Archive | novembre, 2015

Christiane Courvoisier, Entre la mer et le spectacle

26 Nov

Christiane Courvoisier bandeau en rouge noir

Dimanche 22 Novembre à l’Essaïon… Ça commence par un extrait parlé de Benoît Misère, et d’emblée, on entre dans une ambiance de soirée intime, une amie vous a invité à partager, peut-être découvrir, une de ses passions, Léo Ferré. Mais le Ferré de Christiane Courvoisier n’est plus le fulminant qui crache ses mots en rafales rageuses, entre la mer et le spectacle, il y a des nuances, des  mots d’amour en filigrane. Ferré a toujours été très bien servi par les femmes qui l’ont chanté, et on constate qu’il y a encore des choses à redécouvrir, avec une approche différente. Celle de Christiane Courvoisier. Cette interprétation plus intime, plus retenue, exalte la qualité des textes et leur donne une intensité sublimée par la sobriété, par une interprétation épurée, intense et épurée. Dans les multiples portraits Christiane Courvoisier AA2-001musicaux qui lui ont été consacrés, dans son œuvre monumentale (1600 pages) il y a de quoi faire briller des facettes multiples, parfois des caricatures avec des exercices convenus, le Ferré tonitruant souvent mis en avant, mais tout n’est pas si simple. On sait que Ferré était un personnage riche de complexités et de contrastes, celui que nous montre Christiane Courvoisier est un vieux sage qui serait revenu de tous les désespoirs, de toutes les désillusions, mais qui envers et contre tout vous invite à la vie. Debout.

Avec quelques unes de ses chansons parmi les moins exploitées,  La mort des loups  et le formidable  Ludwig , un duo voix parlée et un piano symphonique, (musique de Beethoven) Christiane Courvoisier touche en plein coeur.

Christophe Brillaud au piano décore avec beaucoup de finesse, une belle musicalité, un contrepoint lumineux. C’est le mot qui pourrait symboliser ce spectacle, lumineux. La nostalgie ? Et alors ? La vie, et basta !

pochette-ferreC’est aussi un album, disponible, avec la contrebasse de Bernard Lanaspée, l’ordre des chansons est un peu différent de celui du spectacle. C’est une invitation à voir le spectacle, à écouter l’album, et comparer. Risque d’addiction possible, tant on redécouvre un Ferré rajeuni. Romantique exalté, passionnément vivant.

Voir ici, les dates de concert, et autres renseignements utiles.

Extrait de l’album

https://www.youtube.com/watch?v=2yrRxvMP2-o

Norbert Gabriel

NB: après le spectacle , j’ai écouté et réécouté l’album plusieurs fois, quand on aime, etc.  D’où une petite confusion à rectifier.

« Juste une petite précision,  et ce n’est pas bien grave, le texte d’entrée Ludwig, n’est pas un extrait de Benoît Misère, c’est  « je suis né près de la mer… » dit avant FLB qui l’est. Ludwig est un texte à part entière, au départ projet de préface pour une réédition des Carnets intimes de Beethoven et que Léo a dit un jour sur cette Ouverture d’Egmont de Beethoven, souvenir de ce moment de son enfance « et tu pensais qu’Egmont, c’était la mer… » et qui est donc devenu Ludwig; Léo l’a dit en dirigeant l’orchestre symphonique de Montréal, en 1986 (peut-être aussi ailleurs, mais ce n’est pas sûr…) Enregistrement du triple album Ludwig-L’imaginaire-Le Bateau ivre en 1981

Christiane Courvoisier

No pasaran !

25 Nov
Lili Cros La Voix

Lili Cros La Voix ©NGabriel

Depuis le vendredi 13 novembre, on entend tout et n’importe quoi sur les conduites à tenir suite à ces tragédies… Chacun fait ce qu’il peut, comme il peut. Mais le spectacle continue, et la chanson aussi.

On va donc faire une sorte de table ronde, une page ouverte à tous, que se passe-t-il chez vous ?

Je commence:

  • Dimanche 22, Christiane Courvoisier a fait le plein à l’Essaïon avec son nouveau spectacle Ferré.
  • Lundi, au Vingtième Théâtre, le Trio Utgé-Royo, + deux, a rempli la salle avec le spectacle ayant pour thème global « Les exils et les résistances »
  • Vendredi prochain, le 27, le Connétable a fait le plein de réservations pour Tout feu tout femme, le nouveau spectacle de Valérie Mischler.

D’autres ont ajouté leur petit caillou à la pyramide naissante. Quelques échos :

  • Natacha Ezdra a fait le plein de réservations pour le 27, à Tarare dans la salle Joseph Triomphe (550 places) avec Ferrat.
  • Samedi 14 et samedi 21 Le petit duc à Aix était complet pour Ben Mazué et pour Agnès Bihl. (Catherine Laugier)
  • Complet aussi ou presque ….pour « Hyacinthe et Rose » de et avec François Morel, samedi 21 au Théâtre de l’Atelier à Paris (genre 400 places)….. (Cathy Lohé)
  • Chez Danièle S. à Mozac le « Band appart » avec Léopoldine a aussi fait le plein…
  • Vendredi 20 novembre, Alexis HK pour Georges et moi, spectacle complet au Polaris de Corbas à côté de Lyon (Yves Lepape)
  • Soirée exceptionnelle hier soir à «  L’abattoir » café-musique de Lillers (62) Pour célébrer Ferré, Brassens et Brel, le pittoresque patron des lieux Christian Legay a tapé très fort en conviant Bruno Brel pour le grand Jacques, Yves Uzureau pour Brassens, et surtout pour Léo, la merveilleuse, l’unique Francesca Solleville ! Cette artiste Majuscule à qui je porte une admiration et une affection sans limites. J’ai fait hier provision d’émotions incomparables, et comme chaque fois bien sûr , la soirée m’a semblé trop courte. La salle (80 places) était archi pleine, réservations bouclées depuis pas mal de temps. (Françoise Kucheida)
  • Valérie Fromont Alors moi j’étais vendredi en compagnie de Chloé Lacan et Jean Guidoni … Samedi avec Pierre Lebelâge et Yves Duteil et Dimanche avec le beau spectacle sur les Fabulettes de Jacques Haurogné... (Festival Le Quesnoy en chanteurs -59-)
  • Annick Cisaruk a repris ses concerts au Mélange Des Genres…. À quelques pas du Bataclan… Lundi  à 21h00, au Mélange des Genres
  • JePh ,concert complet (mercredi 25) au  Connétable. Malgré ce vendredi 13 qui nous a tous glacé et on ne sait pas comment se sentir, quoi faire… je suis donc retournée voir JePh ce soir et j’le coai bien fait!! c’était très beau et très touchant. Du beau monde au Connétable pour venir voir JePh, c’était rempli, c’était chouette! (Magali Etienne)
  • Ce jeudi 26, le concert d’Agnès Bihl à Lyon est complet.  Des nouvelles ce vendredi matin : Première soirée lyonnaise Francofans complète avec Agnès Bihl et Tony Melvil!!!! Deuxième acte ce soir avec Hildebrandt et les mauvaises langues. On vous accueille avec le punch (Benjamin Valentie)
  • Michèle Bernard et Monique Brun présenteront « Un P’tit Rêve Très Court » à La Touline à 37270 AZAY SUR CHER vendredi 04 décembre à 21h00, et comme c’est complet, on rajoute le 5….  (Vocal 26)Le
  • Le Connétable a fait le plein vendredi 27 pour applaudir Valérie Mischler dans « Tout feu tout femme »  et ça revient le 4 et le 11 Décembre, 19h30.
  • Le Forum Léo Ferré plein ce dimanche 29 am pour (re)voir le spectacle sur Brel des excellents Laurent Viel et Thierry Garcia (à la guitare) … gageons qu’il en sera de même dimanche prochain avec les mêmes se délectant de Barbara !!! (Alex Lab)
  • Dimanche soir, avec Frédéric Pagès salle comble au Studio Raspail pour « Audiberti-Nougaro », splendide mobilisation dans le contexte. Un instant, nous avons éloigné les miasmes, les nuées sombres et les rapaces de sinistres augures. Le poème de Jacques et Claude a retenti, hymne à la vie vécue, savourée, embrassée. La musique a caressé les mots pour la plus grande jouissance du texte. Merci à toutes et à tous pour votre présence et votre ferveur. On continue ? (Daniélà Daniéla)

Donc si vous avez fait une sortie, entendu parler d’un spectacle qui a accueilli plein de spectateurs, dites-le dans les commentaires, ce sera ajouté à la liste des résistants ou des inconscients qui refusent le couvre feu sur les petits bonheurs de vivre une tranche de scène vivante.  C’est à vous…

Norbert Gabriel

SPECTACLE VIVANT

MESSAGE DES ACTEURS DES ACTEURS DU MONDE DE LA MUSIQUE ET DU SPECTACLE VIVANT SUITE AUX ATTENTATS DU 13 NOVEMBRE 2015

« Nous, professionnels, artistes, auteurs, syndicats, fédérations et réseaux, organismes de soutien et de ressources, sociétés civiles du monde de la musique et du spectacle vivant, aujourd’hui encore blessés et consternés par l’horreur, sommes debout et déterminés, en mémoire de toutes les victimes et solidaires de toutes les personnes dans leurs pratiques culturelles.
 
Ces événements tragiques nous rappellent que la liberté, de création, d’expression est fragile. Parce que les spectacles nous font vivre et vibrer ensemble, parce qu’ils incarnent des valeurs d’ouverture et de tolérance, ils sont des cibles mais peuvent également être des remparts à l’obscurantisme et au fanatisme. Nous continuerons à exercer nos métiers dans les meilleures conditions de sécurité possibles. Nous avons besoin les uns des autres pour partager des moments, des idées et des émotions, dans les salles et dans les festivals comme aux terrasses des cafés ou dans les stades.
 
Créer, jouer, produire, diffuser la musique et les spectacles, encourager les rencontres : c’est cela que nous défendrons, sans haine et sans crainte. »
 

Les SPECTACLES sont VIVANTS !

ACTES IF, ADAMI, AGI-SON, AJC, APRÈSMAI, ASTP, AVANT-MARDI, BUREAU EXPORT, CD1D, CFTC, CNT, CNV, CULTURE BAR-BARS, CSCAD, CSDEM, LE FAIR, FAMDT, FCM, FEDELIMA, FÉDÉRATION DE CONCERT !, LA FELIN, FÉRAROCK, FNCC, FNEIJMA, FRACA – MA, FUTURS COMPOSÉS, HORSLESMURS, LA GAM, Le GRADA, Le GRAL, GRANDS FORMATS, IRMA, OPALE, LE PATCH, POLCA, LE PÔLE, PRMA, PRODISS, PROFEDIM, LE RAMA, LE RIF, RAOUL, RCA , REZO-PARLEUR, SACD, SACEM, SAMUP – FÉDÉRATION SAMUP, SCPP, SFA, SMA, SNAC, SNACOPVA CFE-CGC, SNAM CGT, CGT SPECTACLE (FNSAC CGT), SNDTP, SNEA-UNSA, SNEP, SNES, SNLA-FO, SNSP, SPEDIDAM, SPPF, SYNAVI, SYNDEAC, SYNPTAC-CGT, TECHNOPOL – TECHNOPARADE, TERRITOIRES DE CIRQUE, THEMAA, TREMA, UFISC, UPFI, UMJ, ZONE FRANCHE.

Paris-Bamako, de Marie Volta

23 Nov

L’actu a mis Bamako à la une avec une de ces tragédies presqu’ordinaires, on les voit de loin, parfois ça nous rattrape, est-ce qu’on voit les choses différemment pour autant quand c’est loin ?

paris-bamako.grdL’album de Marie Volta est paru il y a quelques mois, et dans ses chansons paysages qui racontent des histoires comme dans les contes de jadis, qui parlent à tout le monde, c’est le cœur battant qui donne le tempo. Dans toutes ses variations.

Une des chansons résonne avec une acuité particulière « Le Roi Christian » qui, en d’autres temps tragiques, sortit au balcon du palais, et peut-être aussi dans la rue en ayant agrafé sur sa poitrine une fameuse étoile jaune, et son peuple adopta cette même distinction. Gloire à ce roi et à ce peuple, on pourrait penser aujourd’hui à un autre symbole à inventer pour refuser la barbarie.

Dans les personnages qui passent dans cet album voyage, Esmeralda trinquera peut-être avec un étranger, « un ami qu’on ne connaît pas encore » dit-on en Irlande, la ballade et les balades nous prennent par la main, dans un invitation tendre et amicale.

Il y a la caresse du temps froissant tes yeux d’enfant, esquisses de portraits de femmes, les oubliées, les mal-aimées, toutes celles qui sont dans les ombres des familles.

Il y a des cartes postales, des lettres ouvertes, qui portent toutes l’empreinte d’une profonde femm’humanité, tout ce qui peut donner un sens à la vie, envers et contre tout.

Ajoutons la subtilité et la finesse des arrangements, la voix de Marie Volta, l’exact instrument pour porter ces histoires, ces chansons qui racontent la vie, celle d’un seul chemin qui relie… Au moment où on reparle de barrières, ça peut pas faire de mal de penser à ce qui nous réunit plutôt qu’à ce qui nous sépare.

Peut-être qu’il n’y a pas une analyse complète et une dissection intégrale de cet album, peut-être, mais en ce moment, comme dans tous les moments de la vie rugueuse, c’est un peu de bonheur à se donner.

« Le plus difficile pour un être humain, c’est de vivre dans sa lumière. » Nelson Mandela

Il y a de la lumière dans cet album, des moments de grâce, un petit coin de ciel…

NB: Et il y a un duo qui aurait bien réjoui Pierre Louki… Ou Boby Lapointe. Comprendra qui écoutera…

Pour en savoir plus, voici l’adresse.

Et pour entendre  voici »Le roi Christian » dans une version « live »de et par Marie Volta – Caroline Fédi à l’accordéon
(soirée hommage à Guy Henin)

Et ici, un extrait de l’album

Norbert Gabriel

Louis Ville et les prédicateurs (Le bal des fous)

21 Nov
©NGabriel Forum Léo Ferré 2015

©NGabriel Forum Léo Ferré 2015

Quand on a la chance de rencontrer Louis Ville, que ce soit sur un album ou devant une scène, c’est comme l’effet KissCool mais en triple choc simultané : une voix de bronze qui vous entre dans le corps et le cœur, des mots ciselés à l’eau forte, et une guitare qui sonne comme un tocsin. Comme celle de Woody Guthrie, Robert Johnson, quand elle se fait machine à tuer le fascisme, partenaire de combat, ou belle à chanter les 400 coups de l’amour, quand il passe par toutes les gammes des bleus, blues-cicatrice ou bleu ciel amoureux, bleu-noir des soirs désespoir, 50 nuances de blues pour le chant d’un homme sur le fil tendu entre la rage de vivre dans un monde balbutiant, et la quête de la rédemption par l’amour.

Dans sa rue, il y a des hommes en uniforme bleu qui emportent le chagrin d’un enfant dans un vieil autobus, mais il y a aussi ce petit Louis, en vélo, qui va cheveux au vent, et il y a Jeanne… Et il l’aime, il les aime, sa rue, et Jeanne.

Peut-être que dans sa rue il y avait une salle qui a donné naissance aux tableaux de Cinémas, et au bal des fous, le sous-titre du nouvel album « Louis Ville et les prédicateurs »

L Ville couvLe grand marchand –de rien- bonimenteur, piètre forain, égoïste, charlatan, vendeur de chagrin qui a trouvé son chemin de Damas aux pieds de celle qu’il aime, ici et maintenant,voilà la tonalité de départ ; c’est peut-être fini le temps des hôtels pourris, et des chansons déglingues.

Dehors, les fleurs s’étiolaient, les hommes se courbaient, mais là, la guitare sonne cathédrale, comme ce tocsin dont parlait Federico Garcia, dehors, le noir , le feu, les flammes, le bruit, mais dedans, on est aussi ce gros con qui trinque, pour oublier qu’il est un gros con ? Tous ces bla-bla-blas, c’est un panorama narquois, féroce parfois, jubilatoire, comme si malgré toutes les avanies de la vie en général, Louis Ville était malgré tout un homme heureux, comme si… Ce que confirment les complices musiciens, François Pierron et sa contrebasse dansante, Pierre Le Bourgeois et son violoncelle charmeur et inquiétant parfois. Mais c’est comme les enfants qui adorent les contes où on se fait un peu peur, c’est délicieux. Vous savez quoi ? Dans cette élégie picaresque, il y a aussi une sorte de voix d’ange qui passe « Nous serons mille » avec Lola-Leïla, et là, on oublie toutes les morosités pour partir avec eux, mille et un voyageurs avec ces nouveaux prédicateurs qu’il ne faudrait confondre avec les barbares new-âge…

L’album confirme le ressenti de la soirée récente au Forum Léo Ferré, on en sort formidablement ragaillardi, et on y revient, pour être ces héros de demain, les combattants d’une utopie à inventer ?

On peut rêver, et essayer, si le monde n’a pas de sens , pourquoi ne pas en inventer un ? Comme dit Alice…

La soirée du Forum, c’est là,   avec tous les liens concernant Louis Ville, sa vie, son œuvre…

Et demain, ce sera Paris-Bamako…

Norbert Gabriel

Pourquoi le blues, voilà :

Blues WC Handy 4 de couv

Ni dieu ni maître, mais des maîtresses…

19 Nov

averroesNi dieu ni maître, mais des maîtresses, indomptables et fidèles

La liberté, l’égalité, la fraternité, résolument vivantes envers et contre tout.

Paris est une fête, et c’est tout ce que détestent les barbares décervelés qui n’ont que la mort comme évangile.

Et qui ne comprennent pas ce qu’ils lisent.

Coran 2

 

Rêver encore

Pleurer parfois

Chanter toujours

Hurler à la vie

à l’amour

Et plonger dans les rêves en chantant à tue-tête

Encore de l’eau de vie plutôt que l’au-delà.

Dément songe ?

Et ce sera avec Emily Loizeau que la vie continue.

 

Et on peut aussi boire un coup à une terrasse, en récitant cet axiome irlandais:

«  La réalité est une hallucination provoquée par le manque d’alcool. »

Averroès ou Ibn Rochd de Cordoue est un philosophe, théologien rationaliste islamique, juriste, mathématicien et médecin musulman andalou de langue arabe du XIIᵉ siècle, né en 1126 à Cordoue ..

Norbert Gabriel

Pour qui … pour quoi…

17 Nov

Paris République 15 Nov I love Paris

 

Pour qui, comment quand et pourquoi ?
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
C’en est assez de vos violences.
D’où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Qui êtes-vous ?
Qui priez-vous ?
Je vous prie de faire silence.

 

 

 

Jean-Pierre Leloir, l’homme qui aimait les artistes

8 Nov

Livres photo spectacle AAAQue c’est beau la photographie … chantaient les Frères Jacques… Certes, mais c’est comme tout, le pire peut côtoyer le meilleur. Et parfois… Mais l’heure ne sera pas à la morosité mais à une vision plutôt positive…

Quelques livres,

  • Pierre Jamet, Fred Mella, Paul Tourenne (Temps de pause)
  • Georges Dudognon (St Germain…)
  • Robert Doisneau (La vie d’un photographe) plus le CD, « Le braconnier de l’éphémère)
  • Jean-Pierre Leloir (Portraits de la chanson française)

Jean-Pierre Leloir, l’homme qui aimait les artistes

C’est sans doute le plus grand photographe de spectacle de notre génération, essentiellement connu pour ses images dans le monde de la musique, la chanson, le jazz, et la célébrissime photo des trois grands, dont voici une autre version avec l’auteur en action:

LeloirPhotographiant

Quelques photographes contemporains ont largement illustré dans leurs albums leur amour du genre humain, dans toutes ses variations, Boubat, Denise Colomb, Doisneau, Ronis, par ordre alphabétique. Quelques paparazzi ont largement montré que l’ignominie n’a pas de limite dans la recherche de l’image choc, à n’importe quel prix. Ce qui rappelle une anecdote de Robert Doisneau, au cours d’un voyage dans les Alpes lors de la transhumance, il fait un bout de chemin avec un troupeau, et une voiture folle oublie de freiner, percute le troupeau, et voilà une dizaine de brebis tuées… Quand il raconte ça, on lui demande,

  • –  Tu as fait des photos ? 
  • – Non, j’ai consolé le berger...

En visitant des expos diverses, dont des expos de photos, il m’arrive souvent, trop souvent, de penser que j’ai envie de consoler l’artiste qui a servi de modèle, en s’exposant sur scène. Avec en fond sonore une petite voix qui chantonne:  Gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge.

Doit-on considérer que le fait de s’exposer en scène permet à tous les voleurs d’images de se servir sans se gêner, et de disposer de cette image en propriétaire absolu qui peut se dispenser de l’autorisation du modèle ?

Sans oublier que ce libre-service s’accompagne souvent de désagréments pour le public, avec la noria devant la scène de quelques professionnels de la profession, équipés de téléobjectifs maousses; néanmoins, on se met à 2 mètres du sujet, et malgré les sonos qui tonnent, les clics-clacs du réflex se font bien entendre du public, enfin du public qui écoute vraiment, étant donné la tendance lourde des publics brandissant des smartphones ou des tablettes pour voir dans un écran de 50 ou 100 cm2, ce qui se passe sur la scène de 150 m2… Est-ce bien raisonnable ?

Les temps modernes de la photo numérique mettent à la portée d’amateurs à peine avertis des prises de vue qui demandaient une connaissance technique éprouvée au temps de l’argentique, et avec des films de 36 poses (parfois 72) il fallait réfléchir avant de cliquer. Qu’est-ce je veux montrer ? Comment je vais le montrer ? Comment ce sera perçu ? Et privilégier la perfection technique ou l’émotion?

Parfois l’excellence de la définition permet de montrer le moindre bouton sur la peau… C’est de la photo de dissection, et c’est que voulaient éviter les portraitistes des années 40, avec leurs plaques-négatifs en 30×40 parfois (Centimètres) ils mettaient un tulle pour adoucir la crudité du cliché, et garder un peu de magie dans l’image. Mais ceci est une autre histoire de temps révolus.

Une photo d’Allain Leprest, prise quelques temps avant sa mort m’a profondément choqué, ceux qui ne connaissent pas Leprest vont y voir le visage d’une sorte de zombie terrifiant, limite vampire pervers cruel, et cette image ne correspond à aucune des chansons de Leprest, à la rigueur « Je hais les gosses » prise au premier degré… Techniquement la photo est bonne, pour figurer dans un album de freaks, mais pour faire aimer Leprest, c’est le contre emploi total.

Jean-Pierre Leloir, Robert Doisneau, Georges Dudognon, Willy Ronis ont aimé les artistes qu’ils ont photographiés, même avec une photo-vérité, il émanait une tendresse dans leur approche de l’image. Le paparazzi se fiche de ces considérations, seule compte sa chasse à l’image, comme un sniper sans état d’âme, pourvu que l’image soit dans la boîte, il shoote . Et se shoote avec ses images-choc. Et avec les réseaux dits sociaux, les dommages sont plus fréquents que les hommages. C’est sans doute une idée obsolète de respecter le droit à l’image, et les accords amiables d’un(e) artiste qui a demandé « pas de photos » et qui doit le répéter pendant son spectacle aux trublions qui n’ont même pas la discrétion d’être invisibles. C’est juste une question de respect.

Puisque que Leloir est le sujet de départ, quelques images d’artistes qu’il aimait, et comment il les montrait.

jp leloir montage

Extraits du livre « Portraits de la chanson française » (2012)

Et enfin, un portrait biographique par Fred Hidalgo.

Norbert (Nicéphore)  Gabriel

Last but not least, il y a quelques années, Eric Barbara photographe jazz a exposé une superbe série d’images mettant en beauté Elisabeth Caumont et Manu DiBango lors d’une cérémonie Victoires du jazz, il avait écrit en dédicace pour l’exposition:  » Elisabeth et Manu, mon seul talent c’est vous. » Quand il m’arrive de montrer une photo de spectacle un peu réussie, j’ai toujours cette dédicace en tête.

Lettre à Patrick B….

7 Nov

Cher Patrick ,

Depuis quelques jours le petit monde de la Bonne Chanson d’Origine Française Académiquement Contrôlée, bruisse, s’émeut, gronde, vitupère, se scandalise, gronchonne, hulule, chouine, barjaque*, tonne et s’étonne, babille et s’égosille, se scandalise, s’éparpille en choeurs malsonnants à votre endroit. On évoque le sacrilège, le blasphème, nombre de folliculaires ont déjà imbibés leurs plumes d’oyes d’encres vitaminées au meilleur vitriol pour fustiger à grands cris l’outrecuidance du chanteur à minettes (des années pré 2000) osant chanter Barbara. Comme si Hervé Vilard avait eu l’idée saugrenue de mettre Genet ou Leprest, ou Neruda à son répertoire. Ou si Dalida avait oublié Bambino à la garderie pour faire du cinéma avec un rôle dramatique dans « Le sixième jour » . Ce sont des choses qui ne se font pas, vous avez une étiquette, prière de la respecter. N’allez pas troubler le bon ordre des choses, est-ce que Barbara a chanté «… les gâteaux secs avec d’la merde avec ? »

Prière de rester dans les rails et de ne pas provoquer l’ire fulminante de ceux qui savent déjà, ceux qui décident qui a la carte ou qui ne l’a pas pour s’intéresser à tel ou tel répertoire. Tous les papes autoproclamés des évangiles paroles et musiques vous attendent au détour de la rue de la Grange au loup , la chasse est ouverte, les chargeurs sont garnis, le doigt sur la détente , la fusillade va commencer. Elle a déjà commencé sur ces réseaux sots-ciaux qui permettent tous les débordements.

En attendant, voici une carte postale** avec quelques mots que Barbara vous avait envoyés, ça peut pas faire de mal.

Bien à vous,

Norbert Gabriel

Barbara JB leloir

*barjaque \baʁ.ʒak\ féminin (verbe barjaquer)

  1. (Suisse) Personne bavarde, qui parle beaucoup (pas toujours avec discernement).

** Photo de Jean-Pierre Leloir, un des plus grands photographes d’artistes, sur laquelle j’ai pris la liberté d’ajouter le petit mot de Barbara à Patrick Bruel

La mémé et la mouche

6 Nov
La mémé 1D’abord, j’ai ouvert le livret qui renferme les textes denses, livret nécessaire pour des oreilles françaises le temps de se familiariser avec le rythme et le débit québécois…
Alors j’ai lu le livret…ce n’est pas pour faire ma crâneuse mais je suis assez fière d’y lire les noms de Bïa aux adaptations texte et HellmanThomas Hellman (ici en duo avec Emilie Clepper), deux artistes dont j’ai les disques dans ma discothèque (qui date du temps où on achetait encore des disques).
A première vue, l’album est euphorisant comme quand Chanson plus bifluorée chante « Tigidou le caribou » ou des chansons de la Bolduc (ok, là, c’est pour crâner).
La mémé 2

On aime le violon et le banjo, un peu comme on aimait quand Charles Ingalls arrêtait de couper du bois pour faire de la musique… sauf qu’à Walnut Grove, il n’y avait pas de poutine ni de tires d’érable dans la cabane à sucre… Pour info quand-même, ce disque est un hommage à Alan Mills (1913-1977), auteur, compositeur, interprète très prolifique de Montréal.

Voilà, voilà, avec tout ça, on a bien rigolé, on a appris des choses (l’alphabet, les mois de l’année, les instruments de musique etc), on a bien dansé pis c’est le moment de la chanson douce, la respiration, le slow au milieu d’un bal folk étourdissant et survitaminé… On y retrouve la voix douce de Thomas, un peu déformée sur les autres titres par l’excitation des chansons pour enfants…?
Allez zou, on reprendra bien encore un petit coup de guimbarde avant d’aller se coucher ?
Petit clip de la chanson phare :
Solange Lebrun

Demandez l’programme !!

5 Nov

Et il y en a pour tous les goûts et tous les âges ..

Du théâtre,  au Forum Léo Ferré avec « Le sac de Marianne »

Le sac de Marianne bandeau

Qu’y a -t-il dans le sac de Marianne ? Une histoire, une presqu’histoire d’amour avec un entr’acte de 37 ans. Il n’est pas si grand ce sac, mais on y trouve pour l’occasion une vie rêvée de Marianne, romancière star… au Brésil, à laquelle Gustave met en miroir ses triomphes de peintre qui refait son tableau de vie en couleurs prestigieuses… en Australie.

Miracle du verbe et de l’imagination, puis miracle d’un retour à la vérité, où on se dépouille des habits de lumière pour se montrer sous des réalités moins gratifiantes, mais émouvantes. C’est presque une tragi-comédie des illusions perdues

La suite, vous la verrez le lundi 9 Novembre au Forum Léo Ferré, et ci-après, c’était la première.

Sophie Forte déménagePour le jeune public (de tous les âges) Sophie Forte a mis en scène les affres et tracas d’un bouleversement majeur, on déménage ! Toute sa vie, 6, 7, ou 8 ans, peut-être 10, change de décor, adieu sa belle chambre, adieu les copains, tous ses fiancés, pour aller où ? Suspense, pour savoir comment ça se termine, avec cette mystérieuse boite fermée à clé, et cet insupportable grand frère qui est toujours cool dans les pires situations, il faut aller à l’Essaïon,

«  Je Déménage »

les 11, 18, 25 Novembre à 18H …     C’est ici que ça se passe ..

Tout feu, tout femme…

VM Tout feu bandeauEnsuite, pour les plus grands, attendez vous à savoir que Tout feu tout femme vous attend au Connétable… Quand les femmes parlent d’amour, et le chantent par la voix de Valérie Mischler, ça pétille, ça flambe, ça érotise le paysage, car mademoiselle Mischler paye de sa personne pour incarner ses chansons, en tout bien tout honneur, mais ça chauffe…

Parlez-moi d’amour pourrait être le sous titre de ce nouveau spectacle. Et qui va nous parler d’amour ? Des femmes… en chansons, et en témoignages de copines, de frangines, de mères ou de grand’mères, qui ont pratiqué le sentiment, et l’acte, ou les actes des apôtres de l’amour quand tout feu tout femme.

Un aperçu des ressentis ? Voilà !

Une deuxième couche ? Voilà ! 

Vendredi 13 (!!!) à 19H30 précises au Connétable, c’est tous les quinze jours, même heure même lieu, on réserve SVP ! Adresse et renseignements dans les liens ci-dessus.

Louis Ville AA NB partEt c’est le mardi 10 Novembre que Louis Ville sera à la Cigale, pas tout seul, il est en première partie du groupe Les Elles qui revient à la une du spectacle… Et avoir Louis Ville en première partie, c’est un bonheur dont il ne faut pas se priver. Pourquoi ? Parce que !

Si vous aimez les chansons qui savent mettre en majesté paroles et musiques, avec une voix qui passe du soyeux au rugueux, de la caresse au rugissement, dans toutes les nuances expressives et toutes les couleurs, écoutez Louis Ville, vous en sortirez plus vivant qu’avant, entre mi rage et mi rêve, mais vivant.

Louis Ville c’est là !

A la semaine prochaine, peut-être…

Norbert Gabriel

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