Dans son parcours de vie aux multiples ballades, et les échos qui nous en parviennent, on a parfois oublié que Pierre Barouh est un auteur majeur de la chanson. De plus, il a tellement d’admirations à nous faire partager de toutes ses rencontres, qu’on dirait qu’il cherche à mettre un écran, ou plutôt un moucharabieh, ces grillages sculptés qui laissent entrevoir sans vraiment se montrer, où on se dissimule pour regarder dehors. Moi, je vagabonde, poète et chanteur , il est cinéaste, vidéaste, voyageur, explorateur permanent des petits mondes des sentiers de la vie, de ces paysages minuscules qu’il transforme en fresque kaléïdoscope. Sa caravelle voyageuse, c’est la barque de l’oncle Léon pour suivre les iridescences des ronds dans l’eau, et leurs chemins d’étoiles. Et débarquer dans les pays de samba, de carnaval ou de soleil japonais.
Une soirée avec Pierre Barouh, c’est toujours une réunion d’amis qui passent faire un tour de scène, pour quelques chansons partagées, Barbara Carlotti, Eric Guilleton, et Maïa qui met juste ce qu’il faut d’ordre pour que ça se déroule avec cohérence, tout en restant fluide et construit dans la déconstruction. Tout un art de la philosophie de l’imprévu, de ce qui est conduit par la vertu des impondérables, de cet art de l’équilibre du funambule sur fil souple, pour aller vers cet entre deux qui boîte avec grâce* la chanson qu’on aime, qui raconte et dessine des panoramas à rêver éveillé.
Comédien, acteur, cinéaste, écrivain, auteur-compositeur, chanteur, producteur, créateur du plus ancien label français en activité, Saravah, les Rois du Slow-biz, précurseur de la world music, la musique sans frontières ni codes-barre, Pierre Barouh est un colporteur-orpailleur, il capte dans l’air du temps les éclats de vie pour en faire des chansons à donner aux quatre vents. Et dans cette soirée, il est accompagné par le merveilleux Pierre-François Blanchard, pianiste complice qui fait jaillir de son piano des notes-images qu’on dirait sorties tout droit d’un film de Jacques Tati . Et le discret et fin percussioniste, Leo Komazawa.
Dans la salle, ce soir, on retrouve comme une grande famille heureuse, des vieux copains de plus de 20 ans, des nouveaux qu’on perçoit comme des copains de toujours, il y avait Francis, Clémentine,Claire, Dominique, Margaux, Eric, Atsuko, Sophie, Jacques, Martine, Joël, Anna, Cécile, Yvonnick, Michèle, Nicolas, Hugo, Françoise, Annick, Jean-Paul, et de ribambelles de souvenirs qui papillonnent comme ces envols,
Faisant naître un bouquet changeant
De sauterelles, de papillons
Et de rainettes
Pierre, Maïa,Eric Guilleton, Barbara Carlotti
et on termine avec le Kabaret de la dernière chance, augmenté d’un couplet inédit, ne figurant sur aucun enregistrement à ce jour, en exclu, ou presque, le voici :
Et il y a ceux qui sont à l’écart
Pour ne pas écraser les fourmis
D’autres le font et pas par hasard
Pour piétiner leur ennui, et la vie …
* Les italiques sont des citations ou extraits de Pierre Barouh, sauf l’astérisque, une phrase de Cocteau que cite parfois Pierre Barouh.
Suivez Pierre Barouh et les artistes Saravah, c’est ici: http://www.saravah.fr/
Et pour faire un voyage dans les mondes de Barouh, c’est là:
Norbert Gabriel L’Européen 18 Mai 2015
que de poésie! merci pour cette chronique touchante
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J’imagine qu’une soirée avec Pierre Barouh et sa grande famille d’amis , ce doit être chaleureux et réconfortant en effet . Et la vidéo sur les mondes de Barouh est passionnante . C’est très émouvant de voir l’évolution de la rencontre entre ces deux grands artistes que sont Ken Ogara et Robert Doisneau, deux univers pas si différents au bout du compte . Une tour de Babel de l’amitié , même entre chien et chat !
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