
Piaf en rose et noir photos©NGabriel2016
Peut-être que la ressemblance ne vous apparaît pas évidente ? C’est normal… Caroline est une rockeuse, n’empêche qu’elle a dans le cœur et le corps pas mal de chansons de l’idole de sa mère, et de son grand père, Edith Piaf la môme éternelle, et quand elle envoie Jézebel, Caroline, ça vous met d’entrée dans le tempo. La Piaf, c’est pas de la guimauve, ça déchire sa race…
Voilà comment on pourrait pitcher l’affaire pour faire djeun en phase avec son époque. Toutefois quelques développements ne sont pas superflus pour bien situer ce qu’il en est
Caroline a la chance d’avoir une sorte d’ange gardien conteur qui remet en perspective les chansons, dans la vie d’artiste et la vie de femme d’Edith. Ce qui donne à ce spectacle-biographie un intérêt qui va bien au delà de la reprise de chansons, connues ou moins connues. Disons que les temps forts et les temps faibles sont évoqués sans complaisance, avec le souci de bien recadrer quelques légendes plus ou moins caricaturales. Des fausses histoires, des clichés parfois outranciers que l’on retrouve encore trop souvent dans les diners en ville. Jacques Pessis (qui a conçu ce spectacle) est cet ange conteur qui veille à ce que la mémoire de la môme ne soit pas écornée par des affabulations de folliculaires approximatifs.
Donc, c’est une biographie musicale améliorée de précisions bienvenues qui donne un nouvel éclat aux chansons de Piaf, en effet le choix de les faire chanter par Caroline Rose (ou Karoline Rose) gomme toute impression passéiste, le musicien Aurélien Noël est un accordéoniste moderne, sans effets folkloriques façon Balajo, et on constate que pas mal de chansons très connues de Piaf dans des versions classiques « airs de Paris » sont teintées de blues en filigrane.. Et pour « L’homme à la moto », Karoline est la femme de la situation…
A quelques rares exceptions près, la vie d’artiste de la chanson est plus une tragi-comédie qu’un conte de fée rose bonbon. Edith Piaf a souvent été au bord du gouffre, et heureusement il y a toujours eu une fée bienveillante pour la rattraper à temps. Elle a très bien résumé sa vie dans le titre de son auto biographie, « Au bal de la chance ». Une vie comme un bal où on croise le destin, une sorte de marlou qui ne donne rien sans rien … Et il a pris beaucoup pour que la môme soit en haut de l’affiche. Mais parfois passe la chance…
Je n’ai plus qu’un seul cri du cœur
J’aime pas le malheur j’aime pas le malheur
et le malheur me le rend bien
mais je l’ connais il m’ fait plus peur…*
Si le public ne s’attache qu’à la vitrine et les clichés racoleurs, il va rester sur l’image de cette femme détruite qui chante « Non rien de rien » Heureusement il y a ce spectacle qui met du rose dans le portrait en bleu noir.
Présentation.
Pour les réservations, c’est là, prochaine date le 26 Mai, dernière de la saison,
- Cri du coeur (Prévert-Crolla)
Norbert Gabriel