencé à jouer pour ne plus m’arrêter. Je me suis installée pendant deux ans à Biarritz, où j’ai travaillé au Théâtre des Chimères. Ensuite j’ai bossé avec Christian Rousseau qui a fondé la Compagnie Les Enfants Du Paradis [http://www.lesenfantsduparadis.org/], puis participé à la création de la Compagnie Mutine avec Olivier Gerbeaud et Muriel Barra. Mais depuis presque dix ans, je travaille avec l’Atelier de Mécanique Générale Contemporaine, avec lequel j’ai du faire 5 ou 6 spectacles. J’ai également travaillé avec Sonia Millot et Vincent Nadal l’an dernier. Je profite du calme de cette année pour réaliser des mises en scène en amateur, faire des ateliers de théâtre avec des lycéens par exemple, et créer, même s’il est probable que mon projet ne me rapportera pas énormément de sous, puisque je n’ai demandé de subventions à aucun organisme.

 Ea– Est-ce ce qui a motivé le choix de passer par un financement participatif par le public?

– Oui. Pour le moment je ne suis pas assez  « solide » pour monter un dossier de demande de subventions. Mon spectacle est un projet inédit pour moi, et seulement 4 représentations sont programmées pour l’instant, fin septembre au Lieu Sans Nom [http://www.lelieusansnom.fr/], trois soirs de suite, du 22 au 24, et une en après-midi le 25. S’en suivront sans doute d’autres au Théâtre du Versant pour qui j’ai travaillé au Conservatoire de Bayonne, et qui me propose de venir jouer chez lui, mais en paiement à la recette. Dans l’immédiat, le financement privé participatif va nous servir à payer quelqu’un pour faire  la régie et la création lumières, et peut-être nous payer nous-mêmes un minimum, si les recettes des représentations ne suffisent pas. En fait l’Atelier de Mécanique Générale Contemporaine héberge le projet administrativement, et est à ce titre obligé de nous salarier. Selon nos calculs, il faut une trentaine de personnes présentes par représentation, pour payer le Lieu Sans Nom et nous payer un minimum.

– Souhaites-tu porter ce spectacle plus loin ?

– Par la suite, j’espère bien pouvoir très vite monter un dossier et l’adresser à tous les lieux de spectacle et diffuseurs  du secteur artistique et culturel qui me connaissent et sont susceptibles de programmer de la musique et  d’acheter mon travail. Le Lieu Sans Nom s’occupera de sa communication propre pour ce qui concerne les représentations dans son établissement. Et puis l’Atelier de Mécanique Générale Contemporaine m’a fournit une liste des contacts de notre réseau qui me connaissent et seront sensibles à la démarche. J’espère pouvoir jouer dans des cafés concerts, des lieux de restauration avec programmation musicale, car c’est comme ça que j’ai imaginé le spectacle : un spectacle souple et léger, qui puisse se programmer partout, y compris être aussi joué en plein air. Nous allons nous servir pour cela du réseau de Thierry, car comme il est musicien –batteur et accordéoniste- depuis 25 ans et a joué avec pas mal de groupes à Bordeaux et aux alentours, comme Michel Macias, il connait du monde. C’est une démarche qui peut parfois paraitre exclusive, mais ça fonctionne souvent comme cela dans le milieu de l’art : à partir du moment où quelqu’un est connu, reconnu et validé par un réseau, ensuite n’importe qui le fait tourner, parfois même sans forcément apprécier son travail.

Chacun peut participer au financement du spectacle de Cécile Delacherie en ligne. C’est à partir de 5 euros, et en paiement sécurisé. Un petit geste, ou même un grand, pour le spectacle, pour la chanson d’amour, pour l’art et la culture. C’est là :

Lien du financement Ulule :  https://fr.ulule.com/ohoui/

 

C

 

 

Miren Funke

Lien : Facebook : https://www.facebook.com/cecile.delacherie

Mes immortels, Jacques Yvart…

18 Juil

Suite Pollen, Y a d’la chanson dans l’air..

J Yvart Chansons insulaires couv 17-07-2016 15-59-48 2379x2396Si j’étais d’un naturel chafouin, voire machiavélique, je vous ferais la louange dithyrambique de ce conte musical de 9’15 figurant sur un des albums quasi introuvables, Chansons insulaires, « La saga de l’aigle, de l’ours de mer  et de la petite fille » c’est une pure merveille de voyage poétique, musical, onirique, à emmener petits et grands dans des bourlingues béates toujours renouvelées.. Mais comme c’est les vacances, que certains vont batifoler sur les routes de France, croiser des foires à la J Yvart Echelle de Beaufort 1 17-07-2016 15-59-06 2710x2700brocante, des festivals, et autres folâstreries estivales, vous verrez peut-être dans une malle aux trésors (celle de Long John Silver?) des albums 33T, et comme personne n’est à l’abri d’un petit miracle, vous pouvez dénicher les Chansons Insulaires. Si vous trouvez aussi L’échelle de Beaufort, n’hésitez pas.

 

 

jacques-yvart-2Bon, parlons d’autre chose. Concernant ce bourlingueur des mers, des vers, toujours porté par les vents oiseleurs, de Dunkerque à Los Angeles, en passant par Reading ou Buenos Aires, on a eu la bonne surprise de trouver dans une jolie collection de chanson française, un CD de 24 chansons pêchées sur différents albums, pas tous, il y en a 30 au compteur, mais c’est plutôt bien fait pour faire une bio musicale de Jacques Yvart, pas exhaustive, mais c’est déjà ça. On y trouve aussi un inédit d’une comédie musicale disparue Paris Populi (de Francis Lemarque) Voyages, poésie, légendes des mers, actualités écologiques , c’est un beau panorama illustré de musiques somptueuses. Un aperçu ? Voilà,

La Mouette

et voici un extrait de L’échelle de Beaufort, l’album avec lequel j’ai découvert Jacques Yvart, en 82 ou 83, grâce à Jean-Louis Foulquier « Y a d’la chanson dans l’air »

Chanson de la mer blanche

Fin 2011, Jacques Yvart a enregistré son 30 ème album, et celui là, heureux passants, il est disponible. Voici la chronique à sa sortie.

album-niama-niamaNamia Namia… (Revue Le Doigt dans l’Oeil N° 44)

En avant propos, permettez quelques lignes d’un heureux humanoïde qui a le privilège de faire tourner cet album en boucle depuis ce matin . Si vous passez sur ce forum, Jacques Yvart ne doit pas vous être inconnu, mais si c’est le cas, vous allez faire une découverte qui ne vous laissera pas indemne.

C’est son 30 ème! Comme qui dirait une soirée réveillon fastueuse au cours de laquelle un ami conteur fabuliste, musicien, voyageur dans les mots et les mers vous fera partager quelques petites choses, comme « La sagesse d’un citoyen du monde jamais résigné » des petites choses qui vous amuseront parfois, même si c’est pas toujours marrant. Peut-être vous sentirez-vous frère de ce ver de terre qui refuse d’être embarqué dans la guerre au poisson, malgré lui, et qui ira, comme tout le monde ou presque, en trainant la patte, ce qui pour un ver est assez utopique. N’empêche…
Peut-être vous sentirez-vous gentiment interpellé par Zones d’ombre, et toutes ces choses qu’on nous dit sans tout dire, ou en disant juste ce qu’il faut pour noyer le poisson (mais sur ce coup le ver de terre n’y est pour rien) Et vous aurez sûrement un attendrissement secret pour ces « Baisers perdus » qu’on n’a pas su prendre ou rendre, à quelque belle passante (c’est moi qui cite)

Chaque chanson est un voyage que nous offre ce Magellan de la chanson, ce vieux sage tendre et lucide, qui n’a jamais désespéré des hommes en général, malgré tout.

Dans son ADN poético musical, il y a quelques traces de Brassens, Devynck, Dimey, Dylan ou Woody Guthrie, les notes de quelques guitares qui sonnent et résonnent comme un toscin, ou comme le carillon de Dunkerque, ou de partout … Des notes qui chantent les souvenirs et les espoirs d’un indigné, « Il y a ceux qui voient les choses telles qu’elles sont et se demandent pourquoi, et il y a ceux qui imaginent les choses telles qu’elles pourraient être et se disent… pourquoi pas? » Oui pourquoi pas ? Monsieur quand vas-tu ouvrir les yeux chantait Yvart il y a quelques années.. Des notes qui chantent les vers de ces hérauts parfois des héros qui ont pour arme un tour de chant.

Cet album est une petite série destinée aux happy few qui ont envie d’enrichir leur quotidien et leur discothèque d’un de ces albums rares, ceux dont on ne peut vraiment extraire une chanson, on a envie de les écouter toutes, chaque fois. Donc voyez ci-dessous les modalités pour que l’album arrive dans vos petits souliers le 31 décembre, voire même pour Noël ; ça doit être possible.

C’est hors commerce, direct de l’artiste à votre home sweet home.

(NDLA : C’était pour Noël 2011)

Clic sur la guitare et la boutique s’ouvrira,

KONICA MINOLTA DIGITAL CAMERA

Norbert Gabriel

Mes immortelles, Marie-Laure Béraud…

16 Juil

Turbigoou à l’arme du beau rire*…

Dans ma caverne/capharnaüm/bibliothèque/discothèque/bureau, il m’arrive parfois de passer quelques heures pour trouver un essentiel qui s’est égaré. Ça arrive surtout s’il est rangé à sa juste place, d’où mon désarroi. Par contre, il y a quelques livres ou disques que je débusque en moins de 3 secondes, le temps de traverser la pièce à allure raisonnable. Ainsi Turbigo 12-12. Que je n’avais pas écouté depuis quelques temps, mais par un ricochet faceboukien bienvenu, Macadam Ramdam m’est revenu en fanfare à peu près à l’heure du défilé du 14 Juillet. Ce n’est peut-être pas le favori de Marie-Laure Béraud, mais qu’est-ce que ça fait du bien. Avec en ribambelle les souvenirs de belles soirées Pollen… Toute la chanson que j’aime est représentée dans cet album. Insolente, pétillante, grave sans être triste, drôle sans être ridicule… Chansons de la vie, de sa vie, en tableaux colorés façon Vlaminck, ça éclate et ça clame, mais c’est jamais de l’incontinence sentimentale auto centrée, c’est la vie bastringue et ses amours cinoches, celles de tous nos folklores bigarrés, entre Piaf et Billie Holiday. Avec un chouia de Janis Joplin pour épicer le cocktail. Et des envolées orientales parfumées de jasmin et de oud, et des danses langoureuses, dans des lumières dorées de soleil couchant. Et des pages de blues qu’on dirait venues direct des rives du Mississippi.

C’est dire si on se régale…

As the years go passing by,  superbe blues avec juste ce qu’il faut de grain dans la voix pour porter l’émotion intacte vers vous, en plein cœur. (As the Years Go Passing By is a song credited to have been written by ‘Deadric Malone’ (a pseudonym of Don Robey). ) C’est dans le lien ci dessous.

Turbigo 12-12 on peut écouter ici, go on, http://tutaudio.su/music-file/marie-laure-b%C3%A9raud

Dans le tourbillon de la vie, à l’endroit, à l’envers, de guingois, de travers, c’est la pêche aux p’tits bonheurs éternels qui font au final les belles joies de vivre, malgré tout.

ML BQui est Marie-Laure Béraud ? Vous le saurez, peut-être en écoutant ses chansons, avec cette note d’intention, si on peut dire,

« Mais je me dis que l’existence est intenable si l’on n’est pas fidèle à soi-même jusqu’au bout. Qu’importe le succès, la gloire, tout cela. Moi, je ne vais pas virer d’un seul coup chanteuse populaire aimée par tous. Les choses que j’ai traversées sont plutôt positives, même si, sur le moment, rien n’est évident. Au moins, je peux me regarder tous les jours dans la glace en me disant que je n’ai pas fait de concession, malvenue en tout cas. C’est une des raisons de mon absence, et puis je ne suis pas quelqu’un d’ambitieux, alors évidemment… Mais bon, je m’en accommode.

(© La Libre Belgique 2004 )

Elle passait plus souvent
Du désespoir à l’espoir
Que de l’espoir au désespoir
Avec juste en dessous du cœur
Un boule d’impatience.

(Les immortelles)

* à l’arme du beau rire anagramme de son nom, c’est très juste.

Extraits d’albums récents,

 J’suis folle

 Ultra light

Et pour finir,

Bref portrait de Minouche, dans Macadam ramdam, qui est la frangine de la jolie môme de Ferré dans un street movie moitié Simonin moitié Tex Avery, irrésistible..

Ma poupée, la reine du macadam,
Ça fait du ramdam quand elle se trimballe
Ma poupée, sur ses talons perchée,
Fait trembler tout le pavé
(…) Les zozos sont d’venus fous
Quand ils ont vu ses frous-frous
Sa panoplie d’confiserie
C’était un coin de paradis

Ça fait envie s’pas ?

Last but not least, dans ce Turbigo, il y a quelques compagnons de musique qui brillent dans nos ciels d’étoiles, Denis Van Hecke, Koen de Cauter ( qui a fait un bel album avec Patrick Saussois, sur Brassens.) Arno à l’harmonica, et la plupart des musiques sont de Philippe Bourgogne.

Chez Marie-Laure Béraud ,   clic sur l’image, Turbigo

Norbert Gabriel

Un mur pour pleurer …

15 Juil

je pleure oeil bleu

Je cherche un mur pour pleurer
Je cherche un mur pour pleurer
On ne pleure plus, paraît-il
On avale tout, c’est facile
On ne dit plus rien
Lorsqu’on vous crache dessus
On reste serein, la colère
C’est mal vu
On est poli, poli
On tend son cul, merci merci

Je cherche un mur pour pleurer
Je cherche un mur pour pleurer
On ne s’aime plus, paraît-il
On dit que l’amour est fragile
On est très moderne,
On laisse sa liberté
Mais on fait les poches
Aussitôt le dos tourné

On est copain, copain
On ne se raconte rien, plus rien

Je cherche un mur pour pleurer
Je cherche un mur pour pleurer
On connaît tout par le journal
Mais les mots, ça ne fait pas mal
On est toujours plus ému
Par ce qui est loin
Mais on oublie la détresse
De son voisin

On est bistrot, bistrot
On ne se connaît pas trop, pas trop

Je cherche un mur pour pleurer
Je cherche un mur pour pleurer
On mélange les accidents,
Les princesses et leurs prétendants
On ne dit plus rien
Lorsque des enfants ont faim
Mais on ouvre sa bourse

Pour sauver des chiens

On est toutou, toutou
On a bon cœur, c’est tout, c’est tout

Je cherche un mur pour pleurer
Je cherche un mur pour pleurer
On ne pleure plus, paraît-il
On rigole, c’est plus facile
On n’écoute plus
Les poètes, les errants
On leur dit « Taisez-vous,
Vous n’êtes pas marrants. »

On est télé, télé
On est si fatigué de penser

Je cherche un mur pour pleurer
Je cherche un mur pour pleurer
On va à la messe, au caté
Ou bien on bouffe du curé
Mais on chante en chœur
Il est né le divin enfant
On va tous ensemble au muguet
Quand il est blanc

On est païen, païen
Dieu reconnaîtra les siens, c’est bien

Je cherche un mur pour pleurer
Je cherche un mur pour pleurer
On est toujours comme on n’est pas
Un jour c’est triste, un jour ça va
On essaye bien
Mais on n’a jamais le temps
On croit tenir la fleur
Mais on meurt mécontent

On est paumé, paumé
Et si on pouvait s’aimer, s’aimer

Être ensemble pour pleurer
Avoir le temps de pleurer…

Dites 14 …

14 Juil

chat hamac sépia 14-07-2016 00-49-13 400x248Le jour du quatorze-Juillet,
Je reste dans mon lit douillet
La musique qui marche au pas,
Cela ne me regarde pas.
Je ne fais pourtant de tort à personne,
En n’écoutant pas le clairon qui sonne…


Mais les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux…
Non les braves gens n’aiment pas que
L’on suive une autre route qu’eux…
Tout le monde me montre du doigt,
Sauf les manchots, ça va de soi.

C’est de circonstance, pas de défilé mais quelques musiques qui ravigotent, comme celle là…  Quoi que finalement…

Allons enfants de la Patrie
Allons gaiement vers le destin
Survivre un peu
Apprendre un peu
Sourire un peu
Aimer un peu
Souffrir un peu
Mourir un peu
Pour rien.

et bien sûr c’est aussi le bon jour pour remercier qui de droit…

Pour tout cela et plus encore
Pour la solitude des rois
Le rire des têtes de morts
Le moyen de tourner la loi
Et qu’on ne me fasse point taire
Et que je chante pour ton bien
Dans ce monde où les muselières
Ne sont plus faites pour les chiens…

avec à la clarinette sarcastique Lucifer bien sûr…

Merci à Georges Brassens, et au chat, et à Nino… Quant à Léo, tirer le rideau un 14 Juillet, quel sens du timing…  Respect!

Norbert Gabriel

Messieurs les présidents…

13 Juil

1984-copy

Orwell avait écrit en 1948 un roman qui décrivait le monde de 1984, assez terrifiant, mais qui s’est vu concrétiser dans pas mal de ses visions calamiteuses. Au tout début des années 70, Herbert Pagani décrit dans Mégalopolis ce qui arrivera dans la grande panne de New York en 1977,

(New York a été touchée par une panne d’électricité qui a déclenché des pillages et des émeutes entraînant l’arrestation de 4 000 personnes,) panne que nos experts nationaux ont analysée avec pertinence: pas de ça chez nous… Mais, en 1987, par une journée particulièrement froide, trois groupes de production de la centrale thermique de Cordemais disjonctent en moins d’une heure pour des raisons indépendantes. Le dernier groupe de la centrale finit par décrocher également. Il s’ensuit une brusque dégradation du plan de tension régional, qui par répercussion provoque de nouveaux décrochages dans plusieurs centrales de l’ouest de la France. Bilan : « Cela avait entraîné des coupures massives pendant plus de huit heures, avec un effet ressenti sur presque la moitié du territoire français« . (Sud Ouest)

 

paganiIl convient donc de remercier qui de droit comme il se doit … Chanson du début des années 70, ça résonne bien… A quelques détails près, on y est.

Pour les petits ruisseaux couverts de mousse blanche,
Pour les petits poissons qui naissent déjà cuits,
Pour les forêts que nos journaux débitent en tranches,
Pour le petit oiseau qui cherche en vain son nid…

Et pour nos téléphones, toujours trois sur la ligne,
Nous deux et puis un flic, avec ses écouteurs,
Et notre vie privée qui est mise à la consigne
Dans les boyaux d’acier de vos ordinateurs…

Et pour ces croix gammées, surgies des années trente,
Qu’on voit sur nos affiches, aux kiosques et aux stations…
Est-ce la mode rétro, ou certains groupes qui tentent
De faire bander à droite les jeunes générations ?

Pour ces petits paumés qui lancent des grenades,
Pour ceux qui ont financé leurs camps d’entraînement,
Avant qu’on nous envoie faire du footing au stade,
Nous vous disons bravo, Messieurs les Présidents…

Bravo pour ces jolies centrales nucléaires
Que je n’ai pas voulues, et cependant je paye
Et que vous cernerez de mille militaires
En attendant de mettre un compteur au soleil…

Bravo pour cette paix qui marche comme les crabes,
Pour notre liberté à l’ombre des képis,
Pour nos moteurs qui parlent couramment l’arabe,
Nos vies originales comme des photocopies…

Bravo pour ces colombes forcées de jouer les aigles
Crevant avec vos armes sur nos petits écrans ;
La Terre est une femme, les guerres sont ses règles,
Comme disait Staline aux gars du Klu Klux Klan…

Si ma musique est belle et mes paroles coriaces,
N’en soyez pas surpris, Messieurs les Présidents,
Le monde est beau, et vous l’avez fait dégueulasse,
Le temps d’une chanson, moi, j’en ai fait autant…

Le poète a toujours raison… et le futur est son royaume.

Norbert Gabriel

PS  Le constat que dresse le WWF dans son rapport Planète Vivante 2014 est alarmant. Ce rapport publié tous les deux ans montre l’accélération de la disparition des espèces vivantes. 52% des insectes, des mammifères ou des amphibiens que l’ONG international suit ont disparu. (Sans oublier les petits paumés de partout qui se font exploser dans la foule, mais ceci est une autre histoire. Quoi que…)

Suite ici, caressez le panda…WWF

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