De Marie Rabutin-Chantal de Sévigné, à ses aimables amis de France et de Navarre, le 14 Janvier 2016
Mes biens chers et tendres amis,
Je m’en vais vous conter la plus délicieuse des soirées qu’il m’a été donné de vivre en notre bonne ville de Paris. La plus charmante, la plus musicale, la plus spirituelle, la plus réjouissante, la plus enthousiasmante, la plus amimusicale, la plus aimable, j’en suis toute ébaubie d’émerveillements, et je veux vous en entretenir séance tenante afin que vous puissiez, vous aussi, vous en régaler.
C’était hier, mercredi, jour de fête de Sainte Nina de Georgie et de Sainte Néomaye du Poitou, nous nous sommes retrouvés dans une salle dont Madame de Grignan m’avait dit grande merveille, dans un quartier très populaire du vieux Paris, sur la colline de Belleville, où, me dit-on, il y eût un zèbre célèbre en l’honneur duquel on baptisa le petit cirque théâtre, Le Zèbre de Belleville. Et c’est en ce lieu diablement sympathique que mes amis et moi, car il y avait de très bons amis, et ceux qui ne l’étaient pas le sont devenus par la grâce de cette soirée, au cours de laquelle disais-je, nous avons abondamment applaudi un couple d’artistes éblouissants de talent, rayonnants de joie de vivre, contagieux de bonheur, tendres, émouvants, et comme je tiens à vous offrir le meilleur, je vous enjoins de courir toutes affaires cessantes à Belleville pour rencontrer Lili Et Thierry, dont voici les portraits fixés par un imagier contemporain, qui n’a aucun mérite tant ces deux là sont lumineux.
Ils nous chantent la vie, joyeuse, farceuse, parfois nimbée d’une once, d’une ombre un peu triste, car la vie … Et le croirez-vous chères amies délurées, Lili nous conte fort joliment comment ne pas trouver l’homme de sa vie. Il y eût aussi une sorte de fable dans laquelle Thierry évoque les surprises d’un quidam érotiquant avec Trois Baudets, je crains de ne pas avoir tout entendu, mais je compte sur vous pour m’expliquer le fin mot de la chanson.
Je ne vous en dirai pas plus aujourd’hui, j’ai mandé le cocher pour atteler zèbre et baudets et canassons de tout poil pour me conduire au Havre que je ne connais pas encore, mais Thierry m’a donné la furieuse envie d’y aller contempler ses jolies brûmes… ou brunes ?? Nous verrons bien sur place.
Dès mon retour je vous convie à un goûter en mon hôtel de la rue St Honoré, où vous me chanterez tout le bien que vous pensez de ce spectacle Peau Neuve, qui vous aura enchantés comme il m’a ravie, émue, rajeunie comme une jouvencelle au printemps de la vie. Ce qui est fort plaisant en ces temps désordonnés. Ayant beaucoup applaudi, j’ai la main fatiguée, raison pour laquelle j’ai prêté ma plume à mon scribe domestique.
Je vous embrasse avec amitié.
Marie de Rabutin-Chantal
NB du scribe : elle jaspine dans les grandes largeurs la rombière, et elle oublie le principal, alors, ça se passe Boulevard de Belleville, au Zèbre du même nom, du mercredi au samedi, à 20h30, jusqu’à la fin du mois. On se bouge vite fait car Lili Cros et Thierry Chazelle, c’est du nanan garanti sans OGM.
Salut les gigolettes, et les zébrichons, RDV au bar …
Nono de Belleville
Et pour quelques images de plus,