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Brassens premières chansons 1942-49

30 Mar

brassens couv AA 31-03-2016 01-25-018Presque dix ans avant son premier enregistrement, Brassens a déposé sa première chanson à la Sacem. Il avait commencé à écrire quatre  ans auparavant, en 1938, et dès 1942, les choses sérieuses commençaient. Durant les dix ans qui vont le mener au premier 78 t, il remplit ses cahiers, soigneusement, mais ces premières chansons vont rester dans ses cahiers,

Elles sont aujourd’hui publiées, 68 textes, dont 4 auront le privilège d’être enregistrées par ses soins, les autres resteront muets. Jusqu’à ce que des bonnes fées explorent les archives Brassens, découvrent ce gisement duquel Yves Uzureau a extrait 6 chansons et les a enregistrées. On trouve le tout, livre et disque ce 31 Mars en librairie, par les soins de Jean-Paul Liégeois, à qui on doit quelques ouvrages de référence, dont

Le journal et autres carnets inédits de Georges Brassens. Présenté ici.

Il est  aussi l’auteur d’un livre indispensable: Toute l’oeuvre de Georges Brassens.

page brassens 30-03-2016 20-28-14 1706x2773Au fil des pages de ces premières chansons, hasard ou coïncidence, on trouve quelques échos familiers,

Parfois je songe avec envie

Au bonheur que j’aurais connu,

ça ne vous rappelle rien ? Voyons,

Mais si l’on a manqué sa vie
On songe avec un peu d’envie
A tous ces bonheurs entrevus…*

C’est l’enfance de l’art de Brassens, qui se livre dans cet ouvrage, un complément indispensable pour bien comprendre comment arrivent les chansons, comment elles prennent vie quand elles sont chantées.

Ces chansons qui ... Y Uzureau NB 05-06-2015 21-47-17 05-06-2015 21-47-17. Y Uzureau NB 05-06-2015 21-47-018

 

L’illustration sonore est confiée à Yves Uzureau, qui a beaucoup exploré l’univers de Brassens, et qui interprète six  de ces chansons, inédites avec le son Brassens, guitares swing bien caressées.

Et on se dit au final que tonton Georges avait déjà bien du talent dans son jeune temps.

Dans l’écriture on pourra remarquer la maîtrise dans une versification très agréable à lire, pas d’artifice ou de facilités qui sentent le dictionnaire de rimes mal assimilé. Chansons simples fraîches, romantiques, en grande partie inspirée de sa vie, de ses amours de jeune homme, elles portent les germes de l’oeuvre à venir.

On y trouvera aussi des versions intégrales que Brassens ou Patachou avaient amputées de quelques strophes …

Et cadeau supplémentaire, une belle préface de Gabriel Garcia-Marquez.

Et c’est un livre élégant, très classe, belle typographie, et beau papier. Parce qu’il le vaut bien notre jeune Georges Brassens.

Editions « Le Cherche-Midi » en librairie le 31 Mars.

Norbert Gabriel

*Les passantes

 

4 Avril 2016 la formulation « chansons inédites » porte un peu à confusion, il faut la lire avec la suite: «  inédites, avec le son Brassens » et avec la formation duo guitare et contrebasse, à la façon  Brassens et Pierre Nicolas. Comme le précise le maître d’oeuvre du livre, Jean-Paul Liégeois, Yves Uzureau a complètement revu les arrangements pour cet enregistrement inédit. 

12 Avril 2016. Les chansons de l’album Pensez à moi ont été publiées en supplémentCD  du Télérama 3192 en 2011, lors de l’expo Brassens à La Cité de la Musique, sous l’égide de Clémentine Deroudille. Il semble qu’il n’ait pas été distribué autrement qu’avec ce numéro de Télérama, ou dans des circuits associatifs privés .(Source Jean-Paul Liégeois)

Olivier Neveux, Césaire et Damas…

30 Mar

Olivier_Neveux aff

Il est exceptionnel de reprendre texto ce qui est envoyé pour annoncer un spectacle, mais ce spectacle est exceptionnel.

 

Lundi 4 avril à 20h00. C’est J – 6.

Olivier Neveux nous emmène découvrir en chansons (folk, jazz, blues, western) et en projection d’images, les poèmes d’Aimé Césaire et de Léon-Gontran Damas. Ces poèmes prennent alors une nouvelle résonance et nous permettent d’entendre « le grand cri nègre » (Damas) d’une révolte fustigeant un monde en proie au racisme. « C’est un monde enchanté, un monde de monstres, que je fais surgir de la grisaille mal différenciée du monde » (Césaire). On plonge alors avec délectation au cœur d’un univers étrange et luxuriant avant d’entrer dans la réalité brutale des démunis, des dominés, des exclus et des sans-voix pour qui le poète Damas « est prêt à écumer toujours de rage ». A l’instar de Césaire : « et si je ne sais que parler, c’est pour vous que je parlerai. Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont pas de bouche. » Faune, flore, volcans, mémoires de l’esclavage, ségrégations, crevasses des âmes insoumises vont alors résonner au travers de la voix écorchée d’Olivier Neveux et du souffle multi-instrumentiste de ses comparses musiciens Franck Steckar et Christophe Devillers.

Le mot d’Olivier :

Entouré de mes deux excellents complices multi-instrumentistes, Franck Steckar et Christophe Devillers et leur barnum d’instruments, je vous emmène découvrir en musique et en chansons folk, jazz, blues et western, la poésie étrange et luxuriante d’Aimé Césaire et celle, chaude, pulsionnelle et brûlée par l’existence de Léon-Gontran Damas.

césaireAvec eux, je me sens en présence de la force vitale d’inflexibles combattants à l’âme insoumise. « Et si je ne sais que parler, c’est pour vous que je parlerai. Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche ». (Césaire)
A l’instar de Césaire, la parole de Damas porte l’écho des démunis, des dominés, des exclus, des exploités, des sans-voix.

Dans ce monde complexe et conflictuel dans lequel nous vivons aujourd’hui, notre concert qui traverse des sujets forts, parfois inconfortables, est placé sous le signe de la fraternité entre les hommes.

damasIl est temps que l’humanité se mette enfin à construire un monde qui devrait exister depuis longtemps. Le monde entier est en effet anxieux de voir le temps du mépris céder le pas à celui de l’entente, pour que l’amour enfin triomphe de la haine. (Damas)

Ce concert sera notre part minuscule et importante du combat humaniste à jamais recommencé par ces poètes tout au long de leur vie, celui de l’entente entre les peuples.

Un grand merci à ceux qui me suivent depuis quelques années et à ceux qui viendront nous découvrir au Vingtième Théâtre le 4 avril.

Olivier N affOlivier Neveux : chant, musique.
Franck Steckar : piano, clavier, trompette, bugle, caron, accordéon, harmonica, chœurs.
Christophe Devillers : guitare, banjo, contrebasse, trombone, choeurs.
Philippe « Luigi » Olivier : son et lumière.
Audrey Millon : image et vidéo.

Coréalisation : Vingtième Théâtre, Noirs Coquelicots, Amiral Somnambule.

Pour les formalités de réservation,  Suivez ce lien.

Norbert Gabriel

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