Fin de la première semaine, mais ça va recommencer mercredi… Quelques échos ? Ils sont passés en spectateurs au Zébre de Belleville, ils ont applaudi Lili&Thierry, et ils en parlent…
Johnny H : Ah que je ferais bien le zèbre avec Lili…
Céline D: J’ai pu d’chum, on peut se voir tantôt Thierry ? Su’l port ..
Cyrano, quatrain de fin…
C’est un prodige, c’est une tuerie
Jamais sur scène on ne vit
Autant de talent réuni
Zébrement avec Lili et Thierry
César : « De tous les duos chantants, celui-là est le plus séduisant »
(La guerre des Gaules, Chroniques de Lutèce la nuit)
César : « Oh Bonne Mèreu, ça me fend le cœur, mais je suis retenu sur le port, au Mistral... »
Escartefigue : « La Marine Française, elle vous dit MERCI !! »
Richard III « Mon royaume pour un Zébre à Belleville, avec Lili et Thierry.. »
Victor Hugo ! « Et s’il n’en reste que deux, ce seront ces deux là ! »
Jésus : « Aimez-vous les uns les autres, surtout Lili et Thierry… »
Mahomet : « Allah, lalala… »
Cocoon : « What french song ? It’s not good… Fouchtra ! (NB anglais de Clermont-F)
Galilée : « Et pourtant ils tournent bien… et même très bien »
Jack Lang : « Mais quel beau couple ! »
Léo Ferré : « C’est extra ! »
Nagui : « Faites du bruit pour Lili&Thierry .. »
Nadine M. : « De la vraie chanson française ! »
David B. : « Même vu d’en haut, c’est show classe and so funny »
Groucho Marx : « I’m scotched! »
Nicolas S : « C’est pas parce qu’on est pas content du pilote qu’il faut couper les ailes de l’avion et mettre le Zèbre avant la charrue, mais avec Lili et Thierry, tout va bien. »
Clint Eastwood « Dear Lili, I give you an appointment on the Madison’s road. »
Vous y étiez? Ajoutez votre écho. Vous n’y étiez pas encore ? Réservez pour mercredi-jeudi-vendredi-samedi…
A la vente aux enchères, j’ai fait de beaux achats, j’aurais bien pris le lot entier, mais je n’ai pas eu le cœur d’en priver mes voisins de fauteuil. Rassurez vous chers futurs spectateurs, il y en aura pour tout le monde. La vente continue, des souvenirs, Laurent Viel en a plein ses tiroirs, et pas de nanards, pas de fanfreluches fanées, que des merveilles choisies, élues et parées comme ces belles jouvencelles prétendantes au premier bal, robe neuve, colliers et diadèmes, bagues ou broches, ils ont mis de la grandeur dans quelques bluettes et ressuscité en reines d’un soir quelques perles du répertoire qui en sont émerveillées. On y trouve le mariage de Piaf et de Brassens avec la fille de joie qui est triste, et qui rigole pas tous les jours , Aznavour et Nougaro, tu verras comme ils disent que la vie peut être très belle parfois, surtout quand on se fait la plus belle pour aller danser… Comme un garçon, sans contrefaçon… Les plus avertis des experts de la chanson française, et même les moins avertis, auront aperçu quelques indices, à ne pas trop dévoiler, c’est mieux pour les surprises. Mais on peut quand même préciser que le duo virevolte d’une chorégraphie dans la plus pure tradition des émissions de nos jeunes années télévisuelles, kitch et strass, et volutes de fumée, à la plus belle et sensible interprétation d’Aragon: « Est-ce ainsi que les hommes vivent... »
Laurent Viel et Thierry Garcia, il faut aussi ajouter Xavier Lacouture dans ces aventures, sont uniques, ce n’est pas un chanteur et son musicien, ces sont deux talents exceptionnels, qui se magnifient mutuellement. Ils font tout ce qu’il faut pour offrir des écrins de grands joailliers à des ritournelles qu’on croyait anodines, c’est décapant, drôle, émouvant, on passe par tout le kaléïdoscope des émotions, des rires, des sourires, de la petite pincée au cœur qui fait monter un peu de buée aux yeux, même aux plus blasés des vieux routards qui écument tous les lieux où ça chante.
Je vais terminer mes litanies de louanges avec leur dernière chanson, qu’on peut dire engagée, sans effets de voix, avec un ukulélé très sobre, elle cogne plus fort que tous les hymnes les plus tonitruants. A quoi sert une chanson ? Dans cette vente aux enchères, à être heu-reux ! Envers et contre tout.
Théâtre des Mathurins
36, rue des Mathurins 75008 Paris
Tel : 01 42 65 90 00
Un spectacle de Laurent Viel et Thierry Garcia en collaboration avec Xavier Lacouture le vendredi à 19H et le samedi à 15 h et 19 H…
Dans ce très joli petit théâtre, pas de micro, pas d’ampli, ça va direct de la voix au cœur, sans artifice.
De Marie Rabutin-Chantal de Sévigné, à ses aimables amis de France et de Navarre, le 14 Janvier 2016
Mes biens chers et tendres amis,
Je m’en vais vous conter la plus délicieuse des soirées qu’il m’a été donné de vivre en notre bonne ville de Paris. La plus charmante, la plus musicale, la plus spirituelle, la plus réjouissante, la plus enthousiasmante, la plus amimusicale, la plus aimable, j’en suis toute ébaubie d’émerveillements, et je veux vous en entretenir séance tenante afin que vous puissiez, vous aussi, vous en régaler.
C’était hier, mercredi, jour de fête de Sainte Nina de Georgie et de Sainte Néomaye du Poitou, nous nous sommes retrouvés dans une salle dont Madame de Grignan m’avait dit grande merveille, dans un quartier très populaire du vieux Paris, sur la colline de Belleville, où, me dit-on, il y eût un zèbre célèbre en l’honneur duquel on baptisa le petit cirque théâtre, Le Zèbre de Belleville. Et c’est en ce lieu diablement sympathique que mes amis et moi, car il y avait de très bons amis, et ceux qui ne l’étaient pas le sont devenus par la grâce de cette soirée, au cours de laquelle disais-je, nous avons abondamment applaudi un couple d’artistes éblouissants de talent, rayonnants de joie de vivre, contagieux de bonheur, tendres, émouvants, et comme je tiens à vous offrir le meilleur, je vous enjoins de courir toutes affaires cessantes à Belleville pour rencontrer Lili Et Thierry, dont voici les portraits fixés par un imagier contemporain, qui n’a aucun mérite tant ces deux là sont lumineux.
Ils nous chantent la vie, joyeuse, farceuse, parfois nimbée d’une once, d’une ombre un peu triste, car la vie … Et le croirez-vous chères amies délurées, Lili nous conte fort joliment comment ne pas trouver l’homme de sa vie. Il y eût aussi une sorte de fable dans laquelle Thierry évoque les surprises d’un quidam érotiquant avec Trois Baudets, je crains de ne pas avoir tout entendu, mais je compte sur vous pour m’expliquer le fin mot de la chanson.
Je ne vous en dirai pas plus aujourd’hui, j’ai mandé le cocher pour atteler zèbre et baudets et canassons de tout poil pour me conduire au Havre que je ne connais pas encore, mais Thierry m’a donné la furieuse envie d’y aller contempler ses jolies brûmes… ou brunes ?? Nous verrons bien sur place.
Dès mon retour je vous convie à un goûter en mon hôtel de la rue St Honoré, où vous me chanterez tout le bien que vous pensez de ce spectacle Peau Neuve, qui vous aura enchantés comme il m’a ravie, émue, rajeunie comme une jouvencelle au printemps de la vie. Ce qui est fort plaisant en ces temps désordonnés. Ayant beaucoup applaudi, j’ai la main fatiguée, raison pour laquelle j’ai prêté ma plume à mon scribe domestique.
Je vous embrasse avec amitié.
Marie de Rabutin-Chantal
NB du scribe : elle jaspine dans les grandes largeurs la rombière, et elle oublie le principal, alors, ça se passe Boulevard de Belleville, au Zèbre du même nom, du mercredi au samedi, à 20h30, jusqu’à la fin du mois. On se bouge vite fait car Lili Cros et Thierry Chazelle, c’est du nanan garanti sans OGM.
Salut les gigolettes, et les zébrichons, RDV au bar …
Nous vous en parlions déjà dans Le Doigt dans l’œil en 2009. A l’époque, il dépoussiérait déjà la « chanson à textes » en y mêlant audacieusement la technologie, pour un spectacle décoiffant et plein de surprises. Musicien, vidéaste, poète, champion de France de slam en 2013, Narcisse revient avec son tout nouveau spectacle « Cliquez sur j’aime », adoré par la critique, et qui marque les esprits.
Narcisse y jongle avec les mots, à l’endroit, à l’envers, il étonne, touche, fait rire et grincer des dents. Sous son air imperturbable, il interagit au millimètre et comme par magie avec les images et l’éclairage de scène, il se mélange à son écran géant et va jusqu’à s’introduire dans les téléphones des spectateurs, sur lesquels se déroule une minute du spectacle. Il réunit différentes formes d’art et de technologies pour mieux magnétiser son public et l’emmener là où il n’est jamais allé. De l’autre côté des mots, peut-être…
« Narcisse interroge ce qu’il est advenu de nos rêves dans une société de consommation qui semble aller toujours plus loin, mais pas toujours pour le meilleur. Un spectacle surprenant, drôle, et bien vu. A voir au moins une fois. »
Télérama
Narcisse sera accompagné sur scène du guitariste Pierre Gilardoni, les 26 et 27 janvier prochains au Théâtre des Béliers parisiens, 14 bis, rue Sainte-Isaure, Paris 18e.
Nadine Mayoraz
NB. Vous verrez ci-dessous que le point de vue de Nadine Mayoraz est partagé par pas mal de monde, et non des moindres..
Pour en savoir plus, c’est ICI qu’il faut cliquer.
Au Café de la Gare, ce 11 Janvier, il y avait comme un air d’ Hôtel de Bourgogne, quand ça frémit d’impatience en attendant Montfleury, et surtout l’arrivée de Cyrano… Mais ce soir, on est tous d’humeur joyeuse, on retrouve des vieilles connaissances, on en espère d’autres qui vont arriver, c’est toute la fratrie élargie de Fred Saurel qui est venue. Ils sont presque tous là, peut-être même ceux du Sud, de l’Aveyron, une bandes de fiers bâtards* saltimbanques prompts à l’embrassade, les amis des amis de Fred semblent se reconnaître à un je ne sais quoi de sourire intérieur et contagieux
Pour ceux qui ne connaissent pas le héros de la soirée, tentons une esquisse de portrait : personnage polymorphe et multifonctions, comédien, autoproducteur de films, créateur de festival de cinéma, activiste du spectacle vivant et de tous les arts de la scène. Comédien multicarte, qui excelle autant dans le rôle d’un père Noêl débonnaire que celui d’un ogre pervers, ce pourrait être Frère Tuck dans Robin Hood, version Monty Python. Un comédien, quoi …
Ce soir c’est Boudu pas sauvé des eaux, qui joue à Clodi-Clodo, pour ne pas être naufragé-touché-coulé.
Naufragé, c’est sûr, qui a dérivé vers une des ces îles urbaines, où la tente Quechua n’est pas l’abri de ceux qui montent vers les cimes, mais le radeau de ceux qui spéléologuent dans les bas-fonds. Et ces radeaux de la mouise s’amarrent tant bien que mal dans les ports de fortune de la ville et de la vie. C’est la comédie humaine et le cantique de la dèche, c’est ce qui peut arriver à n’importe qui. C’est un bestiaire de la cloche, la coalition obligée des paumés du système, les proies de dame misère qui n’est pas avare, elle se donne pour rien, et dans ces ghettos on la trouve sans la chercher alors que le travail on le cherche sans le trouver. C’est ce qu’il nous dit ce clochard, ce frangin de galère qui a décroché malgré lui, et qui a plongé, et qui surnage comme il peut dans les remous d’un monde en pagaille. Il a ses médicaments contre le spleen, artifices dérisoires, mais…
Mais la question se pose, frères humains qui passez sans me voir, pourquoi ne seriez-vous pas « Je suis clo-charlie » le temps d’un cauchemar ?
Comment ça va finir ? Vous le saurez en allant voir Fred Saurel en scène quand la tournée se mettra en place. Ce soir, c’était la première, et unique date sur Paris… Pour le moment… Un indice ? A la fin, le héros déglingué trouve, pour son anniversaire, une sortie percutante… On n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle, quoi que …
Soliloque, c’est seul en scène, certes, mais le théâtre, c’est toujours une équipe, que voici que voilà :
Après l’excellent doc sur France 3 il y a quelques jours, après la réécoute de l’intégrale Balavoine, il me semble que si je devais faire découvrir Daniel Balavoine à des jeunes de 2016, j’éviterais d’abord les vidéos, trop datées dans les chorégraphies façon Clo-Clo parfois, en décalage avec les thèmes des chansons. Sauf celles qui montrent des extraits de l’album culte « Les aventures de Simon et Gunther » où la sobriété des images magnifie le thème, et aussi celles des extraits de Starmania, qui montrent un Balavoine assez différent de ce qu’on connaissait de lui, l’humaniste indigné dans le rôle de rockeur voyou, fallait oser, et ça fonctionne bien. Ces jours-ci, voici un album de reprises parfois hommages, parfois dommages, tous les invités à ces exercices ne semblent pas bien avoir compris ce qu’ils chantent en mettant leur sauce personnelle sur un plat qui n’en demandait pas tant… Du ketchup sur du Roquefort, est-ce bien raisonnable ?
Une des questions qui se posent dans ce genre d’album est celle de la distribution, qui a choisi pour qui ? Chaque artiste a-t-il vraiment eu la liberté de choix, ou bien y a-t-il eu des choix par défaut ?
C’est parti pour l’écoute avec échos en direct.
1- Zaz: Tous les cris les SOS… Une des bonnes surprises, sobre et retenue, les arrangements sont très Balavoine 70-80 mais c’est pas gênant….Zaho « Sauver l’amour » le couplet commence bien mais le désastre arrive au refrain, sauve qui peut, au suivant. Nolwenn Leroy « Un enfant assis attend la pluie » Une des meilleures de l’album. Raphaël « Soulève moi ». Très bien. Marina Kaye « Only the very » version english de « S.O.S. d’un terrien en détresse » Classique mais très bien maitrisé. Ours « Si je suis fou » très bien … Bessa « Partir avant les miens » avec des sons électro plus 2015, Josef Salvat « Pour la femme veuve qui s’éveille » idem… Christophe « Lucie » On peut imaginer que Christophe a choisi cette chanson qui lui va particulièrement bien.
2- Florent Pagny « La vie ne m’apprend rien » Si ce n’était des arrangements un peu lourds parfois au refrain… Cats on the trees, « Aimer est plus fort que d’être aimé » version très retenue, peut-être un peu trop … Shy’m « Vivre ou survivre » Tiens une sorte de disco, étrange mais pas inintéressant, ça rappelle bien, les boîtes à rythmes qui fleurissaient dans les années 80. Damien Lauretta « Quand on arrive en ville » Une des plus innovantes de l’album. Et vocalement très Balavoine, belle découverte. Jenifer « Mon fils ma bataille » Encore des arrangements qui dénaturent et cassent la sobriété de la chanteuse. Et effacent une partie du sens du texte. Féfé « L’Aziza » oui, bon, le reggae au Maroc, ça le fait pas tellement, mec, au suivant. Emmanuel Moire « Le chanteur » Lui, il s’en tire bien, on y croit… Cléo « Dieu que l’amour est triste » Elle aussi s’en tire bien, un peu distanciée parfois, genre ça donne envie de danser, sur des paroles qui ne pas tellement faites pour ça, mais bon…
Bilan:la plupart des reprises sont fidèles aux originaux, peut-être trop, et dans l’ensemble, ça n’apporte pas grand chose. Il est quand même très regrettable que personne n’ait pensé à un ou deux extraits des Aventures de Simon et Gunther, pas assez showbiz ? Ou méconnaissance du sujet ? Ou choix de marketing tubesque avant tout? A vous de voir.
Toutefois, il y a un autre double album qui sort en ce moment, et à mon sens, il est bien plus riche, avec des inédits, des vidéos, des beaux moments, et si vous avez un cadeau à faire, c’est peut-être mieux pour vraiment découvrir Daniel Balavoine, si ce n’est pas fait. Voir ci-dessous.
Et en bonus, il y a aussi dans les librairies le « Génération Balavoine » de Didier Varrod, (Chez Fayard) en quelque sorte le scénario de l’excellent documentaire diffusé il y a quelques jours. Dans lequel je retrouve la date du souvenir de la première apparition télévisuelle de ce phénomène, en 1977, avec « Lady Marlène » en lisant les lignes sur ce moment, j’ai les images, inoubliables.
(Didier Varrod avait publié en 2006 « Le roman de Daniel Balavoine, collection Chorus, chez Fayard)
Ce cahier a été publié en 2012 sur un site chanson, mais il n’est plus accessible suite à un problème technique. Une discussion informelle sur le spectacle vivant me l’a rappelé. Et comme ça reste très actuel, repartons pour un tour, ça peut pas faire de mal.
En prologue, quelques mésaventures qui vous sont peut-être arrivées lors de soirées musicales
un son trop fort qui vous oblige à sortir sous peine de lésions auditives graves,
un son bricolé, l’artiste en scène n’entend rien, et vous pas grand chose,
une salle «mixte» avec bar pas loin de la scène, shakers en folie et verres en concert parallèle,
en plus du bar et du ballet des serveurs, des consommateurs qui piapiatent, dos à la scène, parfois au pied de la scène
les mêmes avec tél portables pour appeler un copains-copines-voisins,
les mêmes avec des tél qui font des photos, ou des tablettes brandies en permanence,
ensuite, ils font voir la photo du concert qui est en cours à leurs voisins,
les fans qui viennent se mettre debout, au pied de la scène, un verre à la main, devant les spectateurs assis, qui ne voient plus rien, car en plus ce sont des fans de 2 m de haut (j’ai des images)
les groupes de spectateurs venus pour un groupe, dans une soirée triple ou quadruple plateau, et qui font le bordel pendant le passage des autres groupes.
Les mêmes qui se sont installés aux premiers rangs, et quand leurs potes sortent, attendent que le groupe en scène ait commencé depuis 2/3 chansons pour sortir, bruyamment rejoindre « leurs » artistes…
Le photographe qui va et vient au pied de la scène pendant toute une partie du spectacle, quand la scène est au niveau de la salle,
le photographe dont le reflex en mode rafale claque mitraillette pendant une chanson intimiste,
Ensuite, pour ce qui se passe en scène : après 10 mn d’extinction des feux de la salle, ça bouge sur la scène, il se passe des trucs :
des types cherchent des fils qui trainent par terre pour brancher leurs instruments, des fois ils y arrivent du premier coup, mais c’est rare..
la vedette arrive devant son micro, celui qui lui est destiné a priori, mais le micro n’est pas à la bonne hauteur, il est vissé costaud, ou bien il n’est pas assez vissé, et ça bidouille des plombes ! Peut-être que le chanteur ne s’attendait pas à trouver un micro à cet endroit? Au bout d’un moment, les fils sont reliés aux bonnes guitares, le micro est vissé à la bonne hauteur, et là, il est temps pour le chanteur de poser la question essentielle: «VOUS ETES LA? » Très fort… Là il me vient une réponse à la Bigard, « Bin non connard, on attend l’autobus!»
les lumières éclairent la scène, on voit tout le monde, et parfois on voit 4 ou 5 personnes qui ont l’air vestimentaire genre nettoyage du garage ou du grenier, dans un débraillé très hétéroclite, et soigneusement dépareillé… Ah la magie du spectacle, le rêve des paillettes et des froufrous… sans aller jusqu’au look gravure de mode extravagante Lady Gaga il y a un minimum. Pour les lumières, voici un ajout de dernière heure: l’éclairagiste spécialiste du clair-obscur qui prend un soin extrême à ne pas montrer qui est devant le micro, on éclaire du fond de la scène, dans des contrejours parfois lugubres, mais comme on est facétieux, on envoie du fond de la scène, au ras de de la scène, une sorte de spot laser droit dans les yeux des spectateurs qui en prennent plein la vue, mais ne voient plus rien pendant un moment.
au bout d’un temps variable, 4/5 chansons, dans un moment de solitude ou de doute existentiel, le chanteur pousse un grand cri : « vous êtes toujours là? » Ah non, on s’est tous barrés pour faire un flipper dans le bistro voisin… NB: il n’y a pas que des chanteurs à s’inquiéter, des chanteuses aussi… ça traduit quand même un gros souci, le mec (ou la fille) est en scène depuis un moment, le public a applaudi normalement à chaque chanson, et il s’inquiète de sa présence… Etrange … Aurait-il un doute sur sa capacité à garder le public attentif ? Dans ce cas je pense souvent à cette chanteuse que je suis régulièrement à qui il arrive d’enchainer 2 ou 3 chansons avec un public attentif, totalement dans le spectacle et l’émotion et qui ne casse pas ce moment magique par des agitations intempestives… Comme si on devait casser ce silence après du Mozart, et qui est aussi du Mozart.
Enfin, cher public collègue, vous n’êtes pas toujours raisonnable non plus … Quand vous arrivez un bon quart d’heure après le début – ah zut, ça avait commencé à l’heure – et que vous vous installez en faisant votre petit ménage pendant une chanson, ne vous viendrait-il pas à l’idée d’attendre un peu, au point où vous en êtes, que la chanson soit finie ? Idem pour ceux qui doivent sortir pour des raisons sans doute légitimes, mais pas PENDANT une chanson !!! Il y a aussi le monsieur qui a accompagné la dame pour lui faire plaisir et qui s’occupe avec son Iphone ou un de ces trucs qui font des petites lumières d’écran très gênantes pour les voisins d’à côté ou derrière. Il y a aussi les incorrigibles bavards qui ont absolument quelque chose de vital à raconter à leur voisin, encore une chance, c’est le voisin de siège, mais parfois c’est le voisin de derrière, et là, il faut se lever à demi..
Il y a ceux qui arrivent volontairement en retard parce qu’ils savent qu’il y a une première partie, et pendant cette première partie, on prend largement le temps de s’installer, car ce sont des VIP à qui on a réservé des places devant, d’où leur souci de bien se montrer. Parce que, eux, ce sont des gens de conséquence qui sont là pour la seconde partie, on ne mélange pas s’il vous plait.
Bon, peut-être pensez-vous que je suis atteint du syndrome aggravé du ronchonchonnage, décrit par Liz Cherhal, et que j’en rajoute dans la litanie des jérémiades, que non pas ! Chacun des cas évoqués précédemment je les ai vécus personnellement, et assez souvent pour bannir définitivement certaines salles avec bar et farandole des serveurs grossiers et parfaitement irrespectueux, autant de l’artiste et des musiciens en scène que des spectateurs qui ont payé leur écot pour écouter les chansons plutôt que le ramdam des portes de frigos qui claquent, des verres qui tintinnabulent, et de la machine à glaçon qui crépite. Avec bien sûr les éclats de voix des serveurs pour se faire entendre.
Peut-être reconnaitrez-vous une salle du 14 ème … Comme vous pouvez reconnaître cette autre salle du 12 ème, dans laquelle il n’y a que quelques places dans le coin droit près de la scène pour espérer entendre des bribes de concert, en face il y a le bar, quasiment collé à la scène, au fond il y a un espace avec tables, mais entre les tables et la scène, il y a un espace debout, pour les gens qui viennent discuter le coup, un verre à la main, ça fait un bon barrage bien dense, du coup les gens du fond discutent entre eux… Résumé, à part les 10-20 personnes debout devant la scène, les 15-20 dans le coin droit, il reste entre 90 et 100 personnes qui font tout sauf suivre le spectacle.
Il y a quelques temps Jean-Claude Barens avait passé un bon coup de gueule* contre les abus des artistes et les demandes ahurissantes de certains. Chacun son combat pour que le spectacle soit réussi. Le spectateur de base que je suis, assidû, a toujours cette envie enfantine d’entrer dans la magie du show. Que ce soit dans une salle de 40 places ou dans un espace de festival de 3000 places, c’est en général ma limite. Les rassemblements de foules avec des sonos de bombardier B17 au décollage, et des écrans pour voir la scène, non merci ! Que ce soit dans une petite salle ou une grande, j’entends que tout le monde ait la même envie : partager un moment réussi, que les ingés sons ne se satisfassent pas de monter le son pour en donner au public pour son argent, je ne suis pas venu acheter des décibels, mais partager de la musique. Et un son travaillé, pas du bruit.
Dernier petit détail à l’usage des spectateurs urbains : il est fréquent dans les petites salles d’avoir 2 spectacles par soir, le premier à 19 h ou 20 h, à privilégier, car ce sont pratiquement les seuls qui commencent pile à l’heure. Sinon pour les autres salles, c’est variable, ça peut commencer à l’heure, mais il se peut aussi que la salle étant pleine à 20h30, rien ne se passe avant 21 h … C’est long.
La vie d’un spectateur est pleine d’aventures. Et si vous vous reconnaissez dans quelques unes de ses mésaventures, laissez votre témoignage, si vous n’êtes pas d’accord, dites-le aussi… De la discussion jaillit la lumière. Pour que les artistes, les spectateurs, les organisateurs puissent chanter en choeur « le spectacle a été réussi. » Comme ce soir là :
Les grands moments de radio du Pont des Artistes restent des références dans la vie du spectacle vivant musical. Après une éclipse involontaire, Le Pont revient avec sa créatrice à la barre, dans un autre lieu, dans le même format, ce n’est plus France-Inter, mais Le Triton, avec une télé pour diffuser urbi et orbi. Et toujours la possibilité d’assister aux enregistrements.
Voici tout ou presque pour être présent à cette première.
ISABELLE DHORDAIN PRESENTE SUR TRIT[ONLINE]
Isabelle Dhordain a accueilli, dès la création de son émission “Le Pont des Artistes” sur France Inter en 1988, des artistes reconnus et des artistes en devenir, souvent dès leurs débuts. Ainsi, le “Pont” a vu naître tous les courants musicaux de ces 25 dernières années, permettant aux artistes, qui jouaient en live de se faire connaître auprès du grand public et des professionnels.
C’est avec un immense enthousiasme qu’Isabelle Dhordain et le Triton s’associent pour cette 25 ème saison du Pont des Artistes qui mettra un visage sur la voix mythique d’Isabelle. En effet, cette émission mensuelle enregistrée en public au Triton sera diffusée sur sa télé-web, Trit[Online].
J’ai fait ma dernière émission radio avec Dominique A. C’est tout naturellement avec lui que je démarre ma première émission télé !… Dominique A, Sanseverino, Yaël Naïm, Juliette tous découverts sur le Pont dès leurs débuts parraineront à leur tour les découvertes de la chanson comme le groupe Hollydays, la chanteuse Yoanna; et puis je retrouverai avec plaisir ceux que je suis dans leurs destinées musicales : Féloche, Angélique Ionatos, la Maison Tellier… »
Isabelle Dhordain
Enregistrement en direct du Pont des Artistes #1 : DOMINIQUE A / HOLLYDAYS / YOANNA le 21 janvier à 19 H
Je ne connais pas Marie-Hélène Blanchet, mais j’ai vu quelques unes de ses photos de spectacle, et le regard qu’elle pose sur les artistes me laisse en totale admiration.
Sur scène, il se passe tant de choses que je ne peux pas m’empêcher de les regarder à travers mon objectif. L’envie de graver un instant, de saisir un geste, de capter un regard, de figer une émotion…
Comme le dit une artiste qui m’est chère, « un artiste est un artisan de l’émotion ».
Sur ces clichés, des artistes qui m’ont touchée pour de multiples raisons et m’ont donné envie de partager avec vous mon regard sur cet univers de la musique et de la scène.
Pour accompagner chaque photo, un extrait de texte d’une de leurs chansons, comme pour vous entrouvrir une porte vers leurs univers musicaux.
Marie-Hélène Blanchet
L’exposition « Sur scène » s’installe à La Galerie 88 ! Du 1er au 8 février. Vernissage le jeudi 4 à partir de 19h .
C’est au 88, Quai de l’Hôtel de Ville, 75004 Paris.
Une semaine, c’est court, notez le rendez-vous, une belle expo sur le spectacle chanson, c’est assez rare.
* dans les années 1970-80 Sabrina et Roland Michaud ont publié des livres superbes sur le Moyent Orient, c’est dans un de ces livres qu’est citée cette phrase (adaptée) dont l’origine est ancienne, dans la Grèce antique : « La beauté est-elle dans le regard ou dans la chose regardée? »
Pour celles et ceux qui ont eu l’heur, et le bonheur de croiser Xavier Lacouture sur une scène, qui se demandaient s’il avait dans son ascendance, Trenet, Marx ( courant Groucho) Prévert et autres impertinents de la plume, ils n’ont pas tort, mais XL voit plus loin que cette parentèle contemporaine, il descend du singe, par une branche qui se serait préservée des avanies de l’hominitude… C’est une espèce rare, dont il est un des derniers et plus brillants représentants, celle qui instruit en distrayant, ou en dix-treizant, comme dit Boby, car il faut édifier la jeunesse assez tôt si on envisage un avenir possible. Les cultivateurs de l’utopie sont les derniers poètes conscients et réalistes. Je me comprends.
Descendant du singe et d’Adam et Eve réunis – ce n’est pas incompatible – son prochain grand œuvre serait une exégèse de la Bible, la promesse est alléchante (Allez chante?) nous n’en saurons pas beaucoup plus pour le moment , à part le soin de « ne pas mettre la charia avant l’hébreu »… Ces fulgurances qui émaillent la soirée en interludes percutants montrent que le public qui le suit, parfois depuis quelques années, a toujours l’esprit vif et réactif, ça démarre au quart de tour, ça participe, et dans un retour sur une de ses chansons du temps des 45t, ça claque « raquette » pile dans le tempo. Comprend qui peut.
Le trio, avec Jean-Luc Pacaud aux percussions et instruments bizarres, avec Thierry Garcia à la guitare polyglotte ( il sait la faire chanter dans toutes les langues musicales, et aussi celles qu’il invente) joue dans tous les sens du terme , la seule chose qu’ils ne savent pas faire, c’est jouer faux, rater un accord, mais nobody is perfect, Xavier Lacouture saura, le cas échéant, montrer qu’une fausse note est une note juste, jouée au mauvais moment. Et réciproquement peut-être. Ce sont les mystères du solfège. Mais revenons à nos primates darwiniens … Dans ses observations savantes, Xavier Lacouture nous fait un bon résumé de l’évolution, tout est dans le poil. Je résume, on nait tout nu, on grandit en se poilant, quand ça se réchauffe, on perd des poils, mais on emprunte ceux des poilus qui en sont bien pourvus, et quand le frimas l’impose, on équipe sa caverne de poêles, et quand le poêle à bois, la caravane passe… Bon, je cabotine, je brode, c’est une telle fantasia de ricochets spirituels et narquois qu’un vrai résumé est impossible. On est embarqué dans la farandole, et on en ressort dans une euphorie aérienne, la rumeur de la foule est accordée sur le même thème : heu-reux !
Il ne reste plus maintenant qu’à lancer une pétition pour que ce spectacle vivant, et unique, soit proposé aux spectateurs de nos belles provinces, parce que toujours tout pour les parigots, ça suffit ! Halte aux privilèges.
Une petite anecdote hors sujet, descendant d’un pas guilleret la rue de Ménilmontant, je reçois un texto SOS, j’ai oublié les croquettes de mon chat. Pile, devant moi, l’échoppe de « l’arabe du coin » et là, dans l’éventaire F&L, des clémentines d’Israël… Je trouve que l’année commence vraiment bien…
Et pour quelques images de plus,
Dans les jours qui viennent, Laurent Viel (et Thierry Garcia) pour Chansons aux enchères, Lili Cros et Thierry Chazelle, Peau neuve pour 3 semaines au Zébre de Belleville, Tout feu tout femme avec Valérie Mischler, L’Espoir têtu avec le Trio Utgé-Royo, Chanson Plus le 17, je vous le dis tout, ma quinzaine va être heu-reuse !