Quand la p’tite Bihl dégaine son bréviaire Louise Michel, ça envoie la sauce poivrée façon pétroleuse* de la Commune, quand les temps des crises passent avant le temps des cerises. Et qu’il ne reste que le temps des noyaux. Déjà qu’en son naturel d’auteure insurgée, elle ne mâche pas ses idées et les mots qui vont avec, là, elle en remet quelques couches en faisant un voyage dans le temps, celui pas si lointain des Bruant, Gilles (et Julien) Fréhel ou Marie Dubas. C’est d’ailleurs à elle, à Marie Dubas, que j’associe le plus volontiers Agnès Bihl dans cet album, Marie Dubas qui peut faire le grand écart entre La prière de la Charlotte et Le tango stupéfiant. Ou Agnès Bihl entre Fille d’ouvriers et La môme catch-catch. En passant par l’émouvant parcours Les 5 étages.
Dans ce Cabaret barré, burlesque, baroque, blagueur, border line, boosté aux vitamines de la révolte féminine, il fallait bien traiter le sujet avec le regard décalé de Yanowski pour ne pas sombrer dans le pathos déprimant. Parce que ces chansons reflets de la société du début du XX ème siècle ne sont pas spécialement réconfortantes pour les femmes. Et même si les temps ont un peu changé sous nos latitudes, le chemin est encore long. Ce Cabaret rétro prélude à un spectacle, et compte tenu des acteurs qui l’ont conçu et réalisé, ça promet des moments plutôt jouissifs. L’album est coloré d’arrangements résolument modernes avec tous ces trucs et bidules électroniques, sous la houlette de Dorothée Daniel l’excellente complice de scène depuis plusieurs années, et pour la tournée à venir, ce sera la pétulante Marilou Nézeys qui sera aux instruments avec Frédéric Feugas, à découvrir lors de la première, ce qui ne manquera pas d’être fait.
Parce qu’une équipe Bihl-Yanowski et Cie, ça va secouer les salons de la chanson dite CFQ, et plus si affinités.
L ‘album sera disponible le 3 Juin. Un aperçu? Voilà !
Mai aura tourné sa page, celle de Juin prendra la suite, et puis en Juillet, c’est l’écho de 1789. Ne lâchons rien ! Ce n’est qu’un début, continuons le débat, debout, couché, assis ou roulé en boule, de nuit ou de jour, en groupe en ligue en procession, et même tout seul à l’occasion.
Pour rappel en attendant, il y a toujours en scène « Et pourtant Simone Veille » , voir ici ——>(clic sur l’affiche)
Et un autre rappel utile surtout ici et maintenant,
Norbert Gabriel
*Pétroleuse
- Nom donné aux femmes qui, pendant la Commune de 1871, auraient versé du pétrole sur certains édifices pour hâter les incendies.
- Familier. Femme membre d’un syndicat, d’une association, d’un parti qui manifeste son militantisme avec passion.
- (MP à A.B. : j’ai des allumettes réelles ou virtuelles..)
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