Archive | juin, 2012

Ça balance aux Puces …

27 Juin


D’abord ça commence ici, à la Chope des Puces, le rendez-vous de tous les amateurs de guitare et de jazz manouche depuis plus de 60 ans. C ‘est comme un pélerinage obligé avant de commencer la tournée, prendre un peu de cet air du voyage, de la route et des horizons sans fins. On y trouve encore des témoins directs qui vous racontent, à l’occasion, quelques anecdotes sur les guitaristes de légende qui sont tous passés ici un jour ou l’autre, ou qui en rêvent… Il y a 11 ou 12 ans, un très jeune homme de Tokyo, est venu uniquement pour présenter son album Hommage à Django, je n’ai jamais bien su les tenants et aboutissants, mais un soir, le téléphone sonne, quelqu’un me parle dans une langue métissée de français et d’anglais, je comprends qu’il s’agit d’un musicien, et au bout de 3 minutes, je comprends qu’il est en bas de chez moi. On se voit rapidement, la seule chose qu’il veut c’est me donner cet album, et il s’esquive après un salut très japonais. La seule chose que j’ai retenu de cette histoire, c’est qu’en 1999, un jeune japonais de 20-22 ans passionné de guitare, est venu en France pour voir la Chope des Puces, qu’il avait eu un écho des soirées « Autour de Crolla » ce qui l’a mené chez moi. Comment, par qui, par quoi ? Par miracle peut-être …

Voilà pourquoi tout jazzfan épris de notes de guitare et de nuages doit faire son pélerinage un jour ou l’autre à la Chope des Puces. De préférence en Juin, vers le 21-25…

Reprise de la ballade…

Photos NGabriel

Après la station à La Péricole, avec le trio Trenet manouche 2012, et une ballade tranquille vers le Cap St Ouen , voici le début des balances, avec 9 groupes qui vont se succéder, c’est dès 14 h qu’on commence les réglages…

Et quand il y a du monde en scène, dont des multi instrumentistes, on passe chaque instrument en essai.

Durant tout l’après midi, les musiciens vont se succéder pour ces préparations indispensables à un concert réussi.

Biréli Lagrène, en version « électrique » marie le son de sa slim guitare à un bon vieil orgue Hammond des années d’avant la révolution … de mai 68, peut-être même d’avant la guerre, on ne sait plus très bien…

Biréli Lagrène est très probablement un des 2 ou 3 vrais disciples de Django, jamais satisfait des acquis, et qui a toujours exploré les courants musicaux naissants, et rencontré les jeunes jazzmen, la dernière séance de Django, c’est la première de Martial Solal, le symbole prend tout son poids quand on voit la carrière de Solal.

De même , Biréli Lagrène, sans renier ses origines musicales manouches, est un explorateur de toutes les musiques, avec cette liberté des fils du vent que rien ne peut enchaîner.

Mais continuons les balances …

Ici le micro semble être positionné de façon très anticonformiste, mais avec les musiciens de Juliette, il ne faut  s’étonner de rien, d’autant qu’un autre est en train de mettre en place un matériel très spécial et contrairement aux apparences, ce ne sera pas le musicien qui usera de ces bouteilles, ou tout du moins, pas de la manière la plus usuelle, c’est pour préparer un cocktail façon Juliette, peut-être un Whisky-Kiri-kiwi ? À moins que ce ne soit un Corbières-Picon-bière?

Mais tout ça nous mène allegro tranquille à 19h15, ouverture et ruée du public sur l’esplanade du Cap St Ouen.

Et c’est un public très intergénérationnel, la preuve …

Ouverture des portes à 19h15, Kerredine Soltani et ses gars d’Oberkampf terminent les balances en direct, avant leur concert, bref mais intense, on est dans l’énergie tonique et engagée-narquoise et la musique qui swingue allegro vivace.

Rappelons que Kerredine est celui qui a propulsé Zaz vers les sommets, en composant « Je veux » et produisant l’album.

Il ouvre la soirée avec l’abattage d’un vrai gavroche à la langue qui virevolte sans faux semblants, ni circonvolutions abstraites, un vrai parigot, fils de la bohème, breveté Navigo…

Mini concert de Clotilde Courau qui termine avec une superbe chanson, augmentée de du violon de Didier Lockwood. Clotilde Courau comédienne, qui affine son art de la scène chanson depuis un an, avec des créations originales, et une approche artisane de cette nouvelle facette de son métier d’artiste. Remettre cent fois sur le métier son ouvrage comme a dit un grand ancien, et faire vivre son art.

Les doigts de l’homme , un quatuor dans la plus pure tradition du Quintette Hot Club de France envoie quelques belles envolées de guitares swing , aux colorations diverses gitano-tziganes, et deux solistes excellents dans les médiums de ces néo-Selmer trop souvent caricaturées, ça sonne rond et chatoyant, brillant et aérien, des campings sauvages où on voit les paysages.*

Ils terminent avec un premier aperçu de leur prochain album, bientôt dans les bacs.

Juliette, la grande Juliette, va nous régaler d’un de ses shows qui chaque fois mettent le public dans une liesse indescriptible.

Peut-on vraiment raconter un spectacle de Juliette ? C’est un mix réussi de l’écriture maîtrisée, de la loufoquerie la plus extravertie, drôle, truculente, insolente, tonitruante, mais jamais superficielle, c’est un cocktail savoureux, éclectique, décapant, surtout le Picon-oignon-goudron, une de ses spécialités les plus goûteuses, avec le Whisky-Kiri-kiwi, qu’on vous conseille vivement. A l’écoute. Et sans modération. L’évènement du jour, le scoop, la nouvelle épastrouillante, c’était le mariage de Juliette… La drôlesse (la patronne) a répudié François Morel pour un nouveau conjoint, la preuve par l’image :

Etonnant non ? François, désolé mais c’est la vie !

Et le jeune public applaudit Juliette avec conviction, ce jeune homme de 4 ans, Malo, a été un spectateur exemplaire, attentif, et participatif, autant que le vénérable barbu à droite en bas.

Ils applaudiront avec la même énergie Yves Jamait et ses 3 mousquetaires, le percussionniste Didier Grébot, un peu caché à gauche, puis sur la photo, Daniel Fernandez, Yves Jamait, et Samuel Garcia à l’accordéon.

Comme Juliette, ce sera une ovation, un public emballé, et pourtant la barre était placée très haut. La directrice du festival viendra dire son enthousiasme pour ces artistes chaleureux et d’une totale générosité . Invitation à aller aux concerts de ces artistes qui n’encombrent pas les écrans télés de leur présence, mais qui sont régulièrement plébiscités par le public.

 Le dernier set chanson était celui de la marraine du festival, Nicoletta, après ces deux moments intenses, quelques personnes dans le public ont émis des commentaires un peu désabusés, genre chanteuse du passé, ça a duré le temps des quelques mesures de la première chanson de Nicoletta, si certains avaient oublié qu’elle est une des plus grandes voix de blues du monde, Nicoletta  a vite dissipé les doutes. Il est même rarissime qu’une chanteuse ayant une carrière de 40 ans ait toujours cette voix hors du commun  qu’elle a mélangée à celles d’Amandine Bourgeois et Véronique Séver pour un final d’anthologie avec Mamy Blues. Juste avant on avait eu Dider Lockwood en guest star.

La soirée s’est terminée à une heure avancée, avec le Lockwood Group, avec Biréli Lagrène, et une fête finale avec Ninine Garcia, un des animateurs historiques de la Chope des Puces (en fait c’est toute la famille Garcia qu’il faut saluer) Ninine, Rocky, Mundine Garcia et William Brunard  (contrebasse) forment la charnière du bouquet final. Avec des invités de marque Didier Lockwood, Biréli Lagrene, Fiona Monbet, Aurore Voiqué, Samuel Berthod…  qu’on a croisé dans l’après midi en duo klezmer.

Regret d’avoir raté la finale, pour cause de transports en commun, regret aussi de ne pas avoir pensé à une troisième pile pour le boitier photo. Mais bon, le jazz, ça se raconte pas, ça se vit en direct, donc soyez là l’an prochain.

Et merci à cette galaxie de partenaires qui permettent ces journées de concerts multiples, ouverts à toutes les musiques, et gratuits.

 Norbert Gabriel

* Note paysagiste : dans les années 45, un des frères Ferret, avait gentiment ironisé sur les néo Django aux guitares mitraillettes:   » C’est bien toutes ces notes, mais on n’a pas le temps de voir le paysage. »    Ça reste d’actualité assez souvent…

Attentat Sonore

25 Juin

Attentat Sonore / Opération Infiltration / Nov 2011

— Papi E. rentre de la fête de la zique… il a croisé du bruit, du dissonant par hasard, du discordant pas voulu et puis il a croisé ceux-là (line-up un peu différent). Il s’est souvenu que dans un autre format, il avait chroniqué le dernier album… Opération Infiltration

    Attentat Sonore / Opération Infiltration

    «We’re not just a minor threat»

    crédit photos : Laurent Lagarde — www.flickr.com/onesharpeye

    Je m’attendais, va savoir pourquoi, à une production moins rentre-dedans. Plus molle ? Non. Polie, policée ? Ouarf ! Faut pas exagérer, mais le groupe commence à avoir de la bouteille, l’âge passant, tout ça… j’me disais qu’y aurait peut-être un peu moins d’énergie. Je me vois vieillir, ralentir, j’imaginais qu’il en était de même pour les autres… Va savoir pourquoi… Bah, range tes idées vagues, enfile ton jean élimé, tes Doc Martens et plonge dans un album énergique qui laisse peu de place à la respiration.

– J’f’rais bien une pause….
– Bah non !
– Eh, les gars ! J’reviens… J’remonte à la surface, j’me prends une ‘tit’ goulée d’air, et pis…
– Bah non ! La tête dans l’sac. Tu sortiras de la bagnole quand y aura plus d’essence ! Un pogo dans une bagnole, tu vois ce que ça donne ?

Il y a un truc primitif dans cet album… Un truc sans âge qui se moquerait des époques, des périodes, qui trace, file tout droit, à 22 (bah oui, 22…) dans la bagnole. Des pieds, des bras, des canettes qui dépassent des fenêtres ouvertes… Mais qui conduit ? Personne ! Manquerait plus que ça…

    Voici le dernier opus du groupe qui depuis longtemps t’envoie son évangile :
« Mais qu’attends-tu du ciel ? / Il n’en vient que des bombes. »


Bah, c’est du punk ! Tout est dit ? Non, tu ferais bien d’écouter un peu ce qu’on a à te dire.
Punk, c’est de la zique, des idées, un collectif, une manière de vivre, des associations, un réseau. Comme l’anarchie n’est pas le chaos, contrairement à ce qu’on veut te faire croire, le punk c’est pas une épingle à nourrice dans l’oreille. Enfin… pas seulement.

J’ai eu plaisir à chroniquer l’album précédent «Syndrome de Stockholm» en mars 2009. Je titrais «Un groupe à surveiller». Fin 2011, alors que débutent les campagnes publicitaires pour tel ou tel politique à cravate et dents blanches, voici le nouvel album d’ATTENTAT SONORE : je m’y colle.

    On démarre avec «RiotGun Policy». Le ton est donné. Une très légère méfiance vis à vis des forces de l’ordre. De quel ordre ? Guitares et voix en avant, batterie qui guette, accompagne, couvre les arrières, la basse t’indique le chemin, te guide au cas où t’aurais pas d’oreille. Je mets un x à voix parce qu’il y en a deux : le gars, la fille. Elles se relaient, l’équilibre est remarquable. C’est pas la voix de son maître ici, c’est de la production indépendante et fière de se débrouiller : DIY (do it yourself !).

    Tu peux t’amuser à lister les titres, tu comprendras vite de quoi il retourne. Si tu vois les ceusses d’ATTENTAT SONORE du côté de Wall Street, ce sera en compagnie des Indignés, pas des costard-cravate. Plutôt dans les manifestations grecques qu’au G8 – G20 ou G bien envie de te dire que pour faire face à la crise, il faut donner toujours plus de pouvoir à la finance, soumettre les peuples, poursuivre ce système qui ne poursuit qu’un but : rendre les riches plus riches et que même, que c’est toi qui payes leurs factures… Du côté de Milan, tu les trouveras au pied de la sculpture-doigtd’honneur qui trône face à la Bourse, dans laquelle se joue la destruction des peuples et de la planète.

    Les titres, donc ? «Here and Now», «Enough is Enough», «From Chaos to Anarchy», «Infiltré» (ah bon ? ça existe ?), «Sous contrôle», «Frustration», etc.

    Ça s’enchaîne et t’as pas le temps de te rappeler où t’habites.

Le deuxième titre…
«Sale Rencard» t’interpelle :
premier titre en français. Politique encore ? Certains diront que non, j’y entends pourtant un hymne à l’action.

    L’inaction, c’est la mort.

Signé Mumu Diy :
«T’es jeune et t’y crois / T’es con et t’es toi / Pas besoin d’attendre la Mort / Qu’elle enfile son costard-cravate / Elle est déjà en bas, la Mort / Elle t’a filé un rencard / (…) / T’es vieux, t’y crois pas / C’est con, oui c’est toi / Pas besoin d’attendre la Mort / Elle est déjà en bas, la Mort / (…)»

Une claque aux media, aux politiqueux, aux annonceurs en tous genres, qui le valent bien… avec «25 / s», écrit par Raf :
«Une image / Qui s’intercale / Innocemment / Un message / Dans l’intervalle / Inconsciemment Une campagne / Publicitaire / Electorale / Subliminale / Des images / Dans ton poste / Dans ta tête A bout portant»

Et tout du long, c’est coups et uppercut !

    «Contrôle / Sous contrôle / Chaque risque est calculé / Ornière du préfabriqué / Ta liberté sabordée / Règne de l’autocensure / (…) / Tout est toujours sous contrôle».

    Tu visites leur site internet… oui, t’es bien accueilli(e) : «Ça vous branche de travailler toujours plus longtemps en étant encore moins payé ?». Bah non, ça vous branche pas, alors on écrit, on gueule, on écrase des accords, des peaux, des fûts. On manifeste tous les jours. Et on dit pas merci !

                                                                                           Hum Toks / E.5131

www.attentatsonore.com

lien vers la video de Laurent Lagarde : « Sale Rencard » (live).

Jazz aux Puces, premier set …

25 Juin

Samedi 23, entre midi et 15 heures …

D’abord, pour bien se mettre dans le tempo, arriver de bonne heure, avant le démarrage officiel des festivités musicales, flâner dans les ruelles, bader devant les échoppes qui s’installent, partager virtuellement le  café croissant de la mise en route matinale, respirer l’air et les parfums mélangés des années évoquées par tous ces objets, bricoles, brimborions  et colifichets précieux, meubles, fripes, échos du temps, du bon vieux temps, du temps du tango, du temps des années folles, collectors ou collections garanties années 30-40-50, ou ce qui y ressemble.

Et les déballages sur le trottoir, de vraies puces un peu sauvages, où pour 1 euro, on peut s’offrir un bijou qui a peut-être orné le corsage ou le doigt d’une belle des années 30…

Cette flanerie nonchalante vous emmène dans une tournée des bars, où on vous sert quelques bonnes rasades de notes guillerettes et séduisantes comme ces farandoles de jeunes gens qui fêtent les feux de la St Jean. Et ça chante, et ça joue, on y rencontre des musiciens qui testent leurs riffs et impros devant des publics parfois inattendus. Mais attentifs et fidèles, connaisseurs, ça fait bien 6 ou 7 ans qu’ils sont là chaque année, ça vous affine l’oreille et le goût des accords bien tempérés.

Un peu plus loin, c’est La Péricole, au bout de la rue, un coin tranquille, où on retrouve des habitués, comme Trénet manouche, trio évolutif, c’est comme le couteau de Jean, on a changé le manche, on a changé la lame, mais c’est toujours le couteau de Jean. Avec un pilier central la contrebasse de Tony Bonfils. En arrivant à La Péricole, et en attendant Charles, qui trainait quelque part dans les rues (hum..) voici Daniel, Yves et Didier dans leur première station de la tournée, c’est un peu comme le chemin de croix, mais en version bistrot, une station à la Péricole, une autre au Vallès, une autre au Relais des Brocs, et roulez jeunesse !

On vous servira du Jamait bien frais, bien accompagné, de quelques ritournelles pleines de sève et de chaleur amicale, c’est une sorte de fête aux copains, et tout le monde est un copain potentiel, de vers en verre, ou de verre en carafe, la tournée est toujours riche de moments savoureux . Et qui n’a pas vu Didier Grébot ne saura jamais ce qu’est un génie extraverti du rythme, un cocktail composé d’une part d’Art Blakey, une autre de Kenny Clarke, et d’un zeste de Keith Moon, façon le batteur fou du Muppet Show. En mieux.

En bas à droite sur la photo. Et de gauche à droite Samuel Garcia, Yves Jamait, Daniel Fernandez.

Pas très loin, c’est au Vallès qu’un formidable duo klezmer vous fait un glissando genre intro Rhapsody in blue que Ross Gorman n’aurait pas désavoué (si vous voulez savoir qui est Ross, c’est là: http://resistancechanson.hautetfort.com/index-10.html.)

Voici le duo accordéon-clarinette de Berthod, et Marinkovic, l’un à la clarinette rieuse et dansante, l’autre à l’accordéon intense et voix Vissotski, pour les âmes slaves déchirées d’amour et de désespoir, mais avec clarinette rieuse, on a ses élégances. Et c’est avec une version des « deux guitares » très slave que Marinkovic termine cette séquence au Café Vallés, que la bande à Jamait va visiter.

Dans cette déambulatoire après midi en attendant les balances et le concert, on croise ou on suit parfois des amateurs dont la vocation jazzeuse n’est pas encore bien affirmée, comme ce jeune sportif qui semble avoir plus envie d’être Marcel Desailly, le numéro 8 de l’équipe de France (de 1998) que Biréli Lagrène ou Angelo Debarre, mais le pire n’est jamais sûr…

Cette vadrouille nonchalante va se terminer sur l’esplanade de Cap St Ouen, vers la scène, et les balances préparant le grand concert du soir, 8 concerts de 15 à 30 minutes qui se succèdent, avec des formations de 4 à 10 personnes en scène, il ne s’agit pas de bricoler en amateur pour que la soirée soit réussie… Vous voulez voir les balances ? Revenez demain …

JAZZ aux PUCES 2012,

22 Juin

Pour un beau week end, c’est un beau week end qui arrive, avec Jazz aux Puces de St Ouen/Clignancourt, un rendez vous dans ce vaste capharnaüm, où chaque coin de rue, chaque bistrot, café , restaurant à son musicien, ses invités à la fête musicale non stop. Des points fixes et des groupes qu’on retrouve chaque fois avec plaisir, comme Aurore Quartet, ci-dessus au Relais des Brocs, où on l’a retrouvée pendant plusieurs années, avec une invitée venue faire quelques chansons. Patoune, c’est une amie du groupe, mais parfois, on assiste à un duo brillant entre un jeune guitariste trentenaire et un vieux manouche garanti vintage Hot Club, et quand on demande au jeune homme son nom et celui de son partenaire, il vous dit qu’il n’en sait rien, ils se sont rencontrés 5 minutes avant sur un accord de La 5 ème diminué, et c’est parti. C’est ça l’esprit de Jazz aux Puces, toutes les rencontres possibles au gré du vent et des refrains qui passent le long des rues et des venelles…

Où on pourra entendre Amandine Bourgeois en tournée des bars, pour chanter, pas pour boire … enfin je crois… On y a croisé souvent Thomas Dutronc, et quelques fines guitares du jazz manouche, et du jazz tout court.Si vous apercevez Norig, vous pourrez entendre à ses côtés un des plus doués guitaristes des années 2000, Sébastien Giniaux,

et quelque part, le jeune prodige (13 ans) Swan Berger …

Samedi et dimanche, c’est la ballade le nez au vent, samedi soir, grand concert avec une pléïade d’invités, l’an dernier Véronique Sanson, Zaz et Didier Lockwood, un des maîtres d’oeuvre de ce rendez-vous.

Ici, en 2011, lors des balances.  (photos ©NGabriel 2011-2012)

Cette année, le grand concert du soir verra en scène, à partir de 19h 15, (entrée gratuite)

JULIETTE, Yves JAMAIT,  invitée Clotilde COURAU , Biréli LAGRENE,

Didier LOCKWOOD, NICOLETTA (marraine), KERREDINE et les mecs d’Oberkampf, Les Doigts de l’homme, Ninine Garcia Family

Tous les détails ici

http://www.festivaldespuces.com/wdbox/PAGESCLI/festivaldespuces/index.htm

Norbert Gabriel

Le Concert Silencieux – Silent Noise des Bubblies

19 Juin
Le Concert Silencieux – Silent Noise des Bubblies !
Une performance qui vient ouvrir le débat !

Le concert silencieux Silent Noise des Bubblies est une performance, une expérimentation qui vient ouvrir le débat.
Sa forme questionne ! Il s’invite dans l’espace public, particulièrement dans les lieux les moins propices à l’exposition sonore ou musicale et se joue des frontières entre musique et bruit.
Les Bubblies et la médiathèque vous invitent à venir participer à une expérience hors du commun  de diffusion silencieuse d’un concert de rock.
Venez avec votre récepteur radio FM (baladeur, téléphone, smartphone avec application FM et un casque)  Devenez acteur de cette expérimentation.

Participez à une expérimentation hors du commun !

Pour vivre le concert, le public se connecte sur Radio Néo
Streaming vidéo live  www.bubblies.net
Venez avec votre récepteur radio FM !
(baladeur MP3, smartphone et un casque).
Attention : pas de récepteur FM sur le Iphone !


Découvrez le 1er volet de présentation du projet :
Silent Noise – Le Concert Silencieux : “#1 – Élaboration”

Concert silencieux -

 élaboration

 

Affiche concert silencieux
21 juin à 16h30
Fête de la musique
Parvis de la médiathèque José-Cabanis
(1 allée Jacques Chaban-Delmas à Toulouse)
Gratuit


Expérimenter un nouveau type de production et de diffusion multimédia autour du concept du «Concert Silencieux – Silent Noise» dans une approche atypique de l’espace culturel, physique et cyber.
– Mobiliser les outils numériques pour questionner la place de la musique et le rapport entre artistes et personnes dans l’espace public.
– Agréger des scientifiques et des artistes autour d’un dispositif culturel et technologique expérimental.
– Capter et diffuser les flux audio-vidéo en direct live, sur place et sur internet.
– Différencier la musique du bruit, et la nuisance du plaisir.
– Explorer la médiation culturelle numérique !


Le dispositif

Le caisson silencieux est exposé dans l’espace public et propose une nouvelle forme de diffusion.
En concert dans le caisson, les Bubblies sont visibles mais pas audibles de l’extérieur.

BOITE


Page d’écoute:
www.mathpromo.com/bubblies/player/stupid.html

Ma môme

19 Juin

Ma môme par La Marquise

Voilà bien l’exemple très réussi d’une ré interprétation que Jean Ferrat aurait aimée, parce que c’est à la fois novateur et respectueux de l’esprit de la chanson. Rien à voir avec une «reprise» qui m’avait mis en rage, il ne suffit pas de coller un crachat rouge vif dans une aquarelle pour faire innovant et créatif, ça fait juste grosse tache incongrue. Donc cette Môme par La Marquise nous emmène dans un blues tendre et sensible vers un des ces guinches de la banlieue façon Doisneau des années 60, peut-être le petit bal perdu de Bourvil? Et retrouvé, entre Créteil et Joinville. Quand les amoureux du dimanche esquissaient les tableaux de leur vie dans des lendemains chantant l’espoir et un monde plus harmonieux, comme dans ce couplet:

Le monde a la beauté du regard qu’on y pose
Le jardin de Monet, le soleil de Renoir
Ne sont que le reflet de leur vision des choses
Dont chacun d’entre nous peut être le miroir

 et la môme de Ferrat était un fragment de ce miroir, loin des magazines superficiels, loin des palaces des bords de mer, mais quand on s’aime, ,

L´été quand la ville  s´ensommeille
Chez nous y a du soleil
Qui s´attarde
Je pose ma tête sur ses reins
Je prends douc´ment sa main
Et j´la garde

 Cette tendresse amoureuse est remarquablement exprimée par Daniel Ferrat « La Marquise » dans un blues ballade beau comme du Verlaine, on dirait ...   un tableau de Charles Laborde

 

Un moment de grâce et de ces choses simples qui font la vie plus belle, le temps d’une chanson, et plus,  si vous avez le coeur ouvert aux soleils impromptus, vivez aujourd’hui, demain il sera trop tard…

Vous trouverez cette Môme sur l’album 10 titres de La Marquise, c’est en vente libre, et c’est ici www.lesitedelamarquise.com que vous saurez tout sur Daniel Ferrat, la Marquise, et leurs spectacles, car c’est en scène que La Marquise s’exprime en majesté musicale, impertinente, caustique, ironico-satirique, et parfaitement ludique.

Un de ces jours, par ici, ou pas très loin, la prodigieuse et mirifique biographie de La Marquise, depuis sa tendre enfance dans les bistrots parigots, mais ceci est une autre histoire.

 Norbert Gabriel

www.lesitedelamarquise.com

Ma môme, texte de Pierre Frachet sur une musique de Jean Ferrat

Merci à Yves Duteil pour sa gracieuse participation. (Le monde a la beauté…)

Interview Mariexxme (2)

6 Juin

Pour lire la première partie de l’interview, cliquez là !

Hum Toks vs Mariexxme…

(Avertissement : le Hum et la Marie sont de grands bavards… mais l’échange est riche… C’est un milieu qu’on dit « underground » que nous vous proposons de découvrir. Suivez les guides…)

    HT : Tu as suivi quatre groupes majeurs de la scène rock-indé française (Electric Electric, Pneu, Marvin, Papier Tigre) et sorti le dvd La colonie de vacances. Qu’est-ce qui réunit ces quatre groupes ? Plus généralement, que penses-tu de la scène (indé ou underground) française ? Des festivals français ?

    Mxxme : Ce qui les réunit… On peut parler d’amitié et du plaisir de jouer de la musique… Ces gens-là font plaisir à voir et c’est cette fraîcheur (cette joie basique de jouer) que je voulais capter. Le dvd est un témoignage. La majorité des groupes que je suis en tournée se font chier sur la route, courent après le peu de fric qu’ils peuvent ou doivent récupérer, se font la gueule… C’est tellement rare de se retrouver au milieu d’une bande de potes qui ne partent sur les routes que pour le plaisir… D’autre part, je suis contente de voir figurer tout ces lieux autogérés sur ce film. Beaucoup trop d’entre eux ont fermé en l’espace d’un an… Je suis contente de savoir qu’il reste une trace, quelque part, de tout ça. Sinon je suis très très mauvaise en scène Française. J’ai jamais suivi tout ça de très près. J’ai eu pas mal de potes impliqués dans les années 90 comme les Dirty District, les Hoax, X-Syndicate, Dirge, Les Tetines Noires, Proton Burst… J’ai plus de mémoire… et tout ça reste très Parisien de toute façon. Des potes que j’allais soutenir en concert mais c’était pas mon truc. Je sais rien de ce qu’il s’est passé vraiment à l’époque, j’ai raté un paquet de groupes… Mais j’étais dans d’autres choses et je sentais un positionnement trop politique pour moi. Je n’aime pas mélanger la politique à la musique : la musique est un moyen d’expression, certes, mais j’aime la musique comme création d’un autre univers ou l’expression de quelque chose qui vient plus du cœur que de la tête.

lien vers l’un des « teaser » du dvd La colonie de vancances (Electric Electric) <–

    HT : Comment a été accueilli ton DVD suivant : The Luxury of Empire (consacré à Oxbow, groupe étrange qui mélange « noise rock, avant-garde jazz, musique concrète et blues ») ?

    Mxxme : The Luxury of Empire, c’est une énorme surprise, personne ne s’y attendait. Le dvd était « sold out » en 3 mois alors que tout le monde pensait que je mettrais des années à tout vendre, Oxbow n’étant évidemment pas le groupe le plus vendeur au monde… J’aurais préféré prévoir ça dès le départ et en faire presser un plus grand nombre… mais bon, tant pis… de toute façon, le but de ce dvd n’était pas de gagner de l’argent mais de communiquer sur le groupe, de montrer leur travail au plus grand nombre possible. Avec l’aide d’Oxbow et d’Hydrahead, j’ai lancé un re-pressage et du coup, ça permet d’élargir la distribution : aux U.S et en Europe.

    Les quelques chroniques reçues m’ont vraiment fait du bien parce que je suis peu sûre de moi et toujours très critique sur mon travail. Comme les mails reçus d’un peu partout, de personnes très différentes, pour me faire part de leur découverte d’Oxbow grâce à mon travail. Les remerciements, encouragements, les témoignages, ça n’a pas de prix. C’est une façon de prendre conscience que ton travail peut mettre un sourire sur un visage, que tu as fait plaisir, touché des gens et, encore plus énorme, que tu as réussi à faire découvrir un groupe à des gens qui n’en n’avaient jamais entendu parler (ou qui détestaient). Même si j’étais à peine rentrée dans mes frais, je serais heureuse de l’avoir fait. Ça valait vraiment le coup ! La colonie de vacances et The Luxury of Empire se trouvent maintenant en médiathèque : c’est une victoire !

    HT : Quels sont tes projets à venir ? Quel gros projet voudrais-tu monter et mener à terme ?

    Mxxme : J’aime pas trop parler des projets tant qu’ils sont pas au moins lancés… Il est trop tôt encore, je ne préfère pas. Par contre, oui, j’étais en video-conference il y a quelques heures avec « Pelecanus » et on va commencer à collaborer ensemble. Ça fait longtemps que je cherche des gens avec qui travailler. Bosser pour mon nom, seule, ça ne m’intéresse pas. Ce que je fais, je le fais pour faire vivre la culture qui m’est chère et que je trouve trop peu médiatisée. J’ai toujours cherché à trouver une équipe solide qui soit dans le même état d’esprit. Je pense que c’est pas le travail d’une seule personne qui importe, mais la multiplicité des talents et des possibilités au sein d’une équipe… et transcender. Les gens de « Kongfuzi » sont les premiers que j’ai rencontrés et avec qui je me suis sentie en accord : monter des vidéos des concerts qu’ils organisent est le minimum que je pouvais faire en terme de participation. Et en même temps, Kongfuzi étant une agence de booking je ne peux pas vraiment participer de manière plus importante. Des sites Web il y en a beaucoup, mais c’est de Pelecanus que je me sens le plus proche et avec qui j’ai envie de travailler maintenant. Je pense qu’ensemble on peut vraiment arriver à mettre en place quelque chose de solide et de très bonne qualité. Il leur manquait la video et je suis très contente de pouvoir contribuer à l’enrichissement du site… C’est vraiment une collaboration comme celle-ci que j’attendais… depuis longtemps.

     « Collaboration », « collectif » , c’est vraiment ce que je recherche depuis des années… mais, même si je dois rester seule, rien ne m’arrêtera. Mon site est en construction, il est au nom de « Mariexxme » et « Flowerskull ». J’aimerais qu’avec le temps mon nom disparaisse et laisse toute sa place au nom de l’association. On verra… Ce site mettra en avant mon travail video et d’illustration, forcément, mais je tiens vraiment à y mettre en avant le travail des personnes et artistes que j’aime, en y laissant contacts et liens et en y proposant leur travail. « Flowerskull » en tant qu’association est là pour filer un coup de main et soutenir des artistes. En tout cas, c’est ce que j’aimerais pouvoir arriver à faire à un moment donné, par la video évidemment, mais pas seulement…

(fin partie 2, à suivre…)

Entretien mené rondement par Hum Toks / E.5131

Lien vers le travail de Mariexxme.

Louis Ville en 4 quarts ..

2 Juin

Peut-être ne connaissez vous pas encore ce formidable Louis Ville ? Est-ce possible ? Peut-être que vous le connaissez, et que vous avez envie de le faire connaître aussi à vos petits cousins qui vivent dans le désert australien, ou sur les bords du Yukon, ou du Klondique, quelque part en Alaska*, là où Balthazar Picsou a découvert la pépite géante qui l’a rendu riche. Dans ce cas, voici de quoi régaler vos dresseurs de kangourous ou d’ours blancs. Quatre chansons, avec des images, les deux premières des extraits de concerts, car rien ne vaut la scène, les deux autres avec de belles images bien mises en situation, selon l’heure et le lieu. Le dernier « Ne te retourne pas » est le titre qui ouvre l’album « Cinémas » dans lequel vous pouvez avoir en bonus,** la superbe reprise d’une chanson de Danièle Messia « de la main gauche » et si vous avez envie de vérifier comment on peut rendre un hommage magistral à Léo Ferré (chaque album de Louis Ville inclut une chanson de Léo) allez faire un tour dans « à choisir » l’album précédent, avec « Y en a marre » et une rythmique d’une puissance impressionnante sans débauche de décibels.

L’étincelle (en Scène)

http://www.youtube.com/watch?v=THYOPYVFl8M&feature=relmfu

L’amour (en Scène)

http://www.youtube.com/watch?v=f5r6cm78p0I

Sans rien dire ( en clip)

http://www.youtube.com/watch?v=BLFlQEz2iAI&feature=relmfu

Ne te retourne pas ( en clip)

http://www.youtube.com/watch?v=UypAn93zMEk

* ce n’est pas par hasard que je cite l’Alaska, nous avons (pluriel de majesté) un lecteur fidèle, ou une lectrice, quelque part en Alaska, et à l’occasion, je serai ravi de savoir dans quelle partie de l’Alaska ce ou cette fidèle passe ses jours et ses nuits …  Idem  en ce qui concerne notre abonné(e) de la Nouvelle Zélande, »…

** Dans ses albums Louis Ville a interprèté « Y en a marre » dans « A choisir » puis « Vingt ans » dans l’album « Cinémas » lequel album existe en version de luxe, qui ajoute un  CD  4 titres, duos avec Marcel Kanche, Mell, François Pierron,  et « De la main gauche » de Danièle Messia, offrez vous le « De luxe » vous le valez bien.

Norbert Gabriel

©NGabriel à l’Européen Avril 2012

http://www.louis-ville.fr/bio.htm

 http://www.facebook.com/pages/Louis-Ville-Officiel/206954099354806