Samedi 23, entre midi et 15 heures …
D’abord, pour bien se mettre dans le tempo, arriver de bonne heure, avant le démarrage officiel des festivités musicales, flâner dans les ruelles, bader devant les échoppes qui s’installent, partager virtuellement le café croissant de la mise en route matinale, respirer l’air et les parfums mélangés des années évoquées par tous ces objets, bricoles, brimborions et colifichets précieux, meubles, fripes, échos du temps, du bon vieux temps, du temps du tango, du temps des années folles, collectors ou collections garanties années 30-40-50, ou ce qui y ressemble.
Et les déballages sur le trottoir, de vraies puces un peu sauvages, où pour 1 euro, on peut s’offrir un bijou qui a peut-être orné le corsage ou le doigt d’une belle des années 30…
Cette flanerie nonchalante vous emmène dans une tournée des bars, où on vous sert quelques bonnes rasades de notes guillerettes et séduisantes comme ces farandoles de jeunes gens qui fêtent les feux de la St Jean. Et ça chante, et ça joue, on y rencontre des musiciens qui testent leurs riffs et impros devant des publics parfois inattendus. Mais attentifs et fidèles, connaisseurs, ça fait bien 6 ou 7 ans qu’ils sont là chaque année, ça vous affine l’oreille et le goût des accords bien tempérés.
Un peu plus loin, c’est La Péricole, au bout de la rue, un coin tranquille, où on retrouve des habitués, comme Trénet manouche, trio évolutif, c’est comme le couteau de Jean, on a changé le manche, on a changé la lame, mais c’est toujours le couteau de Jean. Avec un pilier central la contrebasse de Tony Bonfils. En arrivant à La Péricole, et en attendant Charles, qui trainait quelque part dans les rues (hum..) voici Daniel, Yves et Didier dans leur première station de la tournée, c’est un peu comme le chemin de croix, mais en version bistrot, une station à la Péricole, une autre au Vallès, une autre au Relais des Brocs, et roulez jeunesse !
On vous servira du Jamait bien frais, bien accompagné, de quelques ritournelles pleines de sève et de chaleur amicale, c’est une sorte de fête aux copains, et tout le monde est un copain potentiel, de vers en verre, ou de verre en carafe, la tournée est toujours riche de moments savoureux . Et qui n’a pas vu Didier Grébot ne saura jamais ce qu’est un génie extraverti du rythme, un cocktail composé d’une part d’Art Blakey, une autre de Kenny Clarke, et d’un zeste de Keith Moon, façon le batteur fou du Muppet Show. En mieux.
En bas à droite sur la photo. Et de gauche à droite Samuel Garcia, Yves Jamait, Daniel Fernandez.
Pas très loin, c’est au Vallès qu’un formidable duo klezmer vous fait un glissando genre intro Rhapsody in blue que Ross Gorman n’aurait pas désavoué (si vous voulez savoir qui est Ross, c’est là: http://resistancechanson.hautetfort.com/index-10.html.)
Voici le duo accordéon-clarinette de Berthod, et Marinkovic, l’un à la clarinette rieuse et dansante, l’autre à l’accordéon intense et voix Vissotski, pour les âmes slaves déchirées d’amour et de désespoir, mais avec clarinette rieuse, on a ses élégances. Et c’est avec une version des « deux guitares » très slave que Marinkovic termine cette séquence au Café Vallés, que la bande à Jamait va visiter.
Dans cette déambulatoire après midi en attendant les balances et le concert, on croise ou on suit parfois des amateurs dont la vocation jazzeuse n’est pas encore bien affirmée, comme ce jeune sportif qui semble avoir plus envie d’être Marcel Desailly, le numéro 8 de l’équipe de France (de 1998) que Biréli Lagrène ou Angelo Debarre, mais le pire n’est jamais sûr…
Cette vadrouille nonchalante va se terminer sur l’esplanade de Cap St Ouen, vers la scène, et les balances préparant le grand concert du soir, 8 concerts de 15 à 30 minutes qui se succèdent, avec des formations de 4 à 10 personnes en scène, il ne s’agit pas de bricoler en amateur pour que la soirée soit réussie… Vous voulez voir les balances ? Revenez demain …
Comme si on y était ! Quelle belle flânerie … »De tournée de bar où on vous sert quelques bonnes rasades de notes guillerettes et séduisantes comme ces farandoles de jeunes gens qui fêtent les feux de la St Jean. » au » Jamait bien frais, accompagné, de quelques ritournelles pleines de sève et de chaleur amicale », en passant par « un cocktail composé d’une part d’Art Blakey, une autre de Kenny Clarke, et d’un zeste de Keith Moon, façon le batteur fou du Muppet Show. . . Je suis soule-charme ! et j’en redemande …
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