Archive | mai, 2013

Après la virgule, en images …

29 Mai

27 mai 2013 097Oyez, braves publics qui aimez les comédiens, les balladins, le saltimbanques et les conteurs, les raconteurs d’histoires avec des musiques de toutes les couleurs, c’est le lundi 27 mai que le maestro Henri Courseaux a convié des amis à se faire une scène magistrale, ils sont venus, pour chanter, rire, sourire d’émotions diverses, et que le spectacle recommence le plus tôt possible.

La belle compagnie Courseaux pour ce soir, la voilà:

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Demandez l’programme,

Pano HC 1 AAA

et que la fête commence,  il y eût Valérie Mischler, avec Catherine Bedez au piano et Sabine Balasse au violoncelle, dans ce tableau, ce n’est pas  » merci mon dieu Henri » qu’elle louange, c’est une chanson de Bernard Dimey, plus prosaïque, si on peut dire, qui génère cette pose extatique,

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trio de filles qui ont bien joué leur partition, très enlevée, (merci Catherine au piano survitaminé… mais qu’est-ce que t’as mis dans ta cup of tea?)   Jour de gloire quand même …

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et avec des duos divers, Henri Courseaux reprenant une des tranches de scènes de Philippe Meyer  « à deux c’est mieux »

pano duosVoici Marilou et Zoé,  Nathalie Miravette et Pierre Margot, Cristine Hudin et Serge Utgé-Royo

et en duo de divas du lundi, un grand moment de bel canto en alliance franco-suisse, avec Pascal Auberson,  épique !

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quelques autres divas en solo, Serge, Emmanuel, Bernard, toujours inspirés et (im)pertinents

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Je suis comédien27 mai 2013 185  HC   NM  A 2042x2126
Comme une tempête
Mes répliques tournent, tournent, dans ma tête
Je suis comédien
J´entre, c´est à moi
Et j´entends la foule hurler de joie
Je suis comédien
J´ai le monde en mains
Je suis roi, je suis dieu
Mieux que ça
Je suis comédien

et je chante, je chante du soir au matin, je chante sur mon chemin…  Vous, Charles ?? Un fantôme sympathique ….

Et il fait aussi chanter les filles, il est irrésistible…  Marilou et Zoé, Marie Leurent, Nathalie Miravette, Sara Veyron…

Pano filles

Les aléas du spectateur photographe qui évite de courir partout, c’est avoir raté Xavier Besse, trop loin derrière son piano, ratée aussi la glissade de Marilou sur le piano, mais la quête continue.

Pour les lundis de la chanson, lundi 3 juin, ce sera un hommage à Serge Reggiani, et indirectement à celui qui a beaucoup écrit pour lui,  Georges Moustaki.  Spectacle avec Carine Reggiani et Dominique Babilotte  « Autour de Reggiani »  Lundi 20 heures.

Festival TA PAROLE du 12 au 16 juin 2013

24 Mai

affiche

Retrouvez cette année à Montreuil le Festival de chansons françaises, pour sa 11ème édition, avec une quinzaine d’artistes (Têtes raides, Casey, Emily Loizeau, Nilda Fernandez, Gérard Morel, Marc Perrone, Fantazio, Cabadzi, Nicolas Jules, Thomas Pitiot et Gérard Pitiot, Jur, Sarah Olivier, Nicolas Joseph, Entre 2 Caisses, les Becs Bien Zen, La Demoiselle inconnue, Pauvres Martins, Kash Leone).

www.festivaltaparole.org

Didier BOYAUD

Paul d’Amour – éponyme

20 Mai

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Des chanteurs français qui nous parlent sans fioriture avec l’air de ne pas le faire « à la française » ce n’est pas si courant. Sans vouloir faire de comparaison radicale, Bernard Lavilliers l’a fait, les F.F.F. aussi dans un domaine plus proche musicalement (cf : Je M’Amérique). Avec des styles différents alors que tant d’autres sont marqués musique festive, chanson française authentifiée, sonorités des pays de l’Est ou musette, Paul d’Amour s’amuse, comme Alexis HK se le permet, chantant, parlant, scandant, sur des musiques d’une grande qualité, comme si pour chaque morceau il avait fait appel à l’intelligence des différents artistes qui ont participé au disque (d’un quatuor à cordes aux Ondes Martenot). On y retrouve aussi ce qui fait l’intérêt des chansons de Babx, subtilité des textes, musique au diapason. De nouvelles histoires agréablement chantées sur des compositions musicales qui ne s’en laissent pas compter.

Beaucoup de raisons d’aller y poser un tympan.

Didier BOYAUD

http://www.pauldamour.com

 

 

SAEZ EN CONCERT, BORDEAUX EN PANTOUFLES

8 Mai

saezmars2013cinqMercredi 27 mars, le groupe Saez était de passage à Bordeaux. De passage, c’est l’expression appropriée. Car le concert du groupe, dont la dernière venue remontait à plus de deux ans, et que des fans en provenance de la région entière attendaient, Bordeaux étant la seule ville d’Aquitaine (hormis le festival Garorock de Marmande) où la tournée faisait une halte, laissa l’impression d’un vol d’hirondelles venues se poser furtivement pour repartir aussitôt. Trop tôt. La salle de spectacle de la Médoquine imposant désormais un couvre-feu à 22h30, les admirateurs de Saez, accoutumés à prendre des étoiles plein les oreilles durant trois ou quatre heures, affichaient leur déception à la sortie d’un concert qui n’en dura pas même deux. Heureux, mais pas comblés.
Non que la présence scénique de Damien Saez et l’énergie déployée par ses compagnons n’aient pas été fidèles à leur jeu. Mais pour un groupe qui vient de sortir un triple album, suivi de près par un autre, 1h50 de concert pour présenter les morceaux de ces 4 disques dans un set où s’insèrent également des inédits et des titres d’anciens albums, c’est très court. Et c’est peu dire que le public serait en droit d’attendre des initiatives moins timides, pantouflardes et conformistes sur les plans artistiques et culturels, de la part d’une ville de l’envergure de Bordeaux, qui plus est, qui se targue d’un prestige national et international. Pour avoir assisté à des concerts de Saez dans plusieurs villes de l’hexagone depuis 8 ans, je comprends que le fait que le public soit d’une manière générale, au nord du pays, plus largement réceptif à sa musique n’est pas dû uniquement à une adéquation de l’état d’esprit de ses fans avec la mélancolie  dépressive qui habite ses textes : peut-être qu’on sait mieux y vivre et y exprimer ses émotions, ou que les politiques urbaines y entravent moins les manifestations artistiques…

La grande surprise sonore de ce concert, hormis quelques problèmes techniques qui pimentèrent le spectacle et gênèrent les musiciens, fut l’incorporation d’un accordéon à l’ensemble instrumental, dont le timbre embellissait terriblement les chansons, offrant toute une palette de nuances nostalgiques, des relents de chants de marins, et une dimension proche de la plénitude et rock saturé du groupe.
Et s’il était impossible aux musiciens de reproduire toutes les orchestrations classiques qui habillent certains titres du triple album « Les Echoués/Sur Les Quais/Messine », la subtilité des arrangements apportés aux chansons du dernier disque « Miami », au son plus cru et offensif et  traité par un mixage plus agressif que le précédent, insufflait de la chaleur aux morceaux, dont les textes imprégnés d’une noirceur satirique aventurent l’écriture de Damien Saez loin du romantisme mélancolique très présent précédemment, même si, à l’instar de l’écrivain soviétique Isaac Babel, le chanteur conserve un sens de la sublimation poétique juxtaposable à des propos très crus.
Le jeu planant et délicat des guitaristes, Franck Phan, compositeur de certains titres, en tête, soutenu par la basse charismatique de James Eller, auquel le batteur Maxime Garoute imposait un rythme intelligemment manœuvré me fit quand même décoller de terre, comme à l’habitude. Damien Saez, lui, tantôt intime, tantôt sarcastique, portait sa verve haute, dénonçant encore le cynisme des milieux de pouvoir et d’argent, la corruption, l’absence d’empathie, prônant d’autres valeurs. Et s’il aurait sans doute été plus aisé d’apprécier la théâtralité brélienne du chanteur depuis les premiers rangs, les fonds de salle, où la foule est plus éparse, et d’où on obtient une perception plus globale du spectacle, m’ont toujours mieux convenu. La voix de l’artiste n’ayant rien perdu de sa puissance, de sa colère, de ses déchirures, et de son tourment, on s’y émeut tout autant, si ce n’est plus : un couple d’amoureux, visiblement éméchés, dansait la valse juste sous mes yeux, buvant au même gobelet de bière et partageant la même cigarette, les yeux mi-clos,  sourire aux lèvres, et le pas maladroit. N’en déplaise à ceux qui réduisent volontiers, de façon simpliste et condescendante, le public de Saez à une agrégation de groupies adolescent(e)s mal dans leur peau, buvant des propos tranchés et sans nuance jusqu’à la lie : devant cette scène attendrissante, qui transformait l’atmosphère environnante en vecteur de chaleur humaine, il eu été malhonnête de ne pas souligner combien c’est à travers ses fans aussi que l’on apprécie l’univers d’un artiste.

saezmars2013quadBien sur certaines âmes peuvent être moins sensibles et réceptives aux fictions satiriques et presque nihilistes de certaines des chansons de « Miami », qui réincorporent un peu de juvénilité dans l’écriture et le traitement de la voix, qu’au romantisme et à la maturité de précédents textes, mais comme dit mon collègue, Roddy Vandenabeele : « il faut de tout pour faire un monde, pourvu que ce ne soit pas le monde du silence ». Cela tombe bien : Saez sait faire de tout et fait du beau. Et puisque le groupe fait partie des rares noms connus du rock français qui remplissent des lieux de concert sans promotion médiatique, avec une communication réduite au minimum, et en refusant de compromettre leur intégrité et leur indépendance avec l’industrie de la musique commerciale, même si ses choix artistiques ne me séduisent pas toujours, et que le chanteur semble parfois répéter à outrance ce qu’il a à dire, avouons que sa démarche, elle, reste toujours de grand intérêt. Comme s’écrie Armel Guerne dans son livre L’âme insurgée : « Vive les hommes de plein vent ! ».
Les chansons de Saez compensent avec celles de tous ceux qui n’ont rien à dire, et d’ailleurs ne disent rien.

Miren

Nous remercions Laura (@DivaDuSud sur twitter) pour les photos du concert qu’elle a eu la gentillesse de nous communiquer pour illustrer l’article.

Poutous sur le popotin (livre)

6 Mai

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Poutous sur le popotin de Epeli Hau’ofa (traduit de l’anglais – Océanie – par Mireille Vignol) – Roman édité par Au vent des îles (collection littératures du pacifique)

 

Que faites-vous, quand votre popotin vous pose problème ? Problèmes même.

Je ne veux rien savoir ! Mais le choix peut être rapide en consultant un médecin, qui nous orientera vers un spécialiste.

En Océanie, le parcours est plus grandiose !

Il faut passer d’îles en îles, d’idées farfelues en somptueux discours aux nations, de croyance en mystique caustique.

Le tout pour que le monde devienne meilleur grâce à une approche nouvelle de notre fameux popotin !

Un humour décapant, des espaces littéraires variés, passant du langage populaire au discours digne de l’Unesco, jusqu’aux fantaisies médico-métaphysiques romanesques à souhait.

Un grand divertissement qui fait réfléchir sur une île, mais aussi sur notre vie à tous.

 Didier Boyaud

Entretien avec Mireille Vignol, traductrice.*(1)

Comment ce livre t’est-il parvenu ?

Je connaissais Epeli Hau’ofa parce qu’il est incontournable dans la littérature du Pacifique. Lorsque j’étais journaliste en Australie, j’avais réalisé un programme sur la littérature du Pacifique et je l’avais interviewé par téléphone à l’université de Fidji, où il dirigeait l’Oceania Center for Arts and Culture qu’il avait fondé. On avait même soumis Epeli à ce petit quiz (en anglais)
http://www.abc.net.au/arts/headspace/liaisons/hauofa.htm

Avoue que des réponses comme « je trouve mon inspiration dans le remous des vagues » et « le paradis est là où ne porte pas de chaussette » cernent bien le personnage.
Je travaille en étroite collaboration avec Christian Robert, big boss des éditions Au vent des îles
*(2)

à Tahiti. Il a une excellente collection de littérature du Pacifique et nous avions tous les deux envie de publier Epeli.

Quelle a été ta réaction à la première lecture ?

La première lecture remonte à longtemps, mais je me suis dit : « voilà un livre drôle, osé, et complètement farfelu » et ENFIN un roman sur les Océaniens écrit par un Océanien qui sait rire des Océaniens (et des autres). J’aime sa manière de tailler des costards (ou des paréos) à tout le monde, tous sexes, nationalités, et professions confondus. Et puis, je retrouve des choses très vraies sur le Pacifique, la mentalité des petits villages, la suffisance des « big brothers » australiens ou néo-zélandais, les théories absurdes et sans complexe qui circulent, l’humour des Insulaires, leur  soi-disant timidité qui n’existe qu’en présence des Blancs… tout ça sonne vrai. En le traduisant, je me suis aperçu que certains passages datent (le livre a été publié en 1987)… surtout quand il parle de la guerre froide à l’université, mais l’esprit du roman reste tout à fait d’actualité.

Connaissais-tu l’auteur ?

Je ne l’ai jamais rencontré, mais je l’ai donc longuement interviewé au téléphone. Je me souviens lui avoir demandé s’il préparait un nouveau roman (il a publié un roman, un recueil de nouvelles et des essais) et il m’avait répondu en riant « oh non, c’est trop fatiguant ».

Comment le présenterais-tu ?

Un homme généreux et déterminé. Les écrivains du pacifique lui sont reconnaissants et ont le plus grand respect pour lui. Avec Albert Wendt, c’est une des grandes figures de la littérature océanienne.

Fait-il parti d’un courant particulier dans sa région d’origine ?

Oui, c’est un homme qui a eu la vision d’une Océanie unie qu’il explique longuement dans son essai « Our sea of islands », notre océan d’îles. C’était véritablement un homme du Pacifique moderne. Je me souviens avoir lu son essai alors que je préparais un site internet pour accompagner un programme radio et je voulais insérer des cartes de la région. J’ai soudain vu que le Pacifique, au lieu d’être une immensité bleue avec des petits points de terre, pouvait être des nations dont la mer faisait partie intégrante et que cette mer devait y figurer. C’est comme ça que sont nées toutes ces cartes:
http://www.abc.net.au/ra/carvingout/maps/

Y’a-t-il des aspects spécifiques au langage des îles qui ont été ardus au niveau de la traduction ?

Non, pas particulièrement. Il y a beaucoup d’inventions, mais on peut inventer en français aussi. En même temps, je connais assez bien le Pacifique et j’avais des images de ce pays fictif dans la tête.

Comment caractériserais-tu ce roman ?
C’est un roman irrévérencieux et généreux, absurde et très bien observé, sans prétention et drôle. J’ai bien rigolé en le traduisant et je n‘ai pas eu trop mal aux fesses.

Propos recueillis par Didier Boyaud

*(1)

Autre ouvrage traduit par Mireille Vignol : Dans Le trésor de la baie des orques de Kenneth Cook

*(2)

http://www.auventdesiles.pf/notre-catalogue/39-litteratures-du-pacifique/614-poutous-sur-le-popotin.html

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