Dans le documentaire proposé par France 3 en hommage à Michel Delpech, il ressort un trait de caractère, la bienveillance et la tolérance d’un artiste bien moins sectaire que pas mal de nos chers folliculaires prompts à dégainer le pistolet à vitriol dès que l’occasion se présente, y compris dans un hommage nécro à l’artiste disparu.
Ce documentaire montre bien comment naît une chanson : « Les divorcés » c’est une idée de Delpech, mais c’est son co-auteur Jean-Michel Rivat qui l’a nourrie de son propre divorce, il était en plein dedans… On voit aussi comment « Pour un flirt » parti sur quelques notes de Roland Vincent, et faite dans une totale déconnade, devient un tube alors qu’on l’avait mise en face B d’un 45 t où « Le blé en herbe » la chanson prévue comme vedette, n’a pas marché sur le plan diffusion. Idem pour « Tu me fais planer » où le coup de génie du sax façon balloche en arrière plan est dû à un musicien qui passait dans le studio, et qui n’était pas prévu… Même histoire que la flûte dans « Il est 5 h Paris s’éveille » de Lanzmann et Dutronc…
On y voit aussi comment des émissions comme celles de Carpentier créaient des liens entre des chanteurs aux univers parfois très éloignés, duos ( ou trios, ou plus) qu’ils faisaient avec un vrai bonheur qui crevait l’écran … Et au fil de l’émission, Michel Delpech explique bien que ses chansons sont le résultat de créations collectives, très souvent en co écriture, avec des compositeurs complices, entre autre Roland Vincent qui a signé quelques un des plus grands succès de Delpech.
Last but not least, c’est avec Drucker que Delpech a esquissé et précisé ce qu’il aurait aimé voir se réaliser: un album de ses chansons avec une belle liste d’invités. Il y aura une émission spéciale, Drucker et Bruel dans ce projet, ça va être rock’n’roll, ça va faire flamber la scène, mais pas que …
Dans cette émission spéciale, prévue le 23 janvier, Michel Delpech souhaitait voir Bénabar chanter « Le Loir et Cher », Patrick Bruel interpréter « Les Divorcés », Julien Clerc reprendre « Pour un flirt » et une collégiale sur « Quand j’étais chanteur ».
Vivement le dimanche 23…
Dernier mot à Delpech, qu’est-ce qu’il attendait d’une chanson ?
Qu’elle me satisfasse physiquement, pas intellectuellement.
Et en effet, c’est d’abord Trois petites notes de musique qui nous entrent dans le corps et le cœur, que les paroles soient en woloff, en espagnol, en anglais ou en charabia, on fait lalala lalère longtemps après que le poète a disparu…
Et s’il faut finir en musique, cette interprétation correspond bien à ce que dit Michel Delpech dans ce documentaire…
Salut l’artiste, on t’aime bien tu sais …
Norbert Gabriel
NB: Vous l’avez raté, vous voulez le revoir, c’est en replay, voyez ici.