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Attentat Sonore

25 Juin

Attentat Sonore / Opération Infiltration / Nov 2011

— Papi E. rentre de la fête de la zique… il a croisé du bruit, du dissonant par hasard, du discordant pas voulu et puis il a croisé ceux-là (line-up un peu différent). Il s’est souvenu que dans un autre format, il avait chroniqué le dernier album… Opération Infiltration

    Attentat Sonore / Opération Infiltration

    «We’re not just a minor threat»

    crédit photos : Laurent Lagarde — www.flickr.com/onesharpeye

    Je m’attendais, va savoir pourquoi, à une production moins rentre-dedans. Plus molle ? Non. Polie, policée ? Ouarf ! Faut pas exagérer, mais le groupe commence à avoir de la bouteille, l’âge passant, tout ça… j’me disais qu’y aurait peut-être un peu moins d’énergie. Je me vois vieillir, ralentir, j’imaginais qu’il en était de même pour les autres… Va savoir pourquoi… Bah, range tes idées vagues, enfile ton jean élimé, tes Doc Martens et plonge dans un album énergique qui laisse peu de place à la respiration.

– J’f’rais bien une pause….
– Bah non !
– Eh, les gars ! J’reviens… J’remonte à la surface, j’me prends une ‘tit’ goulée d’air, et pis…
– Bah non ! La tête dans l’sac. Tu sortiras de la bagnole quand y aura plus d’essence ! Un pogo dans une bagnole, tu vois ce que ça donne ?

Il y a un truc primitif dans cet album… Un truc sans âge qui se moquerait des époques, des périodes, qui trace, file tout droit, à 22 (bah oui, 22…) dans la bagnole. Des pieds, des bras, des canettes qui dépassent des fenêtres ouvertes… Mais qui conduit ? Personne ! Manquerait plus que ça…

    Voici le dernier opus du groupe qui depuis longtemps t’envoie son évangile :
« Mais qu’attends-tu du ciel ? / Il n’en vient que des bombes. »


Bah, c’est du punk ! Tout est dit ? Non, tu ferais bien d’écouter un peu ce qu’on a à te dire.
Punk, c’est de la zique, des idées, un collectif, une manière de vivre, des associations, un réseau. Comme l’anarchie n’est pas le chaos, contrairement à ce qu’on veut te faire croire, le punk c’est pas une épingle à nourrice dans l’oreille. Enfin… pas seulement.

J’ai eu plaisir à chroniquer l’album précédent «Syndrome de Stockholm» en mars 2009. Je titrais «Un groupe à surveiller». Fin 2011, alors que débutent les campagnes publicitaires pour tel ou tel politique à cravate et dents blanches, voici le nouvel album d’ATTENTAT SONORE : je m’y colle.

    On démarre avec «RiotGun Policy». Le ton est donné. Une très légère méfiance vis à vis des forces de l’ordre. De quel ordre ? Guitares et voix en avant, batterie qui guette, accompagne, couvre les arrières, la basse t’indique le chemin, te guide au cas où t’aurais pas d’oreille. Je mets un x à voix parce qu’il y en a deux : le gars, la fille. Elles se relaient, l’équilibre est remarquable. C’est pas la voix de son maître ici, c’est de la production indépendante et fière de se débrouiller : DIY (do it yourself !).

    Tu peux t’amuser à lister les titres, tu comprendras vite de quoi il retourne. Si tu vois les ceusses d’ATTENTAT SONORE du côté de Wall Street, ce sera en compagnie des Indignés, pas des costard-cravate. Plutôt dans les manifestations grecques qu’au G8 – G20 ou G bien envie de te dire que pour faire face à la crise, il faut donner toujours plus de pouvoir à la finance, soumettre les peuples, poursuivre ce système qui ne poursuit qu’un but : rendre les riches plus riches et que même, que c’est toi qui payes leurs factures… Du côté de Milan, tu les trouveras au pied de la sculpture-doigtd’honneur qui trône face à la Bourse, dans laquelle se joue la destruction des peuples et de la planète.

    Les titres, donc ? «Here and Now», «Enough is Enough», «From Chaos to Anarchy», «Infiltré» (ah bon ? ça existe ?), «Sous contrôle», «Frustration», etc.

    Ça s’enchaîne et t’as pas le temps de te rappeler où t’habites.

Le deuxième titre…
«Sale Rencard» t’interpelle :
premier titre en français. Politique encore ? Certains diront que non, j’y entends pourtant un hymne à l’action.

    L’inaction, c’est la mort.

Signé Mumu Diy :
«T’es jeune et t’y crois / T’es con et t’es toi / Pas besoin d’attendre la Mort / Qu’elle enfile son costard-cravate / Elle est déjà en bas, la Mort / Elle t’a filé un rencard / (…) / T’es vieux, t’y crois pas / C’est con, oui c’est toi / Pas besoin d’attendre la Mort / Elle est déjà en bas, la Mort / (…)»

Une claque aux media, aux politiqueux, aux annonceurs en tous genres, qui le valent bien… avec «25 / s», écrit par Raf :
«Une image / Qui s’intercale / Innocemment / Un message / Dans l’intervalle / Inconsciemment Une campagne / Publicitaire / Electorale / Subliminale / Des images / Dans ton poste / Dans ta tête A bout portant»

Et tout du long, c’est coups et uppercut !

    «Contrôle / Sous contrôle / Chaque risque est calculé / Ornière du préfabriqué / Ta liberté sabordée / Règne de l’autocensure / (…) / Tout est toujours sous contrôle».

    Tu visites leur site internet… oui, t’es bien accueilli(e) : «Ça vous branche de travailler toujours plus longtemps en étant encore moins payé ?». Bah non, ça vous branche pas, alors on écrit, on gueule, on écrase des accords, des peaux, des fûts. On manifeste tous les jours. Et on dit pas merci !

                                                                                           Hum Toks / E.5131

www.attentatsonore.com

lien vers la video de Laurent Lagarde : « Sale Rencard » (live).

Jazz aux Puces, premier set …

25 Juin

Samedi 23, entre midi et 15 heures …

D’abord, pour bien se mettre dans le tempo, arriver de bonne heure, avant le démarrage officiel des festivités musicales, flâner dans les ruelles, bader devant les échoppes qui s’installent, partager virtuellement le  café croissant de la mise en route matinale, respirer l’air et les parfums mélangés des années évoquées par tous ces objets, bricoles, brimborions  et colifichets précieux, meubles, fripes, échos du temps, du bon vieux temps, du temps du tango, du temps des années folles, collectors ou collections garanties années 30-40-50, ou ce qui y ressemble.

Et les déballages sur le trottoir, de vraies puces un peu sauvages, où pour 1 euro, on peut s’offrir un bijou qui a peut-être orné le corsage ou le doigt d’une belle des années 30…

Cette flanerie nonchalante vous emmène dans une tournée des bars, où on vous sert quelques bonnes rasades de notes guillerettes et séduisantes comme ces farandoles de jeunes gens qui fêtent les feux de la St Jean. Et ça chante, et ça joue, on y rencontre des musiciens qui testent leurs riffs et impros devant des publics parfois inattendus. Mais attentifs et fidèles, connaisseurs, ça fait bien 6 ou 7 ans qu’ils sont là chaque année, ça vous affine l’oreille et le goût des accords bien tempérés.

Un peu plus loin, c’est La Péricole, au bout de la rue, un coin tranquille, où on retrouve des habitués, comme Trénet manouche, trio évolutif, c’est comme le couteau de Jean, on a changé le manche, on a changé la lame, mais c’est toujours le couteau de Jean. Avec un pilier central la contrebasse de Tony Bonfils. En arrivant à La Péricole, et en attendant Charles, qui trainait quelque part dans les rues (hum..) voici Daniel, Yves et Didier dans leur première station de la tournée, c’est un peu comme le chemin de croix, mais en version bistrot, une station à la Péricole, une autre au Vallès, une autre au Relais des Brocs, et roulez jeunesse !

On vous servira du Jamait bien frais, bien accompagné, de quelques ritournelles pleines de sève et de chaleur amicale, c’est une sorte de fête aux copains, et tout le monde est un copain potentiel, de vers en verre, ou de verre en carafe, la tournée est toujours riche de moments savoureux . Et qui n’a pas vu Didier Grébot ne saura jamais ce qu’est un génie extraverti du rythme, un cocktail composé d’une part d’Art Blakey, une autre de Kenny Clarke, et d’un zeste de Keith Moon, façon le batteur fou du Muppet Show. En mieux.

En bas à droite sur la photo. Et de gauche à droite Samuel Garcia, Yves Jamait, Daniel Fernandez.

Pas très loin, c’est au Vallès qu’un formidable duo klezmer vous fait un glissando genre intro Rhapsody in blue que Ross Gorman n’aurait pas désavoué (si vous voulez savoir qui est Ross, c’est là: http://resistancechanson.hautetfort.com/index-10.html.)

Voici le duo accordéon-clarinette de Berthod, et Marinkovic, l’un à la clarinette rieuse et dansante, l’autre à l’accordéon intense et voix Vissotski, pour les âmes slaves déchirées d’amour et de désespoir, mais avec clarinette rieuse, on a ses élégances. Et c’est avec une version des « deux guitares » très slave que Marinkovic termine cette séquence au Café Vallés, que la bande à Jamait va visiter.

Dans cette déambulatoire après midi en attendant les balances et le concert, on croise ou on suit parfois des amateurs dont la vocation jazzeuse n’est pas encore bien affirmée, comme ce jeune sportif qui semble avoir plus envie d’être Marcel Desailly, le numéro 8 de l’équipe de France (de 1998) que Biréli Lagrène ou Angelo Debarre, mais le pire n’est jamais sûr…

Cette vadrouille nonchalante va se terminer sur l’esplanade de Cap St Ouen, vers la scène, et les balances préparant le grand concert du soir, 8 concerts de 15 à 30 minutes qui se succèdent, avec des formations de 4 à 10 personnes en scène, il ne s’agit pas de bricoler en amateur pour que la soirée soit réussie… Vous voulez voir les balances ? Revenez demain …

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