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La lutte de Patrice Claude, intermittent immolé devant la Caisse de Retraite de Marseille

19 Juin

Le 27 avril dernier, Patrice Claude, intermittent arrivant en retraite, s’est immolé devant la Caisse de Retraite de Marseille (CARSAT 13). Une preuve de folie et de tendance dépressive selon la direction de l’administration, qui se dégage sans le moindre état d’âme de toute responsabilité. Un peu facile… Ses proches dressent le portrait d’un homme combatif, courageux, engagé et impliqué dans les luttes sociales, poussé à un geste spectaculaire pour enfin se faire entendre et attirer la lumière sur les dysfonctionnements d’une administration et l’inhumanité avec laquelle elle traite les ayant-droits, à qui il ne reste souvent que le désespoir pour répondre à l’indifférence. Car les allocataires jetés dans une situation précaire dramatique par l’inertie de la CARSAT ne sont pas exception.

Arrivant en retraite en mai 2016, Patrice Claude perdait tous ses droits au 30 avril et se heurtait depuis des mois à l’impossibilité de constituer son dossier, qu’on lui expliquait être « compliqué » à cause du handicap dont il souffre. Il manquait toujours un papier, un document… Lorsque fin avril, on l’a informé que le dossier ne serait pas constitué à temps pour qu’il touche sa retraite et ses droits, car la personne en charge était en vacance, n’y avait-il pas de quoi « péter les plombs » face à la légèreté avec laquelle l’administration porte si peu de considération à la détresse de certaines situations?

Depuis lors au chevet de son père, qui a subi plusieurs greffes et doit maintenant vivre dans la perspective d’une longue rééducation, la fille, Coraline, mène un combat pour que la Caisse de Retraite en question valide enfin le dossier et qu’elle tienne sa promesse en prenant en charge les frais de santé et d’hospitalisation comme elle s’y était engagée, sans toutefois que cet engagement soit suivit d’acte. Et tenant compte du comportement de la CARSAT, on peut raisonnablement avoir des craintes quant à la sincérité de sa parole. La facture de l’hôpital va être conséquente, et ni Coraline ni son père ne sont en capacité de la régler. Ils ont été rejoints dans cette croisade par des personnes se trouvant dans la même situation que Patrice ; et ce sont, outre diverses organisations syndicales, citoyennes et associatives, plus d’une centaine de personnes qui les soutiennent et ont accompagné Coraline le 09 juin jusqu’au siège de la CARSAT. Mais, sur place, c’est un comité de vigiles, auquel des effectifs de police sont venus prêter main forte, qui les attendait pour les empêcher de pénétrer dans le bâtiment. Un seul responsable a daigné s’adresser à la jeune femme, sur le trottoir, et pour lui exprimer son impuissance.

Le combat mené par Coraline transcende désormais de loin la situation personnelle de son père, et concerne plus d’une vingtaine de dossiers et de gens victimes du fonctionnement de la CARSAT. Elle a créé une adresse mail où on peut témoigner son soutien ou envoyer un mot d’encouragement, et également une caisse solidaire en ligne, que les Coordinations d’Intermittents et Précaires relayent. Nous aussi.

C’est là :

pourpapa13@gmail.com

https://morning.com/c/Q6kALb/Dons-suite-a-limmolation-de-Patric-Claude

 

 

Miren

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